11.

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Il est 7h20 et François n'est toujours pas là. Je pensais l'avoir mis en confiance et que la motivation était là. Il préfère rester au lit et ruminer sa frustration, tant pis pour lui. Moi je vais quand même faire mon footing. En rentrant je regarde mes messages. J'ai un nouveau client pour ce soir. Encore une fois pour aller au restaurant. Apparemment les célibataires aiment les restos mais détestent s'y rendre seuls. J'accepte tout de suite. Je fais vite le calcul, non seulement je vais être payé mais en plus j'aurai un repas gratuit. Je vais finir par me dégoûter à raisonner comme ça. Cinq minutes après, le client ajoute l'option nuit. Bon, il n'a pas l'air trop dégoûtant alors je valide.


Je suis déjà complètement détaché de mon activité. La journée se passe normalement, je ne stresse plus pour la rencontre du soir. Ce n'est pas aussi violent que je le pensais, finalement c'est un job comme un autre. Je m'habille, je me dirige vers le restaurant, le mec a l'air sympa. Le dîner se passe bien, il a de la conversation et il n'a pas choisi l'endroit le moins chic de la ville.

– Addition, s'il vous plaît.

C'est déjà terminé. Il faut enchaîner sur une nuit de folie. Enfin, la dernière fois ce n'était pas vraiment bestial. Je ne sais pas si je vais être très performant. Il ne me semble pas avoir bu tant de vin que ça, pourtant j'ai la tête qui tourne et je suis fatigué. Je voudrais juste rentrer et m'effondrer sur mon lit. Il faut pourtant que j'assure, l'autre a payé, il a droit à sa prestation.


Nous entrons dans son appartement. Il a les moyens de se faire des escorts. Nous n'avons même pas parlé de son métier mais on dirait qu'il gagne pas mal.

– Va t'allonger à poil sur le lit, j'arrive.

Je ne dois pas m'attendre à du romantisme. Je suis là pour du sexe, inutile de faire dans les civilités. Je me déshabille entièrement et je m'allonge. Je ferme les yeux. Grave erreur, je m'endors...


Quand je me réveille, il fait encore nuit. J'essaie de bouger. Il m'a attaché ! Des cordes enserrent mes poignets et mes chevilles. Je tente de me débattre, inutile, c'est un pro. J'ai un instant de panique même si rapidement je me dis que si c'est son trip, je dois l'accepter.

– Il est réveillé !

Il entre dans la chambre, nu, suivi par deux autres hommes.

– Alors, qu'est-ce qu'on va faire subir au pédé ce soir ?

Là je panique !

– On va le défoncer comme il le mérite !

D'accord, ils veulent se croire homophobes sauf que là ils sont nus devant moi et bien excités. L'un des hommes approche son sexe de ma bouche.

– Si tu me fais mal, tu ressortiras pas d'ici vivant.

Il l'enfonce brutalement. Il m'étouffe presque, ce qui l'excite encore plus.

– Ouais, j'aime que tu te débattes.

Pendant ce temps, les deux autres me délient les chevilles. Ce n'est pas pour me libérer mais pour me lever les jambes.

– T'y vas en premier ?

Je ne peux rien faire. Ni bouger ni crier. Je suis piégé. Mon client s'avance et entre d'une traite, sans ménagement. J'ai envie de hurler, l'autre m'en empêche.

– Ouais, c'est bon. T'aime ça en plus sale pédé !

Il y va avec une violence incroyable.

– À ton tour.

Ils se relaient. Difficile de savoir si eux aiment ça ou s'ils ont envie de se montrer virils devant leurs potes.

– Tu crois qu'on peut y aller à deux ?

Non, pas ça ! Ils vont me détruire.


Je ne sais pas combien de temps a duré le supplice. Ils se sont défoulés comme des bruts. Je n'en peux plus. J'ai mal partout. Ces mecs viennent de me violer.

– Allez, dégage.

Le client me jette mes affaires. Piteusement je me rhabille. Je voudrais me révolter, leur dire que je vais aller porter plainte. Mais ils savent très bien ce qu'ils font. Je ne peux pas me présenter au commissariat et raconter mon histoire. Sinon il faudra que j'avoue que je suis sur un site d'escort et que je me fais payer. Si ça se trouve c'est moi qui finirai en prison. Je sors de l'appartement. Je sens quelque chose qui coule dans mon boxer. Sans pudeur, je vérifie, je saigne. J'ai du mal à marcher. Je devrais sans doute aller voir un médecin. J'ai trop honte. Je retourne directement chez moi. Une fois dans ma chambre je me sens un peu plus rassuré. Il est tard, mais j'appelle quand même Damien :

– Qu'est-ce qu'y t'arrive, mec ?

– On vient de me violer.

– Tu déconnes ?

– Non.

– J'arrive.

Je suis sous le choc. Je ne réalise pas encore totalement ce qu'il vient de m'arriver.

Vendre mon corpsWhere stories live. Discover now