Chapitre 3.2 : En scène.

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Les deux autres étaient revenus des toilettes, on échangea quelques mots pour s’encourager. La fille était encore plus stressée que moi, tandis que le garçon était d’un calme désarmant. Le tranquillité était revenu, mais une tension électrique s’était installée dans la salle. Je pris une profonde respiration, Mr Elias s’approchait de nous.

-          On va commencer. A qui appartient ce téléphone ? Fit-il d’un ton très détâché.

Le garçon se leva. Je fus à la fois soulagée et encore plus anxieuse. J’avais hâte d’être débarrassée de cette épreuve tout en redoutant l’instant ou je devrais m’y coller. Les anciens se réunirent autour de David pour voir la playlist.

-          Ohh ! Highway to hell ! Je veux celle-ci ! S’écria Livia en joie.

Sa bonne humeur arracha un rire général de l’assemblée.

-          Vas pour celle-ci, conclut le prof. On y va quand tu veux.

-          Je suis prêt, dit le garçon

 

Dès les premières notes de guitare il se mit à mimer le chanteur d’ACDC. Gesticulant d’un bout à l’autre de la salle. Je fus un peu interloquée quand à son choix, sa performance relevait plus de l’imitation que du théâtre. On se regardait les uns les autres un peu hébétés. Au bout d’une minute à peine, Mr Elias coupa la musique et dit glacial :

-          Hum, tu nous fais quoi là exactement ?

-          C’est ma façon de jouer highway to hell.

-          J’attendais de toi, que tu nous fasses vivre la chanson, nous la jouer au sens théâtrale du terme, je ne veux pas d’un vulgaire karaoké.

-          Je crois que l’on n’est pas sur la même longueur d’onde, dit-il sans se dégonfler. On va s’arrêter là.

 

-          Tiens ton téléphone. Lâcha-t-il pas le moins du monde ébranlé

Il quitta la salle sans le moindre signe de gêne. J’étais sur le cul, et l’autre débutante aussi. Elle se mit à trembler, je sentis sa peur lui tordre le ventre. Et lorsque le prof l’appela  pour passer je cru qu’elle ne pourrait pas marcher jusqu’à lui sans s’effondrer. Elle leva les yeux vers lui et dis d’une voix tremblante :

-          Je ne veux pas le faire, je préfère abandonner.

-          Très bien. Je ne te retiens pas.

A nouveau un murmure général parcours la salle. Julia se leva pour l’aider à marcher. J’étais en colère, furieuse même. C’était de la méchanceté gratuite, je ne me laisserai pas faire. Je serra les points et sentit mon corps se tendre. J’étais prête, il ne m’humiliera pas. J’allai lui prouver qu’il se trompait sur mon compte.

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant