Les âmes damnées

Chapitre 2 : le choix

En me levant ce matin pour la première fois depuis mon arrivée, je me sentais de bonne humeur. Je m’étais réveillée avec les premiers rayons du soleil. Je ne commençais ma journée qu’à 10h alors je pris le temps de me préparer, de me faire belle. Ça devait bien faire trois bons mois que je n’avais pas vraiment choisie une tenue me contentant souvent de prendre les premières fringues venues. Je me sentais un peu rouillée, je regarda la penderie un peu dubitative.

- Inspire moi, lui lançai-je avec un air de défi.

Aucune réaction, la lâche. Je finis par saisir un cintre au hasard : slim bleu nuit avec une bande de cuir noir sur chaque côté des cuisses, ça fera parfaitement l’affaire. Je fis défiler quelques hauts pour arrêter mon choix sur un débardeur noir fluide à fines bretelles. Une association simple et sûre, pas de fantaisie aujourd’hui. Je mis mes bottines à talons et ma veste en cuir, et jeta un œil inquiet à mon reflet. Pas de faute de goût évidente, ça va me dis-je intérieurement. J’étais prête à partir, je pris mon sac négligemment posé sur le sol et ferma la porte derrière moi. Je regarda l’heure : 9h20. Pas de retard, mais beaucoup d’avance, presqu’une heure : tant pis. Je continua sans trop savoir par quel moyen j’allai tuer le temps. En poussant la porte je sentis le vent frais balayer ma nuque, j’avançai en appréciant la douceur du temps. Ça ne durerai pas, bientôt la neige tomberai et les 5min de marche à pieds qui me séparaient de l’université deviendraient un enfer sur terre.

En arrivant devant l’imposant bâtiment, je m’étonna de l’incroyable agitation qui y régnait. Il y avait beaucoup plus de monde qu’en début de semaine. Après quelques minutes d’observation que je remarqua la grande affiche ou d’énormes lettres formaient : « UNI ASSO. Inscrit toi ! ». Là au moins c’était plus clair. Décidément la chance était de mon côté, choisir à quelles associations adhérer permettrait de m’occuper jusqu’au début du cours, et d’avoir d’autres occupations que mes études durant l’année. Je ne savais pas exactement ce que je voulais faire. Je n’y avais pas réfléchis depuis une dizaine d’année. J’ai toujours pratiqué la natation, et ça ne laissait pas le temps pour quoi que ce soit d’autres. Je ne savais pas si je voulais reprendre, je ne savais pas si je pouvais faire quelques chose d’autre. J’étais perdu, entrainée par la foule dans le hall.

- Hey ! Je suis sûr que je peux faire de toi la reine de la fête.

- Je leva la tête d’un coup, un grand étudiant aux cheveux blonds se tenait devant moi. Sa chemise à carreaux retroussée jusqu’aux avant-bras laissée apparaître une inscription faite au marqueur : BDE. Il souriait d’un air satisfait et charmeur.

- Je suis persuadé que ma proposition t’intéresse ! Reprit-il avec vigueur.

- Je suppose que tu dis ça à toutes les filles un peu perdues que tu croises ? Lui lançais-je piqué au vif

- Elle a du répondant ! J’adore ça. Lançât-il au garçon qui se trouvait sur sa gauche. Non je dis ça seulement aux jolies filles ! Mais je dois te faire une confidence, chuchota-t-il à mon oreille, je ne suis pas un gars honnête.

D’un même ton je répondis :

- Je dois te faire une confidence, je ne suis pas intéressée pour devenir reine.

Je le planta là en m’éloignant. J’ai du sous-estimé ma répartie car je fis moins de 15mètres avant qu’il ne me rattrape et me prenne par le poignet.