Les poèmes liquides

Un cassoulet en boite à deux heures du matin.

Nous étions au comptoir du Brady's

Complètement ivres

Et je connaissais Max depuis peu de temps

Mais quelque chose se passait

Lorsque nous levions le coude ensemble

Alors nous le levions de plus en plus souvent

Et de plus en plus haut

Et de cette manière nous arrivions

À donner un semblant de sens

À notre bulletin de paye

Et comme les barman et les serveurs n'en pouvaient plus de nos gueules

Car ils voulaient fermer pour pouvoir eux aussi

Se saouler

Et essayer de donner un semblant de sens à leur bulletin de paye

Nous sortons de l'Irish pub

La vessie pleine de bière

Et le regard de biais

Et nous grimpons sur les remparts du château

Qui se trouvaient sur le chemin

Afin de pisser notre amitié naissante

Dans les douves polluées

D'essence et d'emballages plastique

Mais comme en sortant du Brady's

Nous avions faim

Et encore soif

Nous nous arrêtons chez l'épicier turque

Pour lui acheter des bières bouteille

Comme nous avions donné trop de sens ce soir à notre bulletin de paye

Pour pouvoir se payer une bouteille de vin correcte

Ainsi qu'un cassoulet en boite

Il maintenant est deux heure du matin

Puis nous rentrons chez moi

Et nous fumons

Toutes nos cigarettes

Et nous buvons

Toutes nos bières bouteille

En écoutant de la musique française

Ce bon vieux Gainsbourg

Ce bon vieux Vian

Et ce bon vieux Bashung

Et nous mangeons le cassoulet

Que j'avais passé au micro-ondes

Qui était tiède

Et qui avait un gout chimique

De vieille conserve

Mais c'est pourtant

Croyez moi

Le meilleur cassoulet que j'ai mangé

De toute ma vie