Mon plus bel ami de cœur #1

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J'observe le paysage défiler sous mes yeux embués. Alors ça y est? Ma vie à Grenoble est vraiment terminée? J'ai l'impression d'avoir laissé sur le quai de la gare une partie de moi. Mon enfance, mon adolescence, mes premières expériences, ma famille, mes amis et lui. Tout m'attend à Angers: un appartement, un travail, un nouveau numéro de téléphone et un vieil ami du collège. Disons que je n'ai pas d'explication sur ce choix de ville mais c'est là-haut que j'ai choisis d'aller tout recommencer. Reprendre tout à zéro.

Je me revois annoncer à mes parents et à une amie d'enfance que je partais et que je voulais que personne d'autre ne soit au courant. Ils étaient étonnés mais n'ont pas posé énormément de questions et tant mieux. Je ne voulais pas donner la réelle raison de mon départ. Ils allaient trouver cela stupide et ça l'est peut-être mais je ne pouvais plus vivre ainsi.

Ce n'étais plus possible de le voir si souvent depuis des années et des années en gardant ce que je ressentais pour moi. Et de le voir avec elle. J'ai craqué et me voilà partie loin de lui. Pourtant tout nos moments me reviennent. Nous avons vécu notre enfance ensemble.

Vous voyez dans les films et les séries, la jeune fille et le jeune homme qui sont voisins depuis leur tendre enfance, les maisons étant l'une en face de l'autre. À s'observer à travers les fenêtres de nos chambres, s'amuser à nous faire des grimaces ou des concours de dessins dès notre jeune âge. On était toujours fourrés ensemble, après tout, nous n'avons qu'un an d'écart.

Ce qui a continué de nous lier au fil du temps, c'était la musique. Au collège, il y avait un club où on se regroupait entre musiciens et on y était inscrit tout les deux. D'ailleurs, nous avons eu par ce biais plein d'amis en commun avec qui on partageait la même passion. Nos amis et même nos parents nous voyait déjà mariés avec des enfants. Idée que nous trouvons tout les deux ridicules et nous en rigolions bien.

Puis vint le lycée, nous étions de nouveau dans le même établissement. On se suivait comme à notre habitude. Cependant, cela a été de courte durée. Pour lui la musique était plus qu'une passion, il voulait en faire son métier. Il a arrêté les cours à seize ans tandis que moi j'entrais à peine en seconde. Ce fut un déchirement. En fait, tout les jours nous revenions de l'école ensemble, même quand il était au lycée et moi à ma dernière année de collège. Mais je le voyais s'améliorer, créer sa chaîne YouTube qui s'appelle Youtunes grâce à mon idée, j'étais même sa première abonnée. Tout allait pour le mieux.

Je me souviens lorsque j'ai eu mon premier petit copain à seize ans, il était très heureux pour moi. Je l'avais aussi aidé à avoir sa première copine auparavant. Sauf que les deux ont rompus avec nous parce qu'ils étaient jaloux de la relation qu'on entretenait, lui et moi. Ce fut une déception amoureuse très douloureuse. Cela a été à cette période notre vrai grosse dispute. Pendant des semaines, on ne se parlait plus. Je laissais fermé mes volets du matin au soir pour ne plus croiser son regard.

Ce conflit s'était déroulé durant l'été de mes dix sept ans. C'est là que le pire se réalisa. Je me suis rendue compte au bout de quelques jours que j'avais besoin de lui. Bien plus qu'une simple amie. J'ai pris peur et me suis fais la promesse de ne jamais lui dire que j'étais amoureuse de lui et d'oublier ces fichus sentiments qui me rongeait et qui me ronge encore. S'il m'avait rejeté, j'aurais perdu l'ami auquel je tenais le plus. Du moins, si je peux vraiment le qualifié "d'ami".

Finalement, on a arrêté de se faire la tête. Le soucis, c'est que rien n'était plus comme avant. Dès qu'il me touchait, me faisait un câlin, je ne ressentais pas ce qu'une amie devait ressentir. Je me souviens de ces soirées dans le noir, à pleuré lorsque qu'il m'avait apprit qu'il avait une nouvelle copine. Il est d'ailleurs encore en couple avec elle. Mon cœur s'était brisé en mille morceaux. Et lui était loin de se douter que rien allait chez moi et ce qu'il avait brisé battait pour sa personne.

Je suis restée silencieuse sur mes sentiments. Puis je m'éloignais de plus en plus, pour me préserver. Mais lui s'accrochait. Et j'ai finis par prendre une décision encore une fois bien douloureuse. J'ai décidé de partir loin de Grenoble après des années. C'était juste insoutenable de s'accrocher ainsi à lui pour qu'il ne partage pas mes sentiments. J'ai expliqué à mes parents qu'il ne fallait surtout pas lui dire à lui où j'étais partie. Ils m'ont juste demandé si on était fâché. J'ai répondue à l'affirmative.

Je reviens à la réalité lorsque le train s'arrête et annonce la gare à laquelle je dois descendre. Je me rend compte que mes joues sont humides. Je retire donc vivement les larmes qui roulaient et souffle un grand coup. Je pose enfin un premier pied sur le sol de Angers. C'est le début d'une nouvelle vie.Je reprend absolument tout à zéro. Il faut que j'oublie le passé.

J'envoie un message à ma mère pour lui dire que je suis bien arrivée. Mon cœur se serre, les seuls contacts que je possèdent sont mes parents, cette vieille amie et celui qui habite à Angers. Les autres numéros ont disparus, même celui que je possédais avant. Sur les réseaux, j'ai de nouveaux comptes aussi. Personne ne pourra me retrouvé, encore moins lui.
???: Y/N? C'est toi?

Je lève les yeux de mon écran et découvre Florian, ce fameux ami qui habite dans cette ville depuis qu'il est partit pour ses études après la terminal et est resté à Angers. C'est un ancien camarade de classe avec qui je me suis liée d'amitié en troisième. On est resté en contact et j'en suis bien heureuse à présent. Je lui souris et le détaille de la tête au pied.
Y/N: Wahou, t'as bien changé!

En effet, il est loin du petit blond qui étais à quelques centimètres à peine au-dessus de moi. Maintenant, il me dépasse d'une bonne tête et demi. Ses yeux verts, eux, n'ont pas du tout changés, toujours autant lumineux. Son visage s'est affiné et on ne peut pas cacher le fait qu'il soit vraiment beau gosse.
Florian: Toi aussi! En positif, bien sûr.

Je ris doucement puis nous prenons la direction de sa voiture. J'accorde un dernier regard au train dans lequel j'étais toute à l'heure qui s'en va aussi. Je ne peux plus faire demi tour. Je suis vraiment partit pour de bon.

Ces 582 kilomètres qui nous séparent vont me faire t'oublier, Jordan, et ceci à jamais.

Youtubeur X Reader (Commandes fermées)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant