Le magicien

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Mon père était magicien. Non pas un simple charlatan, ou un illusionniste, non. Un véritable magicien. Le plus grand magicien que j'ai vu et verrai de toute ma vie.

Des magiciens, j'en ai vu. Des grands du métier faisant tournoyer brillance et intelligence au nom d'un surnaturel qui ne camoufle qu'un habile intérêt pour l'illusion. De plus médiocres provoquant l'admiration des moins érudits. Certains du passé qui rayonnent encore de leurs exploits et d'autres que le temps a balayé de quelques lancers de balles. Certains ayant refusé la scène, d'autres y laissant leurs vies. De tous, tous les types de magiciens.

Mon père était magicien. Lui, ne réalisait pas une grande quantité de tours. Seuls trois ont marqué ma mémoire.

De tous les magiciens que j'ai vu être magiciens, j'ai toujours vu des failles. Un mouvement, une parole, une action, une maladresse. Un tour qui venait prouver l'humanité de l'homme derrière l'artiste. Le doute et la curiosité ont été ma loupe devant les détails qu'ils ne pouvaient cacher.

Mon père était magicien. Des trois tours qu'il m'a montrés, je n'ai jamais vu de failles. Aucun mouvement, aucune parole, aucune action, aucune maladresse. Rien. Rien qui ne puisse révéler l'humanité de l'homme derrière l'artiste. Pourtant, il ne risquait pas la scène. Il n'avait ni le nom ni les moyens des grands du métier qui font tournoyer brillance et intelligence. Mon oeil n'a jamais vu que le magicien qu'il était.

Mon père était magicien. Un vrai magicien qui ne m'a pas révélé ses trucs. Et qui n'est plus là pour le faire.

Mon père était magicien. J'avais 6 ans.

Mots contre mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant