Chapitre 9

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« Éteins la télévision, » ordonna Maddy, sa voix à peine audible face au tumulte croissant des images à l'écran.

« Non, je veux voir, » répliquai-je avec une détermination qui masquait à peine la terreur que je ressentais.

« Demi, c'est vraiment horrible à voir, » insista-t-elle, ses yeux se remplissant de compassion.

Je n'écoutai pas les avertissements de Maddy. Mes yeux restèrent fixés sur l'écran, où se déroulait une scène que j'avais du mal à accepter. Le châtiment, une punition redoutable, était sur le point de commencer devant le parlement de New York.

Face au bâtiment imposant, une immense foule s'était massée. Parmi eux, des vampires et des sorciers se pressaient, tous impatients et curieux. Les gardes formant deux rangées imposantes s'écartèrent avec une précision militaire pour permettre l'entrée. Le silence qui suivit était presque palpable, lourd de l'attente d'une audience captivée.

Blake fit son apparition, vêtu de noir, ses vêtements absorbant la lumière de la soirée et accentuant encore plus son aura ténébreuse. Il avançait avec une assurance glaciale, se dirigeant vers le centre de la place où se tenait une cage en acier, perchée au-dessus d'un bûcher. À la vue de cet engin de torture, un frisson glacé parcourut mon échine.

« Citoyens de New York, » lança Blake d'une voix puissante, indifférente au murmure des spectateurs. Sa voix, claire et autoritaire, portait sans besoin de microphone. « Vous savez pourquoi vous êtes ici ce soir. Une fois de plus, un châtiment doit être exécuté. Un vampire a défié l'une de mes lois : celle interdisant les attaques contre les humains dans les lieux publics. »

Pendant qu'il parlait, deux gardes réapparurent, escortant un homme dont la tête était dissimulée sous une cagoule noire. Le suspense était à son comble.

« Ce vampire, » poursuivit Blake en désignant l'homme, « ne sera pas exécuté ce soir, mais il sera torturé pour que lui, ainsi que tout autre, retienne la leçon. »

Le Dirigeant fit un signe de tête, et les gardes retirèrent la cagoule noire. Mon cœur s'arrêta net en découvrant Mason. L'angoisse que j'avais ressentie précédemment se transforma en une crainte écrasante. Blake avait mentionné qu'il ne tuerait pas Mason, mais jamais il n'avait dit qu'il ne le torturerait pas.

Je me sentis trahie, une petite voix en moi espérant naïvement que Blake prendrait en compte ma demande. Mais non, Blake était fidèle à lui-même, et rien ne pourrait le changer. Après tout, qui étais-je pour espérer une quelconque faveur de sa part ? Une simple humaine qui l'irrite.

Perdue dans mes pensées, je ne remarquai même pas que Mason avait été placé dans la cage. La vue de ses mains tremblantes, agrippées aux barres de fer, était poignante. La peur s'était emparée de lui, rendant ses gestes plus frénétiques.

« Que justice soit faite, » tonna Blake avant de saisir un bâton enflammé et de le jeter sur le bûcher.

Les cris de Mason, alors que le feu se propageait et commençait à embraser la cage, me parvinrent clairement. La foule répéta en chœur les paroles de Blake, comme en transe, et leurs acclamations rendaient la scène encore plus insupportable. Mason hurlait, ses cris résonnant comme des échos de douleur pure. L'horreur du spectacle me glaçait.

Les flammes infligeaient une torture lente et incessante à Mason, dont le corps de vampire guérissait les brûlures seulement pour être à nouveau incendié. La cruauté de cette souffrance, perpétuelle et inhumaine, me saisissait. L'idée que je pourrais un jour être à sa place me terrifiait. L'endurance de Mason face à cette douleur semblait inhumaine, et je savais que je ne supporterais pas un millième de ce qu'il endurait.

Cold LipsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant