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Ce texte parle d'une maladie chronique pas très grave dont je fais des crise assez souvent. Il en porte le nom.
Si vous aussi vous connaissez cette maladie c'est quelle vous touche aussi. Venez on en parle. Parce que c'est toujours trop chouette d'en parler avec des gens de cette maladie là. ^v^
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L'odeur des platanes sur le boulevard, le chant des centaines de grenouilles dans le parc du palais, l'air doux pré-estival de Marseille, les odeurs fortes des fleurs du printemps . Tout ça me ramènent les fesses sur une selle, les pieds sur les pédales, la tête dans le guidon, sur le canal du midi. Seule la luminosité diffère. Si je ferme les yeux j'y suis. Ou plutôt tout y est.
Le calme peu courant de la ville me ramène au calme si plein des bords du canal, la fatigue tiraillant mes muscles presque comme sur la fin d'une journée de route. Si je ferme les yeux, mon corps se prépare à monter le camp pour la nuit, à sentir l'odeur du réchaud à alcool fabriqué par mon père en cannettes, à dérouler le matelas puis le duvet, à prendre mes affaires pour partir découvrir les toutes nouvelles douches du jour. Est-ce que ce sera un robinet ou un minuteur ? L'eau sera-t-elle assez chaude pour être réconfortante ou trop froide pour décontracter nos corps engourdi par la position fixe tenue toute la journée ? Y aura-t-il des crochet pour poser facilement les affaires ? Trop de suspens et trop d'envie d'y être !
Et puis après, assis tous les quatre en tailleur sur nos carrés de mousse, ce sera repas chaud à base de pain azyme gorgé de soupe minute (ça a l'odeur des vacances), de riz accompagnée de thon à la tomate (ça à le goût de vacances) et d'un quelconque yaourt en dessert. Le pied. Ne me proposez pas de grande gastronomie, les voyages à vélo c'est mieux.
Ensuite...? Et bien ensuite c'est vaisselle. Là aussi toujours un suspens : les éviers vont-ils être bien éclairés ? Y aura-t-il de l'eau chaude ou devra-t-on se contenter de se geler les doigts ? Les meilleurs mystères d'une vie. Et après ça, enfin, le repos tant attendu et bien mérité. Le bonheur pur et simple de se glisser par l'ouverture de sa tente, de s'effondrer sur son matelas de camp, de mettre en place le sac de vêtement qui servira d'oreiller puis de se faufiler dans la douceur moelleuse de son duvet, perdu entre l'odeur de la toile de tente et les bruits de l'environnement du jour. Parfois insectes et animaux, parfois route ou voie de chemin de fer. Et là, petit à petit, sentir son corps se relâcher enfin, et, sans effort, voir partir son esprit dans la calme torpeur d'une nuit longue et tranquille.
Au petit matin, sentir dans un semi sommeil le soleil qui arrive pas à pas apportant une luminosité progressive dans la tente. Au bout d'un certain temps, entendre les parents qui se réveillent progressivement. Et là ! Le jeu débute. La règle et simple : le premier qui entend les parents nous dire que c'est l'heure de se réveiller ouvre la valve du matelas de l'autre pour le réveiller. Mon frère est un pro à ce jeu. Surtout parce que je suis une vrai marmotte qui entend les parents mais attend le dernier moment pour s'éveiller vraiment. Ce moment c'est un mouvement proche de moi, un petit bruit de frottement, puis "pshiiiiiiiiit" tout doux et la sensation toujours si étrange comme une couche de neige qui fondrait en quelque secondes mais sans laisser d'eau. J'adore cette sensation !
Ah mais j'oubliais ! J'arrive devant ma porte, celle en bois dur pas celle en toile. Il faut que je trouve mes clef, celles de la ville pas celles de la remorque. Et puis je vais prendre une douche que je connais trop, et me mettre confortablement au chaud dans un lit trop douillet, sur un matelas épais dans une odeur de chambre plutôt que dans celle de ma tente.
J'ai envie de repartir. Ça fait trop longtemps. Ça me manque et j'en ai marre.

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Balivernes et Divagations
AcakSi vous êtes prêt à affronter mes idées les plus tordues et mes réflexions les plus étranges, vous êtes à la bonne page. Lorsque votre courage vous le permettra, passez cette porte et découvrez ce que mon cerveau, pas toujours très sains, produit. C...