Touchdown ( sous contrat d'édition)

chapitre 14

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Chapitre 14

Jude

J'arrive dans un quartier résidentiel typique de la banlieue sud de Providence. Je repère la maison de Rocky et me gare devant. Elle est jolie, de taille modeste et bien entretenue.
Elle ne casse pas des briques mais est moins bien pourrie que l'appart de Warwick dans lequel j'ai grandi.

Je frappe plusieurs fois à la porte, mais personne ne répond. J'essaye de regarder à travers la fenêtre, quand je suis interpellé par une vieille dame.

— Excusez moi jeune homme? Est-ce-que je peux vous aider ?

Le ton de sa voix et le froncement de ses sourcils tranchent complètement avec la gentillesse de sa requête. Ce qu'elle aimerait vraiment dire c'est : « Tu as intérêt a avoir une putain de bonnes raison de fouiner comme tu le fais en ce moment ? »

Elle me fait penser à ma grand-mère douce et gentille vu de l'extérieur mais un véritable pitt bull à l'intérieur.

Je m'éclaircis la gorge.

— Je suis à la recherche d'une amie.

Elle croise les bras et relève un sourcil m'invitant à en dire plus.

— Rocky Prescott ! Je suis un de ses camarades de l'université, je viens lui déposer sa voiture.

Je pointe le dit véhicule pour donner plus de crédit à mon propos. Elle se retourne et lorsqu'elle me fait face à nouveau son visage s'est considérablement radoucie.

— Alors comme ça vous êtes un ami de Rocky?

— Oui.

— Je ne vous ai jamais vu auparavant.

— Disons que notre amitié est toute récente.

— Je m'appelle Carol Johnson, enchanté.

Elle me tend sa main que je saisis chaleureusement.

— Jude Hartnett, tout le plaisir est pour moi.

— Rocky est partie faire quelques courses. Elle ne devrait plus tarder. Mais venez l'attendre chez moi, j'habite juste en face, et je viens de faire du café.

J'hésite un instant. C'est pas comme ça que commence la plupart des films d'horreur. Une vieille dame innocente vous propose de passer chez elle, puis une fois à l'intérieur elle se transforme en monstre et vous trucide avec un pic à glace. Je chasse ses idées gores de ma tête, je ne regarderai plus jamais de films d'horreur avec cet abruti de Scott.

— J'en fait toujours un peu trop au cas où j'ai de la compagnie, fait-elle pour m'amadouer. Ce qui ne n'arrive pas souvent à mon âge.

Je me demande si la carte de la vieille dame seule et désespérée fonctionne à chaque fois, mais pour l'heure ça marche du tonnerre, car je me surprend à accepter sans broncher.

Elle me fait un grand sourire satisfait. Je vois bien qu'elle à quelque chose derrière la tête, mais je ne pouvais décemment pas décliner son invitation. Ma mère m'a mieux élevé que ça !

Sa maison est en effet juste en face. Au. moment où l'on traverse le petit chemin qui mène jusque son entrée je remarque que son gazon aurait bien besoin d'être tondu.

Avant même que j'ouvre la bouche elle me dit:

— Mon jardinier est en vacances et je n'ai aucune idée de comment me servir de la tondeuse à gazon.