Rivière

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Il était là, celui dont mon coeur en dérive
Connaissait les chansons et les paroles vives
Amitié florissante d'un feu qui s'avive
Mais il était de l'autre côté de la rive

De si loin je l'entends me parler doucement,
Passionnément. Hélas ! voilà que je me sens
Volatile et légère. Ah, mais si seulement
Il habitait ma terre, même aveuglément

Je le sais approcher, cet autre sans visage
Qui sans cesse l'accueille à chaque grand voyage
J'ai beau fermer les yeux, impossible mirage
Devant l'eau qui miroite, assise, triste, sage

Je les vois s'enlacer - ô malheureux destin!
J'attends là, malgré tout, que vienne le matin
Et par dessus les eaux je leur envoie la main
Sachant bien que mes larmes ne se voient de loin

Mots contre mauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant