Échec

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La vie est un jeu d'échecs
Sordide
Les joueurs s'épuisent à compter
Et pataugent dans les chèques

Notre vie est un jeu d'échecs
Mais les tuiles sont grises
La table est suspendue, les yeux vers le chaos
Pieds dans les nuages, tête sur terre

Les pions sont trop grands et le roi est fou
À cheval entre vouloir et être

Les tours s'effondrent

Ce monde est un jeu d'échecs
Sanglant de honte réprimée
Dépecé comme une envie tenaillante
Coupant, taillant, frappant, mordant, abattant...

Jouant

On se hasarde dans l'immensité de l'immonde
On incante la stratégie les yeux fermés
Nos tours s'effondrent

À bas les thèses et antithèses
C'est à nous de jouer

Notre monde est devenu jeu d'échecs
Le subjonctif d'une inaction cohérente
Nos pieds assoiffés ont craint de coller le plancher
Peur de s'oublier, de se perdre
Peur de l'échec

Et mat.


3e position dans la catégorie Les plus beaux poèmes du concours Tout le monde est un poète de Poulevrin.

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