Elle ressortit avec un grand verre remplit de milk-shake à la vanille, le déposa devant lui. « Tu ne peux pas faire en sorte que tout le monde t’aime. »
La nuit commençait à tomber sur Washington, et les gens défilaient dans le restaurant.
Le regard bleu d’Addison se perdait en direction du siège où était assise Maybelle la veille.
Il enchaînait les boissons alcoolisées et après l’avoir regardé trainer sur la banquette à grommeler pour un rien, Janis l’attrapa par le bras :
« Tu devrais rentrer Addison. Tes parents doivent s’inquiéter.
-La blague ! Il s’appuya sur le rebord de la table pour éviter de tomber en avant. Mes parents qui s’inquiètent pour moi ? Tu parles !
-Peu importe, rentre chez toi. Je vais fermer de toutes façons.
-Toi aussi tu me fous dehors Ja-nis ! Articula-t-il difficilement.
-Tu sais très bien que le dimanche je ferme plus tôt. »
Elle l’aida à passer la porte et il s’appuya de tout son poids contre la façade du restaurant, la regardant partir dans la brume. Il se laissa alors glisser jusqu’à terre.
Une ombre se dessina au coin de la rue, le jeune se redressa pour s’apprêter à toute bagarre et commença à huer celle-ci qui grandissait à mesure qu’elle s’approchait :
« Casse toi d’ici, je sais pas qui t’es mais casse toi ! J’ai pas peur de toi moi !
-Add’… Regarde dans quelle état tu t’es mis… » Répondit une voix douce, une voix qu’il aurait reconnue entre mille.
La personne s’avança jusqu’à lui, sous la lumière rouge du néon et s’immobilisa face à lui :
« Mayb…
-Tais toi.
-Qu’est ce que tu fais ici ?
-Je pourrais te poser la même question tu sais… A croire que hasard fait bien les choses, aller viens. »
Et elle passa délicatement ses doigts entre ceux du garçon et ils longèrent la grande avenue.
Les escaliers parurent impossible à monter pour Addison, tout tournait autour de lui et des haut-le-cœur le prenaient à chaque pas qu’il faisait.
La jeune fille fit tout son possible pour supporter son poids sur elle et l’aida à monter.
Arrivés en haut, elle glissa sa clé dans la serrure et sans se faire prier, Addison s’écrasa sur la banquette dans un gémissement.
Maybelle attrapa ses longs cheveux bruns humides pour les nouer en un chignon, enleva sa veste, ses chaussures et commença à préparer une boisson dans la cuisine.
Mis à part le bruit des ustensiles de cuisine, aucun son ne se faisait entendre dans le petit appartement.
Lui ne bougeait pas, il était écrasé sur le canapé, la tête contre les coussins :
« Bois ça. Dit-elle en lui tendant un verre.
-Je peux rien avaler là.
-Fais le. »
Il se redressa en plissant ses yeux et en portant une main à sa tête. Il prit le verre et le regarda avec un air intrigué :
« C’est un remède contre les maux de tête.
-Y’a quoi dedans ?
-Je t’en pose des questions ? Bois ça et c’est tout. »
Il la regarda et porta la boisson blanc translucide à ses lèvres.
Avec une grimace il reposa le récipient sur la table après avoir avalé d’une traite ce qu’il contenait :
« Pourquoi tu fais ça Maybelle ?
-Pourquoi je fais quoi ? Répondit-elle tout bas en s’asseyant à côté de lui.
-T’as l’air de te foutre de tout sans vraiment t’en foutre. Je sais pas.
-C’est ma carapace. Parce que si je dis que je fais attention aux gens, ils en profitent et c’est fini. J’appartiens à personne. »
Addison passa sa main sur la joue de celle-ci et plongea ses yeux dans les siens :
« Même pas à moi ? Murmura-t-il.
-Surtout pas à toi. Tu casses tout ce qui t’appartient. »
Il approcha son visage du sien avec une certaine lenteur.
« T’es sûrement la seule chose que j’aurai jamais le courage de casser. »
Et ils s’embrassèrent.
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One is the loneliest number. TM
Ficção Geral"Et toi, tu vas faire quoi après ? -Moi ? Je vais aller toucher l'intouchable et penser l'impensable." répondit-elle de sa douce voix. Et c'est à cet instant qu'Addison comprit qu'il aurait beau la quitter, Maybelle serait toujours Celle. Il baissa...