Mon plus bel ami de cœur #3

1.1K 70 54
                                    

Le temps est comme en suspend. Mon regard reste fixé dans les yeux océans de Jordan incapable de dire, ni de faire quoi que se soit. Il finit par s'arrêter à quelques mètres de Florian et moi.
Florian: Alors? Ça vous fait plaisir?

Jordan et moi ne répondons rien. Un silence pesant s'installe. Je savais que j'aurai dû rester à l'appartement. Je finis par casser le contact visuel et fais mine de m'intéresser à mes chaussures.
Florian: Bon, je m'attendais à des cris de joie comme ça fait longtemps que vous ne vous êtes plus vu. Je dérange peut-être, je vais vous laisser alors.

Mon petit ami m'embrasse et me fait un clin d'œil avant de partir vers le buffet. Je ne pouvais vivre pire journée. C'est une caméra caché c'est ça? Entre ce matin et maintenant, j'ai peine à réaliser que c'est réel. J'observe les alentours cherchant désespérément une excuse pour m'éclipser mais on est entouré d'inconnus.
Jordan: Ne cherches plus à fuir Y/N. Je crois qu'il est temps de mettre certaines choses au clair non?

Ma voix est comme envolée. Je ne peux rien dire. Rien faire. Je suis coincée. Le regard de Jordan se fait sévère. Je le reconnais ce regard. C'est le même que quand il a voulu qu'on parle tout les deux sur le même sujet qu'aujourd'hui: pourquoi est-ce que je le fuis. Je crois que le pire est que c'est de nouveau pour la même raison.
Y/N: Je suis désolé....

C'est les seuls mots qui ont réussis à s'échapper. Je me sens tellement pathétique. Ses yeux du bleu le plus hypnotisant possible font battre mon cœur plus que de raison. Est-ce possible qu'il ressente cela aussi? Le temps a comme ralentit autour de nous. À vrai dire, j'ai l'intime impression qu'il n'y a que Jordan et moi.

Il était sur le point de prononcer quelque chose que je sens soudain quelqu'un m'attirer contre lui.
Florian: Et bien quelle ambiance. J'imaginais plus de joie de votre part.

Il rit. Je quitte le regard de Jordan pour me concentrer une nouvelle fois sur mes chaussures.
Jordan: Je vais vous laisser, on m'attend. C'était sympa de se revoir Y/N et merci Florian. À la prochaine.

Sur ces mots il s'éloigne, nous laissant Florian et moi. Je me sens soudainement seule au monde. Le malaise me gagne. Il me faut un échappatoire.
Y/N: Je ne me sens pas bien, tu pourrais me ramener à l'appartement?

Les traits de mon petit ami se durcissent.
Florian: Mais on vient d'arriver.
Y/N: Je t'assure, j'ai super mal à la tête. J'ai besoin de rentrer.
Florian: Tu aurais pu le dire avant de partir!
Y/N: Je ne voulais pas te blesser. Tu vou-
Florian: Oui c'est bon, je te préviens c'est la dernière fois.

Mon sang se glaça. Je déteste quand il devient comme ça. Il déposa le verre de soda qu'il avait en main sur une table et prit mon bras. Il m'entraîna dehors d'une façon plutôt violente. Il serrait tellement fort mon bras qu'une douleur traversa mon épaule jusqu'au petit doigt.
Y/N: Tu me fais mal.

Ma voix était si faible qu'il ne l'entendit pas ou n'y prêtât pas attention. On atteint une baie vitrée ouverte et nous sortons à l'air libre. Il me tirait derrière lui et marchait si vite que j'eu du mal à suivre le rythme. J'ignorais les regards des autres qui devaient se poser des questions sur la situation. Au moins, je suis direction mon chez-moi.

Le début du trajet s'est fait sans un mot. Dans le silence absolu. C'est au bout de cinq longues minutes qu'il prit la parole.
Florian: Je te dépose et je repars. Ne me demande pas à quelle heure je rentre mais ne m'attend pas.

Je ne répondis rien. Ma gorge se serre. Je sais ce qu'il va dire après. Ce n'est pas la première fois.
Florian: Tu es épuisante. Tu penses toujours qu'à toi. Pas capable de faire un effort. C'est de ta faute tout ça.

Ma faute. C'est de ma faute. Évidemment qu'il a raison. Je suis si faible et stupide. Je me sens coupable de lui faire perdre du temps. Je me sens coupable d'absolument tout. Des larmes s'échappent de mes yeux avant que je ne puisse le contrôler.
Florian: Arrête de pleurer! Tu es ridicule! Et tellement hideuse quand tu pleures! Regarde toi sérieusement! T'as vraiment de la chance de m'avoir. Comment quelqu'un peut aimer quelqu'un comme toi? Même Jordan t'as mal regardé toute à l'heure.

Je suis soudain prise de sanglots encore plus violents. Il a raison une fois de plus. Je suis pathétique.
Florian: Je t'ai dis d'arrêter de pleurer. Qu'est-ce que je peux te détester quand tu es comme ça.

C'est comme s'il m'avait enlevé les mots de la bouche. Il m'effraie quand il me parle ainsi. Je n'ose pas lui répondre. Les rares fois où j'en ai eu l'audace je l'ai amèrement regretté. Une sensation d'insécurité me consume.

La voiture s'arrête devant l'immeuble dans lequel nous logeons. J'ouvre la portière et sort, tremblante, du véhicule.
Florian: Tu as tes clés?

Je hoche doucement la tête. Je ferme la portière et vois à travers la vitre le regard plein de reproches de mon petit ami. Il redémarre, me laissant sous la faible lueur de la lune et des lampadaires.

C'est alors que Jordan me manque soudainement. Sa voix, ses yeux, je n'arrive pas contrer mes pensées. Pourquoi mon corps réagit ainsi? Florian a raison, personne ne voudra de moi, même Jordan. J'éclate de nouveau en sanglot.

Jordan, j'ai besoin de tes bras et de tes mots rassurants, comme auparavant....

Youtubeur X Reader (Commandes fermées)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant