Chapitre 4

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Les mains dans les poches, tête baissée, Addison avançait en direction de son "coin de paradis".

Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi il avait eu envie de la voir elle et pas une autre. Pourquoi il était si attaché à ce morceau de femme qu’il ne connaissait même pas. 

La veille il ne l’avait qu’embrassée et elle avait dû partir, rien n’était officiel entre eux et tout ce qu’il savait d’elle c’était son prénom mais elle avait une emprise totale sur lui.

Quand il arriva devant le dit porche elle était là, habillée d’un collant fleuri, d’une pair de bottes en caoutchouc bleu et d’un long pull marron. 

Elle lui sourit délicatement et il la suivie à travers les étages d’un vieil immeuble. 

Arrivés au cinquième et dernier étage, elle glissa une grosse clé en fer dans la serrure de la seule porte et l’ouvrit pour donner vue sur un petit appartement.

Le salon avait des meubles de base : un tapis à pois rose, une table basse, deux canapés vert pomme un peu miteux et un tourne-disques ainsi que trois grandes piles de 45 tours. 

Les murs étaient recouverts d’un papier peint orange pâle. 

Une sorte de petite échelle-escalier donnait sur une mezzanine. 

Sur cette même mezzanine se trouvait un lit deux places aux draps en désordre avec un carton comme table de chevet, une coiffeuse faite avec un grand miroir abîmé dans les coins et d’un guéridon. 

La cuisine était ouverte et faisait presque partie du salon. 

Addison posa sa veste sur un des deux canapés et s’assit. 

Il porta une cigarette à ses lèvres et en proposa une à Maybelle : 

« Non merci, je fume pas. Répondit-elle gentiment en ouvrant son frigo blanc.

-Sérieusement ?

-Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ? 

-Bah, je sais pas, tout le monde fume !

-Pas moi. »

Encore un point qui la rendait exceptionnelle. 

Elle s’avança vers lui en lui tendant une bouteille de coca-cola, mit un vinyle d’Aretha Franklin et vint s’asseoir à côté de lui : 

« Qu’est ce qui va pas ?

-Rien de grave, tout va mieux maintenant que je t’aie près de moi. » Susurra-t-il en s’approchant vers elle pour l’embrasser.

Ses lèvres s’approchaient de celles de la jeune fille quand celle-ci se leva brutalement en s’appuyant les paumes des mains sur le front : 

« Maybelle ? 

-Arrête un peu Addison. Moi je suis pas une de tes groupies d’accord ? 

-Mais j’ai jamais dit le contraire ! 

-Peu importe. On joue pas avec moi, tu m’entends ? Personne ! »

Elle s’agitait au milieu de la pièce, Addison crût même voir une larme perler sur sa joue rosée.

Elle parlait des droits des femmes, de ses idéaux féministes et disait qu’un homme n’avait pas le droit de lui briser le cœur : 

« Ecoute moi, May, écoute moi ! Reprit-il d’une voix plus forte en se levant. Qu'est ce qui te prend ? Je veux pas te faire de mal. Je passe pour un con à sortir ces phrases que chaque personne dans ce monde à déjà prononcées mais je veux pas te faire de mal.

-Tu sais pas à quoi tu t’attaques.

-Quoi ? Comment ça ? 

-Tu crois qu’après s’être embrassés on va se marier ? Mais à quoi tu penses ? Tu penses que seuls les garçons peuvent jouer et partir ? Dégage de chez moi ! Dégage ! »

Elle devenait hystérique, Addison avait l’impression d’avoir déclenché une tempête en l’espace de trente secondes. Pour lui, ce n’était plus la même jolie brune douce et bienveillante que la veille.

Il la regarda quelques instants et elle se tût. Son regard avait totalement changé, il avait toujours cette lueur qui lui est propre mais elle était différente, presque sauvage.

Maybelle se pencha vers la table basse, attrapa le paquet abîmé et humide de Marlboro et le jeta en direction de son propriétaire : « Va t’en ! »

Et il s’exécuta.

One is the loneliest number. TMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant