Chapitre 4

339 24 24
                                    

Le réveil ce matin est dur. Vraiment dur.
Je veux dire, les cris strident de Proxima dans les tympans et le bruit insupportable de tous ce monde dévalant l'escalier ne sont certainement pas les meilleures conditions pour se lever de bonne humeur.

- Debout Mily, tu es presque en retard !

Comme je ne fais pas mine de sortir de ma couette, j'entends la fillette soupirer.

- Bon, tu l'aura voulu.

Un instant s'écoule, et ma couverture se soulève soudainement pour retomber lourdement au sol. Les quinze degrés tout au plus qui font de ma chambre une glacière m'attaquent immédiatement, et je saute de mon lit, complètement réveillée à présent. En face de moi, la petite blonde se plie de rire en voyant mon air furieux.

- Proxima ! On avait dit qu'on évitait les réveils dans ce genre ! Je lui crie, de mauvaise humeur à présent.

Mais mon sermon ne la dérange visiblement pas, elle continue à s'esclaffer bruyamment, euphorique. En grognant, je ramasse le drap et le pose à nouveau sur mon lit, n'aimant pas le voir traîner par terre. Je fais sortir Proxima d'un geste agacé en la poussant vivement vers la porte, et me change en vitesse avant de rejoindre le groupe qui est déjà presque au complet dans la petite salle de réunion au sous sol. Je salue tout le monde en vitesse, au final plutôt contente que mon agresseur m'ait réveillé si brutalement.

Guiena me semble pareille que d'habitude, on ne dirait pas qu'elle a dormi sur la table. Elle a du retourner dans sa chambre plus tard dans la nuit pour ne pas être vue par les autres.
Je repense soudain à ce que j'ai fais la veille.
Qu'est-ce qu'elle a fait de ma couverture ?
Partant de l'idée qu'elle a du la prendre avec elle cette nuit en se réveillant, j'espère fortement qu'elle ne saura pas que c'était à moi.

- Bon, je vois qu'il y a des retardataires. Dit Naos à l'autre bout de la table, un sourire au coin des lèvres.

Au moment où il finit sa phrase, Morell entre d'un air pressé, les cheveux ayant encore la marque de l'oreiller. Tout le monde ricane en voyant le géant dans cet état. Il finit par aller s'asseoir d'un air tellement fatigué que je pense quelques minutes qu'il vient de se rendormir sur sa chaise.
Une fois tout le monde présent et installé, le "chef" commence à parler.

- J'ai discuté il y a quelques temps avec l'informateur, et je dois vous parler d'une information importante qu'il a transmis aux autres organisations et nous.

Je hoche la tête, attentive à ses paroles. Les informateurs sont un sujet assez tabou, personne n'en parle parce qu'il vaut mieux ne pas poser trop de questions à ce propos apparemment. Alors entendre des choses à leur sujet, ou juste ce qu'ils ont dit, fait son petit effet sur chacun. Lorsque je tourne ma tête vers ma sœur, je vois ses yeux briller d'excitation. Cette vision me fait plaisir tout autant qu'elle m'inquiète.

- Dans deux jours, une personne très importante pour toute la communauté scientifique des coupoles va être transféré dans une autre ville. Elle sera protégée bien sûr, mais c'est une chance unique de se procurer un otage important, et d'en apprendre plus sur les activités des scientifiques et des dirigeants.

Quelques murmures se font entendre dans la salle. Ma tête vient de se remplir de nouvelles questions, au sujet de cette personne, des effacés et des hauts placés. En vérité, je me rend compte que je ne sais que très peu de choses au sujet de ma propre ville. Même le kaiser, je ne me rappelle pas l'avoir un jour vu ou entendu.

- Nous avons donc deux choix devant nous. Continue Naos, calme et posé. Soit on décide de ne rien faire, on laisse cette opportunité aux autres organisations, soit on fait équipe avec elles pour réussir cette opération avec un résultat moins risqué et plus organisé. Je ne peux pas prendre de décision pour vous, surtout au vu des risques. Je vous laisse décider de ce que vous voulez faire.

Nucléaires 3 : TirailléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant