Affrontement Divin

Chapitre 11 : The long walk

Un silence sans limites bourdonnait dans les oreilles de Diane.

Ses yeux n'arrivaient pas à s'accoutumer à la noirceur de l'endroit.

Mais quel endroit ?

Tout était noir, Diane chercha un point lumineux, une lueur à laquelle s'accrocher. En vain.

Il ne se passa pourtant pas longtemps avant que des roches poreuses ne s'entassent autour d'elle. La déesse tenta de pousser les parois de sa captivité, mais rien ne bougea. Elle était enfermée. Captive. Emmurée.

L'anxiété de Diane percutait les quatre murs de sa cellule, l'appréhension la gagnait peu à peu, sa respiration se fit plus rapide. Tout autour de Diane tournait. Dans sa confusion, elle n'aperçu pas le doux fil de lumière qui lui effleurait la nuque. Quand elle le saisi, Diane vint prudemment à sa rencontre. Aussitôt eût elle efleuré sa source, que les murs se déroulèrent devant elle en une avenue bien familière.

- Bethegar ?

Les pavés minutieusement alignés reflétaient les rayons du soleil qui rebondissaient sur les murs immaculés des bâtisses encadrant l'allée.

Pour Diane, ces pavés reflétaient aussi la grandeur d'une ville florissante, de moments de paix tapissés de gloire.

La déesse progressa doucement le long de la rue principale. Vide. Ses yeux vagabondèrent de fenêtre en fenêtre. Elle aimait à se figurer ce qu'il se tramait à travers leurs cadres en bois, comme tant de toiles vierges assoiffées de peinture.

Jamais les rues de Bethegar n'avaient été aussi silencieuses.

Ses yeux redessinèrent les perspectives de l'avenue s'évanouissants en bas d'une colline. La Colline Mont-fort. En haut de celle-ci se trouvait...

- Où est passé le temple ? s'exclama-t-elle.

Le temple de Zeus, immense et glorieux édifice soutenu de 12 colonnes de marbre manquait. Diane, accablée, gravi les centaines de marches menant au monument au pas de course.

Une fois en haut se trouvait à la place, une tombe sur laquelle était gravé ; 

                                                  "ci gie Zeus"

Soudain, tout s'évapora comme un goutte tombant sur des volutes de soie. Noir. Tout disparu l'espace d'un souffle, hormis l'air ahuri de Diane.

L'opacité charbonneuse des enfers lui revint, et il fallut quelques instants à la Déesse pour recouvrer ses esprits. Etait-ce un rêve ? L'avenir ?

Il n'en fallut pas plus à la Déesse pour qu'elle se remette en marche, plus déterminée que jamais. Vers où cependant ? Elle ne le savait point.

Toujours plongée dans une vacuité abyssale, Diane marchait. Ses pas résonnaient comme tant d'ondes vaporeuses sous elle. Le tout formait un tempo, une mélodie sans musique à laquelle Diane s'accrochait pour ne pas perdre le nord.

Quand soudain, la jeune femme percuta une masse. Elle hurla. 

- Oh, du calme ! 

- Vulkain ? Ah ! mais vous êtes trempé ! 

- Merci de me le faire remarquer, répondit le Dieu, plein de sarcasme.

- Que vous est-il arrivé ?

A cela le colosse ne répondit pas.

- Au fait, j'ai eu moi-même une terrible vision tantôt, continua Diane tout à coup morne, plus qu'une vision, c'était... un cauchemar.

- C'est qu'elle est intelligente.

Sans dire mot de plus, Vulkain se mit en marche, emportant d'une prise ferme et mouillée, le bras de Diane.

Aveugles, les deux acolytes mêlaient leurs souffles aux rythme effrénés de leurs pieds. Il était difficile de dire depuis combien de temps ils marchaient, tant sa notion même était obscure. Des jours ? Des heures ? Deux minutes ?

Les Dieux s'accordaient dans un silence solennel, comme s'il suffisait d'un mot pour menacer leur tandem.

Les éléments dans les entrailles de la Terre étaient anarchiques. Sitôt une pluie acide passée, que la chaleur ou le froid venait arracher le peu d'énergie qu'il leur restait.

Tout à coup, un objet véloce les heurta de plein fouet.

Lumière.

Ils se trouvaient dans une grotte sans fond aux parois rouges, au loin, des montagne de basalte durci. Ils se trouvaient au milieu de nulle part.

Leur désarroi ne fut que plus grand lorsqu'ils découvrirent la nature de l'impact.

Devant eux, babines retroussées, bave dégoulinante, un Norgul s'apprêtait à charger.