Chapitre 1 - « Toute fin est un commencement. » Zoran Drvenkar

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Les cours avaient commencés depuis trois jours lorsque la réunion eu lieu. C’était un des profs que j’avais eu plus tôt dans la semaine qui la présidait. Ça m’a étonné, il était jeune, pas plus de 26ans. Il nous a présenté l’université de Genève dans les grandes lignes, et a commenté notre formation : le bachelor de sociologie (licence en France). Ce fut rapide car cette réunion était destinée aux élèves qui avaient déjà effectués les deux premières années. Pour ma part, je les avais faites dans une université parisienne, alors chaque information avait été importante. J’étais la seule dans ce cas de figure. Je le sais car lorsqu’il avait demandé qui avait eu recours à l’équivalence j’ai été la seule à lever la main, un grand moment de solitude. Suite à ça, il m’a demandé de passer la voir à la fin de la réunion, ce que j’ai fait. Il m’a prodigué toute une série de conseil et d’astuces pour m’intégrer et réussir mon année. Il avait été sympa malgré sa froideur. Je ne le blâme pas, je suis moi-même quelqu’un d’assez froide lorsque je suis en présence d’inconnu, simplement cela m’étonnait pour quelqu’un d’aussi charismatique.

Ça avait été dur de quitter le cocon familial, de laisser ses amis pour un autre pays, mais on paye tous nos erreurs. Je savais que Paris me manquerait, mais je savais aussi que je ne resterai pas plus d’une année à Genève. Je retournerai faire mon master à Paris, même si ici l’université était plus prestigieuse, ma vie ne serait pas en Suisse. J’étais là à contre cœur. Pourtant, je n’étais pas mal lotie, loin de là ! Mes parents pour me consoler de mon exil forcé m’avaient loué un appartement dans une résidence destinée aux personnels et aux élèves à deux pas de l’université. Il était vraiment sympa, le bâtiment était récent et j’avais aménagé les lieux selon mes gouts. Ca me permettait de me sentir un peu chez moi malgré tout. Au-dessus de mon lit, contre le mur, j’avais tendu deux fils ou j’épinglais des photos polaroïd de tous mes proches, c’était mon petit bout de France en Suisse. Je pris une photo ou figurait toute ma famille, mon père, mon petit frère Dylan, ma mère et moi, Clémence. Cette photo me faisait sourire, mon frère ressemble en tout point à mon père. Il est grand, élancé avec des cheveux châtains clair qui relèvent ses yeux bleus, moi je suis la copie de ma mère en un peu plus grande. Des muscles longs dessinent nos silhouettes reflétant les années de passées dans les bassins de natation. Ses cheveux coupés courts encadrant son visage, ou avec le temps quelques rides sont apparues. Moi ma peau encore lisse a la couleur du marbre, et mes cheveux d’un ton plus foncé que celui de mon frère sont longs. Je partage avec ma mère mes yeux, grands et étirés ; cerclés d’un vert foncé se dégradant au vert clair vers l’intérieur. J’adorai cette photo, on l’avait faite en aout pour mes 21ans juste avant que je parte. On ne forme pas la famille parfaite, nous ne sommes pas fusionnels, on n’a jamais su communiquer entre nous à vrai dire, mais on s’aime. C’est tout ce qui compte au fond.

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant