Nuit. Lumière. Nuit.
Une voiture passe.Elle est dehors depuis peut-être un peu trop longtemps.
Mais ce n'est pas grave, elle est bien.
Il y a du vent. Juste une légère brise qui s'engouffre dans ses cheveux, lui caresse la nuque et s'enfuie, emportant les cendres de sa cigarette éteinte. Son poison aurai dit sa sœur. Mouais, sa sœur qui n'a pas tort d'ailleurs : ça lui ferait du bien de ralentir un peu la clope...
On verra demain.
Elle mène sa main à son visage et, d'un geste rapide, remonte son écharpe sur sonnez. Puis elle relève les yeux. Il ne fait pas vraiment froid. Juste ce petit vent. L'eau est calme face à elle, même le courant ne perturbe pas sa surface luisante. Étrangement la ville est calme aussi. Elle regarde à gauche. À droite. Personne sur le pont. Mais c'est toujours comme ça : cet endroit est toujours calme. Et c'est pour ça qu'elle vient là. Pour le silence. C'est rare en ville le silence. C'est rare chez elle, le silence.
Elle fait quelques pas, dépose les restes de sa cigarette dans le cendrier d'une poubelle. Puis elle glisse sa main au fond de sa poche et se remet à marcher, le nez dans son écharpe, la tête dans ses pensées. Ça lui fait du bien de penser. De vraiment penser. Pas seulement de ne pas oublier ses rendez-vous ou les choses à faire. Non. Pour une fois elle pense vraiment et laisse son esprit s'étaler librement,dans ses idées, ses projets... Il pense, réfléchit, calcul... Et elle l'écoute. C'est intéressant de voir où il la mène. Dans des choses à la limite du réel. Mais tellement plaisantes qu'elles s'y laissent prendre, juste pour le goût du voyage. Juste pour profiter d'un moment à elle pour s'évader dans un univers qui n'est pas le siens mais qui lui appartient entièrement. Son univers. Dans sa tête. Et elle y retrouve sa vie, son monde... Ses rêves.
Pendant ce temps elle marche. Elle retourne progressivement vers chez elle. Vers la vie. Vers le bruit. Vers la chaleur qu'elle aime. Celle de son foyer.Elle va retrouver ses amis. Ils doivent probablement être déjà passés à table. Ils se sont habitués à ses petites sorties du soir. Ils ne l'attendent plus, ils lui gardent une assiette de côté.Elle n'est même pas sûre qu'ils sachent où elle va. C'est mieux.C'est son lieux. Ses pensées. Elle y fait ses rencontres.
Elle arrive dans sa rue.
Une voiture la dépasse.
Nuit. Lumière.Nuit.
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Balivernes et Divagations
RastgeleSi vous êtes prêt à affronter mes idées les plus tordues et mes réflexions les plus étranges, vous êtes à la bonne page. Lorsque votre courage vous le permettra, passez cette porte et découvrez ce que mon cerveau, pas toujours très sains, produit. C...