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"- Charlie..., je soupire. Est-ce que ça ne te dérange pas qu'on s'en occupe plutôt...demain? Je sais il n'est pas bien tard mais je suis exténué."
Je suis en effet très fatigué mais je souhaite également aller me coucher pour faire le point dans ma tête, seul, et qui sait, me réveiller sans un fantôme qui me hante la tête. Je ne suis toujours pas bien convaincu...
"- T'es toujours pas convaincu hein...", murmure Charlie avec une pointe de déception dans sa voix.
Quoi?! Il ne manquerai plus qu'elle lise dans mes pensées maintenant. Elle baisse les yeux, puis les repose sur moi.
"- Ne fais pas cette tête, je te comprend, dit elle en souriant. Va dormir, tu en as besoin."
Je vois que son sourire n'est qu'une façade, ses yeux montrent qu'elle meurs d'envie de pleurer. Elle aurait put tromper n'importe qui, mais pas moi.
"- Vas-y je te dis, me dit-elle en me voyant perplexe.
- Et toi..? Qu'est ce que tu va faire?
- Je vais probablement... Aller chez moi. Ou je ne sais pas. Un fantôme ça ne dors pas j'imagine.
- C'est vrai.
- Bon... Au revoir, si jamais on se revoit..." Et elle partit.
Cette phrase m'a littéralement cassé en deux. Elle m'a fait l'effet d'un tremblement de Terre, mais sur moi. J'étais entrain de penser, à l'instant que, maintenant qu'elle est morte, je devrai aller dormir pour essayer de cesser de voir son fantôme, du moins "espérer" (bon dieu espérer!) alors qu'il y a 3h à peine je ne pouvais pas vivre sans elle?
"- Attends! Viens avec moi, je lui crie.
- Comment ça?, fait-elle en se retournant, surprise.
- Tu pourrai passer la nuit chez moi. Même si tu ne dors pas ce n'est pas grave. Ce n'est pas très bon pour toi d'aller voir tes parents, les voir anéantis comme ça te fera encore plus déprimer.
- Tu... Es sérieux?
- Bien sûr que je suis sérieux! Je te l'avoue, je ne suis toujours pas convaincu de la réalité de la situation, mais si il y a un espoir, pourquoi passer à côté?
- Mon Dieu merci Samuel", chuchote Charlie.
Elle affiche enfin un vrai sourire, bien qu'elle ai les larmes aux yeux. Ça alors quelle pleureuse cette Charlie. Même quand ça va bien elle verse une larme... Enfin bon, c'est vrai que c'est tout de même plaisant d'avoir quelqu'un à consoler des fois.

On est allés chez moi. Ma mère n'est toujours pas rentrée, elle ne rentrera sans doute pas. Tant pis. C'est pas plus mal, je ne passerai pas pour un fou à parler tout seul au moins. Quoi que ça aussi je doute que ma mère en ai quelque chose à faire... Trop de pensées négatives, stop. Charlie n'est plus, mais je peux, grâce à des raisons encore inconnues, à la voir et à communiquer avec elle aussi bien que lorsqu'elle était vivante. Je dois simplement en profiter, qui dit qu'elle sera encore là demain... Et dire que je souhaitais ne plus... Mon dieu qu'est ce qu'il m'arrive? Je dois me ressaisir, du moins aller dormir me semble une bonne option.
"- Je vais aller dormir je pense...
- Sans avoir mangé? Tout habillé?
- Premio j'ai pas faim, deuzio j'en ai rien à...
- Pas de ça avec moi. Tu va manger quelque chose, même si il faut que tu t'écroules pour aller jusqu'au frigo.
- Tu veux pas m'amener la barquette de framboise au frigo?
- T'es vraiment stupide ou?? Je suis un fantôme! Allô?, fait elle en passant sa main à travers mon épaule.
- Merde... C'est vrai. Mais évite de faire ça s'il te plaît, c'est perturbant."
Je me lève en soupirant pour chercher ma barquette. J'en mange une, deux, je repose la barquette puis je me lève.
"- T'appelles ça manger?
- Rhoooo ça va t'es pas ma mère!
- Va manger tout de suite. Je veux au moins que tu finisses cette barquette.
- Sinon quoi? Tu va me jeter un mauvais sors?
- Bien pire. Dépêches toi.
- D'accord d'accord..."
Je termine les framboises, puis je vais dans ma chambre.
"- Samuel sérieux là, t'as traîné avec cette chaleur toute cette journée au lycée et à l'hôpital, changes toi au moins avant d'aller dormir!
- M'en fous, je lui lance en baillant.
- T'es sale, me dit elle en râlant.
- M'en fous aussi."
Je m'affale littéralement sur mon lit, mon corps n'était plus qu'un... Gros sac à patate. Mes draps sentaient le propre, c'était si agréable cette fraîcheur...
"- Bonne nuit Sam", chuchota Charlie.
Pas eu le temps de répondre, je sombrais déjà dans les bras de Morphée.

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