Je t'aime

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Je T'aime.
Et Tu le sais.
Tu m'aimes.
Et je le sais.

Cela peut paraître égoïste.
Mais pour une fois, je veux être égoïste.
Ne penser qu'à Toi, moi.
Et à l'Amour inconditionnel qui nous unit.

C'est si merveilleux...
Quelqu'un comme Toi, de si parfait, serait capable d'aimer, puissamment et éternellement, une fille aussi insignifiante et minable que moi ?

Si cela ne prouve pas que tout est possible...

Oui, je T'aime.
Depuis toujours, en fait.
Depuis toujours, Tu dors au fond de mon cœur, attendant patiemment que je vienne frapper à Ta porte.

Oui, car c'est moi qui doit venir.
Toi, depuis la nuit des temps, Tu m'attends, les bras ouverts.
Mais c'est moi, oui, c'est moi qui doit faire le premier pas.

Parce que Tu es si bon, si bienveillant, si généreux, jamais Tu ne me forcerais.
Même si Tu sais très bien que jamais je ne refuserais.
Pourtant, c'est ma liberté, et Tu me la laisses.

Si avec cela, les gens continuent de te discréditer...

Toujours, Tu es là.
Toujours.

Dans les joies, dans les peines, dans les épreuves et les échecs.

Quand je tombe, dans le vide, le noir, la peur, Tu m'appelles.
Au son de Ta voix qui résonne dans mon cœur, je sais que je ne suis pas seule face aux ténèbres.

Quand je pleure, je sens Ta présence auprès de moi. C'est comme si Tu essuyais mes larmes, comme le ferait une mère à son enfant.

Quand je suis heureuse, Tu es là, aussi.
D'ailleurs, je Te demande pardon.
Souvent aveuglée par ma joie, je T'oublie.
Pardonne-moi.

Comment pourrais-je T'oublier ?
Tu m'as sauvée.

J'avais sombré tellement loin, tellement profond, dans l'obscurité, l'inquiétude et la peur, je ne pouvais plus me distinguer moi-même.

Tout était noir, flou, terrifiant.
Je suffoquais, l'air n'alimentait plus mes poumons.
Je sentais la fin venir, quand soudain, je l'ai vue.
Ta main.

Ta main tendue, Ta main ouverte, qui était descendue jusque dans cet enfer, dans ce gouffre pour venir me chercher.

Tu semblais dire : 《Viens ! Viens avec moi, suis-moi ! Tout ira mieux, ne t'en fais pas...》

Alors, je l'ai saisie, et avec Toi, j'ai commencé cette remontée des Enfers.

Parfois, je recommence à sombrer, comme ça.
Deux fois encore, Tu es revenu me chercher, dans ton infinie patience.
Je suis souvent attirée comme un aimant, malgré moi, à ce noir et à ce vide.

Mais souvent, je repense à Ta main, ce jour-là, et je m'arrête au bord du gouffre. Je détourne la tête et je Te vois, Toi, à mes côtés, comme Tu l'as toujours été.

Je T'écoute, et je Te parle.
Ou parfois, juste, je Te regarde.

Et même si je continue de rôder autour de ce trou, toujours, je pense à Toi, celui qui m'a éclairée et qui m'éclairera, quoiqu'il arrive, dans mes ténèbres.

Oui, j'ai une confiance infinie en Toi.
Je T'aime.
Et Tu le sais.

Ce que la vie m'a apporté, bien des fois aurait pu m'achever.

Ces soirées, passées sous la couette, à tenter de se boucher les oreilles pour ne plus entendre Papa et Maman se disputer...

Ces journées à l'hôpital, à attendre dans l'angoisse les résultats d'un examen...

Puis cette révélation...

"Handicapée", ce mot m'a presque tuée.

Mon existence était ruinée, mes rêves envolés, et mon cauchemar débutait.

Faible, incapable, impuissante...
Mon quotidien est devenu une épreuve.

"Tu n'en es pas capable !"
"Tu ne peux pas..."
"C'est trop difficile, pour toi..."

Les insultes, les moqueries, les regards méprisants, pleins de dégoût...

Tout bourdonnait dans ma tête, sans arrêt, en boucle.

Et cette carapace, cette maudite carapace de plastique

M'étranglait
Me brûlait.

Oui, j'ai pleuré.
J'ai refusé, au début.
Je ne voulais pas accepter.
C'était trop, pour moi.

Puis, j'ai vu toute la souffrance, toute la rage que m'apportait ce refus.
Tous ces pleurs, versés en vain, tard le soir, cette colère, enfouie, qui bouillonnait en moi, tout cela, je ne pouvais plus le supporter.

Alors, j'ai levé les yeux vers Toi.

Cette carapace de plastique, puante et toxique, j'ai fini par ne plus y faire attention.

Les rires, les moqueries, les réprimandes
Je ne voulais plus les entendre.

Alors, j'ai concentré toute mon attention sur Ta voix, Ta douce voix qui murmurait dans mon cœur que je n'était pas seule.

Je T'ai posé mille questions.
Dois-je abandonner, tout lâcher ?
Dois-je donner à tous ces gens ce qu'ils rêvent de voir ?
Ma chute.

Non.

Tu m'as donné Ta réponse.

Ensemble.
Nous traverserons cet obstacle ensemble.
Et Tu m'as portée.

Pourtant, il n'y avait quasiment plus rien à porter.
Simplement un fantôme caché derrière une épaisseur de plastique.

Et pourtant, même si la route semblait longue, Tu m'as soutenue, éclairée, et tout en marchant Tu essuyais mes larmes.

Encore maintenant, le chemin se fait long, mais nous continuons.

Ce n'est pas toujours facile : parfois, je me débats, je ne veux pas.
J'ai toujours voulu tout faire toute seule. Pas une seule fois cela n'a marché.
Un jour, peut être, je finirai par comprendre que j'ai définitivement besoin de Toi.
Mais à chaque fois, j'essaie...
Pardon.
C'est si ingrat de ma part...
Pardon...

Alors, je reviens vers Toi en m'excusant.
Et Tu me prends dans Tes bras en disant :

Je t'aime...
Et tu le sais.
Maintenant, allons
Nous avons tant de choses à faire
Toi et moi
Dans cette vie...》

Et quand je T'entends, mon cœur fait des bonds.
Mes yeux pétillent.
Je me mets à sourire
Et j'ai envie de crier, de courir, de rire et de pleurer.

J'ai envie de tout faire, pour Toi...

Si rien que pour ça, il n'en vaut pas la peine de T'aimer...

Alors je Te le dirai
Encore et encore
Jusqu'à épuisement

Je T'aime

Merci pour tout
Tout ce que Tu es
Tout ce que Tu m'as permis d'être
Tout ce que Tu m'as épargné
Tout ce que Tu m'as offert

Merci

Je T'aime.

Et Tu le sais.

Amen

Farandole d'écriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant