Chapitre 5 : Mes chers voisins

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« Selon Pierre Bourdieu, la petite bourgeoisie est caractérisée par sa volonté d’ascension sociale. On peut parler de bonne volonté culturelle. Leurs pratiques sont calquées sur celles du groupe dominant. Les classes populaires elles, n’ont pas les moyens d’avoir des pratiques culturelles, elles développent une sorte d’acceptation de la domination…

Je vois que vous commencez à vous agiter, il doit être l’heure. On va s’arrêter là pour aujourd’hui. Je vous souhaite une bonne journée et à la semaine prochaine ! »

Mon dernier cours de la matinée venait de se terminer, je rangea rapidement mes affaires et sorti de la salle. Cette semaine était quasiment terminée et je ne l’avais pas vu passer ! Depuis ma soirée avec Nathan j’avais eu l’occasion de le recroiser. Il m’avait même invité à manger un midi. Il me faisait beaucoup rire, et j’avoue que l’on commençait à développer un lien. Il y avait entre nous une sorte d’électricité, une tension qui nous tenait en permanence en alerte l’un vis-à-vis de l’autre. Une sorte de d’attirance et de rejet à la fois. On se cherchait mais surtout pour se repousser. Que ce soit clair, je n’ai pas d’attirance « physique » pour lui, bien qu’il soit très beau. Disons qu’il s’agit d’une sorte de jeu de séduction. Petit à petit, grâce à lui, je sortais de ma léthargie vis-à-vis des hommes. Il y aurait enfin un après toi, peut-être la tempête se retirai petit à petit de ma vie pour laisser entrevoir un horizon. Après ton départ, tu as tout emporté, mes espoirs, ma joie, ma vie ; tu as tout cassé en ne laissant que des cendres. Il était temps pour moi de balayer les traces de ton passage. Il faudrait tout reconstruire, mais qu’importe ? J’en avais enfin la force.

-          Encore dans tes pensées Juliette ? fit une voix désormais bien connue dans mon dos. Celle de Nathan.

-          Ca se pourrait… lançai-je

-          C’est ce qui arrive aux filles qui me connaissent… Elles ne peuvent plus s’empêcher de penser à moi. Je suis… Comment dire ?

 

-          D’une modestie incomparable ? Le piquai-je

-          C’est aussi une de mes nombreuses qualités, mais ce n’est pas à ça que je pensais. Continua-t-il sans relever mon ironie

-          Attention ! M’écriai-je

-          Quoi ?! s’exclama-t-il affolé

-          Tes chevilles ! Elles ont triplés de volume. Fis-je malicieusement

-          Putain tu m’as eu ! Ria-t-il de bon cœur. J’ai vraiment cru qu’il se passait un truc !

 

-          Tu aurais dû voir ta tête ! Réussi-je à articuler prise dans un fou rire.

-          Ahahaha, mima-t-il, je suis mort de rire. Vraiment trop drôle. Se renfrogna-t-il

-          Ohh, allez ! Ne boude pas !

 

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant