chapitre 11

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Chapitre 11

Rocky

— Je t'en prie! Je t'en prie! Démarre!Démarre! Démarre! Démarre !

Je tourne la satanée clé dans le satané démarreur, et je reçois encore la  même satanée réaction. C'est à dire rien ! C'est officielle ma voiture vient de me lâcher. Putain! C'etait vraiment pas la moment.

Je soupire de désespoir, avant de me frapper le front contre le volant à plusieurs reprises. J'imagine déjà l'avalanche de conséquences merdiques que cela va engendrer dans mon quotidien.

Comment aller à l'université tous les jours ? Comment faire les courses ? Comment payer les réparations nécessaires ? Je vais devoir vendre une partie de mes affaires, mon ordinateur ou que sais-je encore. Je ne possède rien de précieux alors ça va être dur de rassembler l'extravagante somme.

Je pourrais éventuellement demander à faire plus d'heures à la cafétéria, ou demander une avances sur salaire, mais cela voudrait dire louper encore plus de cours et mettre mon année scolaire en péril. Je n'ai pas fait tous ces efforts pour finalement échouer.

Ma vie ressemble à un château de cartes, un coup de vent et tout part à volo. Des larmes d'amertumes , de fatigue et de ral bol général, menacent de faire surface et je me force à ne pas me laisser submerger par l'émotion. Je consulte ma montre, Max finit l'école dans 15 minutes, même avec un miracle je ne serai pas à son école à temps. Les pimbêches vont encore baver. Je les entends d'ici cracher leur venin. Pauvre Max je ne veux pas qu'il se demande ce que je fais. Ou si je vais même venir ?

Dans un sursaut de courage je tire sur la languette qui permet d'ouvrir le capot, et sort dans la douceur automnale. Heureusement dans mon malheur le temps est ensoleillé et agréable aujourd'hui. Une bourrasque de vent soulève mes cheveux et je frissonne malgré tout. Je souffle sur mes mains et les frottes l'une contre l'autre,  pour me donner du courage .

Face à mon capot, je ne sais pas vraiment quoi faire. Je n'y connais rien en mécanique, alors je me mets à toucher à tout, à secouer la batterie, taper sur le moteur. Tout est n'importe quoi, pourvu que le miracle se produise.

Mais évidemment la voiture ne se met pas magiquement à démarrer.

Je sors mon téléphone et cherche un tutoriel sur youtube. C'est peut-être naive comme solution, mais les tutos m'ont bien souvent sauvé la mise,comme la fois où la machine a laver est tombée en panne, ou encore quand je devais maquiller Max en zombie  pour Halloween. Internet est une mine d'or. On y trouve tout c'est dingue! Je suis sûre qu'on peut trouver des tutos sur comment dépecer son voisin si on cherche bien. Parcontre il faut avoir la patience et l'envie de  se taper les mises en scenes ringardes d'internautes qui se prennent pour Mac Gyver.

Après quelques minutes de recherche, j'en trouve un qui explique qu'il faut connecter deux fils. Je me met à fourrailler à la recherche des deux fils providentiels et c'est la que j'entends le bruit assourdissant d'un moteur approcher.

Je me retourne, d'un coup sec.
et vois un mec sur une moto derrière moi. Vu ma posture il doit avoir une vue imprenable sur mon cul. Le motard  gare son bolide puis retire son casque, mon cœur loupe un battement.

— Jude ?

Il retire son casque l'accroche au guidon de sa moto, et avance vers moi l'air inquiet.

— Tout va bien ?

— Oui tout va bien ! J'étais juste en train de raconter une histoire à mon moteur.

Pourquoi je dis des trucs aussi débiles?  Je pourrais me mettre des claques, mais je ne sais pas, il me trouble et m'empêche de me comporter comme l' adulte responsable que je suis en temps normal.

Touchdown ( sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant