Chapitre 3 ~ PDV Livaï

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J'ai mal, mes poumons ne veulent plus que prendre de petites respirations saccadées. Mes yeux se remplissent de larmes et je ne veux pas qu'il me voit aussi misérable, aussi moi en fait...

- Ne bouge pas ! Je reviens avec tes médicaments rapidement !

Je hoche la tête, la gorge trop serrée pour pouvoir prononcer ne serait-ce un seul mot. Il claque la porte derrière lui et s'en va. Je reste là, allongé sur le carrelage froid. Merde ! Mon appart ! Il est pas du tout rangé et rempli de boites de médocs ! Il va penser quoi de moi s'il trouve ça ? Je déteste quand les gens viennent chez moi, même lorsque c'est rangé, mais alors quand ce n'est pas rangé je ne vous explique même pas ! Je tente de me lever pour le rattraper mais je me souviens brusquement qu'Erwin m'a dit de ne pas bouger... Que faire ? La dernière fois que je n'ai pas obéit je me suis fait frapper... Mais il n'a pas l'air d'être quelqu'un de violent... Dans le doute restons couché. De toute manière je n'ai pas la force de courir le rattraper et il doit déjà être parti de l'immeuble vu la vitesse à laquelle il marchait.

Ça doit faire environ trente minutes que je suis allongé. Le carrelage est froid et de ce fait mon dos, glacé. Soudain j'entends la porte de l'entrée s'ouvrir et la respiration d'Erwin se rapprocher peu à peu de moi... Il s'accroupit face à moi et me regarde d'un air hébété :

- Pourquoi tu n'es pas allé te coucher ? Tu es ici comme chez toi tu sais !

Chez moi ? J'ai enfin un chez moi en sécurité ?

- Mais tu m'avais dit de ne pas bouger alors c'est ce que j'ai fait...

- Mais enfin Livaï ! Il ne fallait pas prendre mes paroles au pied de la lettre comme ça !

Il est drôle lui ! Il dit le contraire de ce qu'il pense... Je plonge, soudainement, légèrement dans le monde des songes, mais la vive froideur du sol me ramène bien vite à a réalité et je commence à grelotter... Je suis un peu entre deux eaux mais je reconnais le bruit de mes pilules. Ouf ! Il les a ! Je n'entends que des bribes de phrases :

- Je... quelles... besoin...

J'entends mal. Allons-y au feeling.

- Deux pilules de la boite verte et une de la rouge...

Il me tend les trois que j'ai demandée et je les avale soulagé. Ils ne tardent pas à faire effet, ils sont plutôt puissants. Un silence reposant s'installe mais une phrase que je ne connais que trop bien vient rompre ce moment de paix.

- Tu es addicte ?

Trois mots, trois petits mots que je n'ai entendu que trop de fois. Pourquoi la seule chose qu'on trouve à me dire avec trois mots c'est cette phrase alors qu'il y en a une autre que j'aurai souhaité plus que tout au monde entendre ?!

- Tch... si j'avais le choix je ne prendrais pas autant de pilules ! Tu ne te rends pas compte de ce que je vis ! Personne ne peut le comprendre !

- Tu dis que tu n'as pas le choix mais si je te le donnais ?

- Euh... Quoi ?

Je sens le coup foireux arriver...

- Et bien si tu souhaites avoir un médicament tu devras me faire un câlin ou n'importe quel geste d'affection qui amène au contact ! Comme ça tu t'habitueras au contact en même temps !

Et voilà, mes intuitions ne me trompent jamais ! Mais il est fou ou quoi ?! Tous ?

- Même ceux pour l'insomnie ?

- Tous.

Et merde. Je ne peux pas dormir sans et s'est exclu de faire comme bon lui semble !

[Eruri] ResetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant