La sonnerie du téléphone retentit dans le salon et Addison entendit la voix grave de son père répondre. « Allô ? A qui ai-je l’honneur ? Maybelle vous dîtes, et c’est pour quoi ? »
Le jeune homme sortit de sa chambre d’un coup et dévala les escaliers pour se poster derrière son père, le bras tendu en direction du combiné.
« Vous voulez lui parler ? Mais qu’est ce qu’une jeune fille comme vous peut avoir quelque chose à faire avec mon empoté de fils ? Il vous a causé des ennuis ? Très bien je vous le passe. Bonne soirée mademoiselle. »
Il lui tendit le téléphone l’air douteux :
« Bonsoir Addison.
-Alors, comment c’était ta réunion ?
-On a eu des bonnes et des mauvaises nouvelles… Tu imagines ! Ils veuillent renvoyer des troupes, ils continuent leur propagande ! C’est immonde !
-Je trouve que ce qui est immonde c’est qu’on ne puisse plus se voir.
-Comment ça ?
-Mon père m’envoie bosser au garage de la 50ème Avenue.
-Tu l’as sûrement mérité ! Allez, bonne fin d’après-midi.
-Je t’aime, tu me manques.
-Tu ne comprends même pas ce que tu me dis là. »
Il y eu un silence puis elle raccrocha.
Autour de la table dans la cuisine personne ne s’adressait la parole. Le bruit des couverts qui tapent contre les assiettes résonnaient dans la pièce :
« Demain, après le travail, tu iras chercher de quoi réparer le verrou extérieur de ta porte de chambre. Dit Jack.
-Quoi ? Tu veux pouvoir m’enfermer dans ma propre chambre papa ? De mieux en mieux dis moi !
-Non, c’est juste que je compte l’aménager en bureau le plus vite possible : quand tu déménageras.
-J’irai moi. Souffla Isabel en resservant des pommes de terre à son mari.
-Non, toi tu iras au pressing me récupérer mon costume, ranger la maison et préparer le repas de mardi car mon supérieur vient manger et je tiens à ce que ce soit parfait.
-Je peux rester pour t’aider maman si tu veux.
-Toi tu iras travailler un point c’est tout bon sang ! Tu n’as pas le choix Addison, c’est moi qui décide dans cette maison, je suis ton père alors tu vas te plier à mes règles ! Vous êtes vraiment tous des incapables dans cette famille ! » Hurla-t-il.
Il finit son verre d’eau et sortit de table en laissant son assiette à moitié pleine et se dirigea vers le salon.
La mère s’empressa de se lever pour ramasser la serviette qu’il avait fait tomber et de mettre le restant de nourriture dans un Tupperware qu’elle cala dans le réfrigérateur sous les yeux ébahis de son fils.
Celui-ci se leva et l’arrêta quand elle commença à faire la vaisselle :
« Maman… T’as pas fini de manger. Retourne t’asseoir.
-Il faut que je nettoie, ton père va encore plus s’énerver sinon.
-Retourne t’asseoir. Je m’en occupe. »
Elle se tourna vers lui, qui faisait près d’une tête de plus qu’elle, essuya quelques larmes qui perlaient sur ses joues et le serra dans ses bras avant de se retourner pour faire la vaisselle.
Le radioréveil affichait six heures trente quand il se déclencha.
Addison ouvrit les yeux, le frappa pour l’arrêter, et se retourna.
Il se rendormait quand la porte de la chambre s’ouvrit brusquement :
« Ne m’oblige pas à te lever moi-même ! » Aboya Jack.
Le garçon se traîna jusqu’à la salle de bain, prit sa douche et s’habilla.
Il descendit les escaliers, ses Converses à la main :
« C’est quoi cette tenue ? Tu ne penses tout de même pas que tu vas aller travailler avec une veste en cuire, un tee-shirt imprimé d’une bouche qui tire la langue et un pantalon troué ?
-Je suis censé m’habiller comment papa ? Grogna le jeune-homme en laçant ses chaussures.
-Une blouse. Celle que ta mère est censée avoir posée dans ta chambre hier.
-Ce truc ? Je mettrais pas ça.
-Oh que si ! »
Le père se leva après avoir finit de nouer sa cravate et monta à l’étage.
Deux portes claquèrent et des cris se firent entendre.
« Isabel bon sang ! Quand est-ce que tu vas recoudre ses pantalons ? Tu ne penses pas qu’il a déjà l’air assez ridicule ! J’en ai marre, je suis le seul qui s’investi dans cette famille ! Merde ! »
Il redescendit, jeta sur le canapé la blouse bleu nuit avec noté : ‘James Model’s garage.’ dans le dos.
« Enfile ça. Tout de suite. » souffla-t-il en buvant son café.
Addison s’exécuta à contre cœur, embrassa sa mère et rejoignit son père qui était déjà assis à la place du conducteur dans la voiture.
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One is the loneliest number. TM
General Fiction"Et toi, tu vas faire quoi après ? -Moi ? Je vais aller toucher l'intouchable et penser l'impensable." répondit-elle de sa douce voix. Et c'est à cet instant qu'Addison comprit qu'il aurait beau la quitter, Maybelle serait toujours Celle. Il baissa...