Chapitre 12

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Il était quatre heures et demi quand elle arriva finalement chez elle, trempée et en pleurs.

Elle avait traversé toute la ville, s’était faite siffler par plusieurs groupes de garçons, avait vidé deux bouteilles qu’elle avait acheté dans une épicerie ouverte toute la nuit et s’était trompé de rue trois fois.

Quand elle s’écrasa dans son lit elle s’endormi directement. 

Addison avait suivit deux de ces amis jusque chez l’un d’eux où il avait passé la nuit.

Il se réveilla vers onze heures avec un mal de tête, des traces de rouge à lèvres de Mary-Jane dans le cou, des résidus de poudre blanche au commissures du nez et il sentait fort l’alcool.

Il se redressa doucement,  prit sa tête entre ses mains et, voyant un des deux garçons allongé par terre s’en alla silencieusement. 

Durant plus d’un mois il n’avait eu aucune nouvelle de Maybelle, à chaque fois qu’il l’appelait elle décrochait mais dès qu’elle reconnaissait sa voix elle raccrochait.

Il avait passé de nombreuses soirées au Sweet Pie espérant la voir arriver, ses longs cheveux bruns tombants sur ses épaules, ses joues rosés, ses yeux bleus perçants.

Il avait même dormi une nuit sous le porche de son immeuble pour avoir la chance de la croiser mais tout ce qu’il avait eu c’était une grippe qui le cloua au lit durant trois jours. 

Il continuait de distribuer ses tracts et faisait en sorte que son tour à travers la ville passe devant la bâtiment où elle vivait. 

Un soir où il trainait dans un bar miteux avec Rémy, le bassiste de son ancien groupe, le barman s’approcha d’eux : 

« Alors les mecs, demain vous allez à la manif’ contre la guerre ?

-J’pense pas. C’est vrai que c’est chaud tout ça mais je garde des mauvais souvenirs de ma dernière manifestation, répondit Rémy en découvrant son avant-bras pour montrer une cicatrice, un mec complètement high s’est jeté sur moi avec une bouteille pétée… »

Addison releva alors la tête, c’était ça, il fallait qu’il aille à cette manifestation s’il voulait voir Maybelle : 

« Tu sais d’où elle part et à quelle heure ? Demanda-t-il.

-Une fille m’a dit hier soir que la première marche partirait du parc derrière le Mémorial Lincoln dans la matinée. »

Il posa un billet de vingt dollars sur le comptoir et cria « Garde la monnaie ! » en sortant, Rémy sur ses talons : 

« Tu comptes aller la chercher là-bas mec ? 

-C’est le seul moyen. 

-Add’ ! D’après les potes il y aura plus de mille personnes, tu la trouveras jamais !

-Tu m’aides ou tu m’aides pas, je m’en fous. Moi j’irai la chercher. Elle est super investie dans ce truc, peut-être qu’elle sera en tête du cortège ou un truc du genre. »

La radio réveil de Maybelle affichait six heures quand il sonna. 

A huit heures elle était au bord Potomac avec environ vingt  mille personnes et plus le temps avançait plus les gens arrivaient. Certains avaient même passé la nuit dans le parc pour être là à la première heure.

Elle rejoignit son amie Marie, organisatrice du rassemblement :

« Mais on est déjà plus de vingt mille ! T’imagines ce que ça va être dans trois heures ! 

-C’est ce qu’il faut Maybelle, plus on sera, mieux ça sera. C’est ça ou l’Etat décime le pays de tous ces jeunes. A midi, on part ! »

A dix heures, environ soixante-dix mille personnes étaient présentes et à midi, près de cent mille personnes étaient comptabilisées par les journalistes. 

La marche débuta alors. 

Des slogans étaient criés, d’immenses pancartes étaient brandies.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 20, 2014 ⏰

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One is the loneliest number. TMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant