7.

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J'angoisse alors que nous quittons la galerie d'art. Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite, c'est l'inconnu, je ne suis pas sûr d'y arriver.

– Tu as fait très bonne impression ce soir, même si on sentait que tu as fait des recherches.

– Je ne connais pas grand-chose en art.

– Ne tremble pas comme ça, de quoi tu as peur ?

Mes mains me trahissent, je ne peux pas cacher mon anxiété. Nous montons dans son appartement. J'espère encore que c'est simplement pour dormir, tout en sachant que ce ne sera évidemment pas aussi simple.

– C'est la première fois que tu le fais en étant payé ?

– Oui.

– La règle principale est la totale confidentialité, enfin j'imagine que tu as lu les règles du site.

J'avoue que j'ai lu en diagonale, je ne sais pas de quoi il parle.

– Ce que tu fais avec les clients, personne ne doit le savoir. Si quelqu'un paie, c'est pour être discret.

– Bien entendu.

Il tamise la lumière. J'ai envie de lui demander pourquoi un homme au physique quand même agréable a besoin de payer pour du sexe. Selon moi il n'aurait qu'à se pointer dans un bar et le tour serait joué.


Il me demande de me déshabiller puis de m'allonger à côté de lui. Il commence à jouer avec mon corps. Ce n'est pas désagréable mais lui n'a pas ôté ses vêtements. Je tente une approche en posant ma main entre ses jambes.

– Non, je veux juste jouer avec toi.

– D'accord.

Je ne comprends pas bien, mais je me laisse faire. Au bout d'une demi-heure environ, il éteint complètement la lumière. Il se déshabille enfin. Pour lui faire plaisir j'approche ma main.

– Je t'ai dit de ne pas me toucher !

Trop tard, j'ai mis ma main. Il s'éloigne brutalement.

– Tu as tout gâché.

Il est en train de remettre son pantalon, je l'arrête. Je repose ma main entre ses jambes.

– Ça te plaît de m'humilier ?

– Il est en érection ?

– Oui. La séance est terminée, dégage.

– Non, je veux voir.

– C'est moi qui fixe les règles, et je t'ai dit de te rhabiller.


J'allume la lumière. Il cache sa nudité. Lentement je retire ses mains. Il a le visage crispé, je prends un risque, il pourrait devenir agressif.

– Satisfait ? Vas-y, moque-toi de moi !

Voilà pourquoi il paie. Je n'ai jamais vu un pénis aussi petit. Et c'est aussi pour ça qu'il insistait sur la confidentialité.

– Qu'est-ce que tu fais ?

Il voit bien que j'approche ma bouche.

– Je ne te dégoûte pas ?

Je commence à m'occuper de lui. Il se détend rapidement. Il se met à gémir.

– Humilie-moi !

Je ne suis pas doué à ce jeu. Je débute par des banalités.

– Plus trash, fous-moi la honte.

Alors j'insulte son pénis d'une taille ridicule, tout en jouant avec.

– Oui, continue !

Tout ça n'est qu'un jeu, il aime qu'on le ridiculise. Et au final, j'entre parfaitement dans le rôle, jusqu'à réussir à le faire jouir.


Une fois satisfait, il me demande de me rhabiller et de partir. Il ne voulait pas passer la nuit avec un mec, juste avoir quelqu'un pour entrer dans son délire pervers.

– Bonne soirée.

C'est banal mais je ne sais pas quoi dire d'autre. Il ne répond même pas. Je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié. C'était assez excitant de devoir l'insulter tout en lui faisant plaisir. Par contre, le retour à la réalité est plus difficile. Il m'a simplement utilisé. J'étais comme un accessoire pour lui. Et puis j'ai une pensée assez écœurante, puisqu'à cet instant je me dis que c'est bien payé pour pas grand-chose. Il peut me recontacter quand il veut, je peux fournir ce genre de service où je ne suis même pas pleinement impliqué. J'avais imaginé tellement d'horreurs et finalement, c'était soft. Je ne sais pas si je l'aurais fait sans avoir été payé... 

Vendre mon corpsWhere stories live. Discover now