Cold Lips

Chapitre 12

Notre regard s'entremêla, s'éternisant dans un silence chargé d'intensité. Ni lui ni moi ne semblions capables de rompre ce lien invisible qui nous unissait en cet instant.

La lumière blanche et crue du club dansait sur les traits parfaits de Blake, révélant chaque détail de son visage avec une clarté presque douloureuse. Malgré son expression impénétrable, je ne pouvais m'empêcher de discerner une certaine douceur dans ses traits habituellement si durs.

Son front haut et large était plissé, comme toujours lorsqu'il semblait perdu dans ses pensées. Une barbe de trois jours ombrait sa mâchoire, ajoutant une touche de rudesse à sa beauté presque irréelle. Ses cheveux noirs, habituellement si soignés, étaient délicieusement ébouriffés, comme si quelqu'un y avait passé ses doigts.

Mais ce qui captivait mon attention plus que tout, c'étaient ses lèvres. Roses, pleines, presque charnues, elles semblaient m'appeler, éveillant en moi un désir que je m'efforçais de réprimer.

Soudain, Blake réduisit la distance déjà infime entre nous, collant doucement son front contre le mien. Ce simple contact envoya une décharge électrique à travers tout mon corps, provoquant une cascade de frissons le long de ma colonne vertébrale. Dans ses bras, je me sentais invincible, comme si le monde extérieur et tous ses dangers s'étaient évanouis, ne laissant que nous deux dans notre bulle protectrice.

Presque inconsciemment, je repoussai une mèche de cheveux derrière mon oreille, dégageant mon cou. Blake inspira profondément, ses yeux hypnotiques virant brusquement au rouge écarlate. Mon cœur s'emballa, mélange de peur et d'excitation.

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il murmura d'une voix rauque : "Je ne te ferai jamais de mal." Une pause, puis il ajouta : "Pas tant que tu me résistes."

Ces mots résonnèrent en moi comme une révélation. Leur sens exact m'échappait encore, mais au-delà de la menace à peine voilée concernant mon sang, une certitude s'imposa : Blake ne me détestait pas. Cette réalisation fit naître en moi un espoir que je n'osais pas encore nommer.

Notre moment d'intimité fut brutalement interrompu par le rallumage progressif des lumières du club. Blake se raidit, son ton se durcissant légèrement lorsqu'il déclara : "Je pense que ça suffit pour ce soir."

Il s'éloigna de moi, brisant notre étreinte, mais sa main resta fermement enroulée autour de mon poignet alors qu'il me guidait vers le comptoir où j'avais laissé mes affaires. Son attitude avait changé, redevenant froide et distante.

"Je t'avais pourtant dit de ne pas enlever la veste," me reprocha-t-il d'un ton glacial. "Tous les hommes de cette soirée avaient les yeux rivés sur toi."

Je ne répondis pas, sachant pertinemment que toute tentative de justification ne ferait qu'attiser sa colère. Avec Blake, c'était toujours un dialogue de sourds.

Jetant un dernier regard vers la piste de danse, j'aperçus Aiden et Izzy enlacés. Cette vision me fit sourire malgré moi, me rappelant à quel point Izzy tenait à Aiden.

"On y va," ordonna Blake, ne me laissant pas le choix.

Je le suivis docilement, bien que mon esprit rebelle me criât de résister. Pourtant, pour une raison que je ne comprenais pas encore, mes pas semblaient naturellement s'aligner sur les siens.

Le froid mordant de la nuit new-yorkaise me frappa de plein fouet dès que nous sortîmes du club. Je me précipitai vers la voiture, cherchant refuge contre les éléments. Blake récupéra ses clés auprès d'un de ses gardes du corps, qui nous suivrait dans un second véhicule.

Une fois installée et attachée, je sortis mon téléphone pour envoyer un message à Maddy. Malheureusement, mon vieux modèle choisit ce moment pour rendre l'âme, s'éteignant dans un dernier soubresaut pathétique.