Youtubeur X Reader (Commandes fermées)

Ghost of you #1

Les yeux fermés, allongée dans mon vieux canapé, j'essaye de me calmer. J'inspire. J'expire. Mais les larmes continuent de couler. Je me lève d'un coup et me dirige vers mon bureau. Je renverse tout son contenu au sol en un cri de rage. Les voisins m'excuseront d'hurler à presque une heure du matin. Je prends un verre qui traînait sur la table de la cuisine et l'explose en un geste violent sur le carrelage. Il se brise en mille morceaux. Étant pieds nus, je reçois quelques éclats sur ma peau. Du sang coule sur les plaques blanches et froides. Mais qu'importe.

La colère est si grande que je ne ressens rien d'autre que ça. Et je m'effondre dans ces brisures transparentes et mes autres affaires. J'en ai assez de ça. Violent envers moi ? Violente envers lui ? Ce n'est pas la première fois. On se rend tous les deux fous. Petit à petit, Morphée m'attire dans ses bras entre deux sanglots.

Un rayon de soleil vient se déposer sur mes yeux. Je les ouvre et c'est comme si mon corps entier se réveille enfin. J'ai mal partout, des petits filets de sang coulent sur mes jambes et mes bras me faisant grimacer. Les volets restés ouverts me laissent apercevoir qu'il est tôt. Je finis par me lever et je regarde partout autour de moi. Je constate l'étendue des dégâts de la veille. Sans attendre une seconde de plus, je range et nettoie.

Après quelques minutes, je me dirige vers ma salle de bain pour désinfecter mes plaies et vais sous le jet chaud de ma douche. On ne peut pas dire que ce soit très agréable avec ces petites coupures de partout mais qu'importe. Je fixe, en restant immobile, mes pieds. Je me souviens exactement de ce qu'il s'est passé. Dans les moindres détails.

Flashback :

Je suis prête, l'appartement est prêt et évidemment le repas aussi. Pour lui faire plaisir, je lui ai fait son plat préféré. La table est dressée. Il est dix-huit heure trente. J'ai de l'avance avant la venue de mon petit ami. Il a eu un gros tournage cette après-midi, passer la soirée avec moi va lui faire du bien. De se déconnecter de YouTube. Pour patienter, je rajuste ma robe rouge et décide de changer de coiffure. Je me fais donc une queue de cheval haute laissant juste deux mèches dépasser devant. Je suis si impatiente.

Dix-neuf heure dix.

Il a un peu de retard, je décide de lui envoyer un message comme quoi tout est prêt et lui demande quand il arrivera. Je n'ai pas de réponse. Son tournage dure sûrement plus longtemps que prévue. Ce n'est pas si grave. Ayant tout de même un peu marre d'attendre sans rien faire je lance une série sur Netflix.

Vingt heure cinq.

Toujours rien. Aucune réponse. Aucun signe de vie. Je m'inquiète vraiment. J'ai tenté de l'appeler trois fois, je tombe toujours sur sa messagerie. Mais je me résonne, il va arriver. Je prends mon téléphone et envoie un message à Théo pour savoir si leur tournage est terminé.

Vingt et une heure quarante-trois.

Rien. Toujours rien. Théo m'a dit qu'ils ont fini il y a un moment déjà. J'attends assise sur mon canapé, me rongeant les ongles. La série continue mais je n'arrive pas à me concentrer. Je prends mon téléphone et le rappelle, comme d'habitude c'est sa messagerie qui me répond. Je décide de lui laisser un énième message.
Y/N : Coucou Valentin, c'est encore moi. Tu es où ? Je m'inquiète. Rappelle-moi vite s'il te plaît. Je t'aime.

Je raccroche. Les larmes menacent d'apparaître. Et si quelque chose de grave est arrivé ? Ou alors il m'a juste mis un lapin. Dans les deux cas, je ne peux rien faire sauf attendre.

Vingt-trois heure neuf.

Je me suis mise en pyjama, me suis démaquillée, j'ai mangé et je regarde encore Netflix. J'ai aussi fini par débarrasser la table. J'attends désespérément qu'il m'appelle, qu'il me réponde ou qu'il arrive. J'ai appelé tous les membres de la Redbox mais ils m'ont tous dit qu'il était parti. J'ai peur. Je ne sais pas si je dois aller chez lui ou aller dans les rues d'Angers pour le trouver. En tout cas, c'est de plus en plus difficile de rester tranquille.

Minuit dix-huit.

J'entends toquer. Je sursaute et remarque que je me suis endormis. Je mets pause à mon épisode que je n'ai, par conséquent, pas du tout suivit. J'ouvre la porte et découvre Valentin sur le seuil. Il entre en titubant. Je reste sous le choc de la voir à cette heure-ci, et surtout il empeste l'alcool.
Valentin : Ben, il n'y a plus rien à manger ?

Je vais dans la cuisine et le découvre assis à table à la regarder. Un sentiment de trahison m'emplit. Les mots sortent tout seul.
Y/N : Je te demande pardon ? Je t'ai attendu pendant des heures, me faisant un sang d'encre parce que personne n'avait de nouvelles et toi tout ce qui te préoccupe c'est manger ?

Il se lève et se place en face de moi. L'odeur d'alcool me fait reculer. Il est à moitié ivre.
Valentin : Parce que du coup je n'ai plus le droit à mon repas ?

Des larmes de rage ruissèlent sur mes joues. Je l'aime tellement mais son attitude me met hors de moi. Je m'avance à grand pas vers la casserole qui contenait les restes et lui jette. Elle s'écrase à ses pieds en un grand bruit assourdissant.
Y/N : Tiens ! Voilà ton repas !
Valentin : Mais qu'est-ce qu'il te prend ?
Y/N : Ce qu'il me prend ? Il me prend que j'attends mon copain pendant des heures et celui-ci arrive juste pour manger ! En plus de ça j'ai eu aucune nouvelle putain. J'ai eu tellement peur !

Son regard s'assombrit. Je n'ai rien dis de vraiment mal mais je sais ce qu'il va se passer ce n'est pas la première fois. L'alcool commence à le contrôler.

Fin du flashback

Je dépose ma main sur ma joue droite. Il m'a frappé. Je sais que ce n'est pas normal, mais je n'y peux rien. Il suffit qu'on se dispute alors qu'il est ivre pour qu'il déraille. Cela se limite à quelques coups, il finit par reprendre un peu ses esprits et il arrête. Dans ses moments-là c'est comme s'il était quelqu'un d'autre. J'ai surtout si peur. Cependant, je ne veux pas le quitter. Je l'aime trop pour ça.

Je me suis habillée et maquillée. Aujourd'hui, j'ai un concert dans une salle à Angers. On peut dire que j'ai une certaine réputation dans la musique. J'ai hâte de monter sur scène, de chanter mais là, j'ai besoin de Valentin. Il me manque et je crois qu'il faut qu'on s'explique. Je ne m'inquiète pas trop, on finit toujours par se pardonner. Alors que j'allais quitter mon appartement pour aller à la répétition générale, mon téléphone sonne. Le nom Valentin s'affiche avec en fond une photo de nous deux à Disneyland Paris. Je souris en repensant à ce magnifique souvenir. Je décroche.
Y/N : Allo ?
Valentin : C'est bien dans Le Chabada ton concert ?
Y/N : Déjà bonjour et oui c'est ça.
Valentin : Je peux passer quand ?
Y/N : Dans deux heures environ comme ça tout sera plus ou moins prêt. Mais je croyais que tu voulais te garder la surprise pour le décor ?

Valentin : Je crois qu'il va falloir qu'on parle Y/N.