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Le voyage se passa sans encombre bien que le stress de Loïe était monté d'un cran.

À la sortie de l'aéroport, elle prit le bus, puis le métro. Pour sortir de « námestí míru », la station de métro la plus profonde de Prague, elle emprunta un escalier roulant d'une longueur interminable. En bas de l'escalator elle leva la tête et n'apercevait pas la fin du tunnel. Cette profondeur infinie lui donnait un intense sentiment de claustrophobie. Avec courage, elle commença à remonter la pente, en faisant attention à ne pas regarder derrière elle de peur d'être saisie d'un puissant vertige.

Elle s'octroya une immense bouffée d'air frais à la vue de la lumière naturelle. Enfin, elle voyait le bout du tunnel.

Loïe ne connaissait de Prague qu'une vaste notion géographique. « Prague est la capitale de la République Tchèque. » Voilà tout ce qu'elle savait. C'est donc avec l'esprit vif et aventureux qu'elle découvrit la ville aux mille tours et mille clochers.

Elle fut agréablement surprise du quartier où elle se trouvait. Vinorhady était un arrondissement branché et verdoyant gargouillant de vie. Elle croyait jusqu'à maintenant que les pays de l'est étaient des nations veules et Prague lui démontra l'inverse.

Enivrée par une forte odeur de cannelle, elle traversait les rues pavées avec sa valise en observant les alentours. Elle ne perdait pas le nord : même si un sentiment de découverte et de vacances voulait s'imposer en elle, elle restait sur ses gardes, alerte. Elle regardait toujours derrière elle, pour vérifier que personne ne la suivait. Elle ne se sentait pas épiée et cela la rassurait. Elle se dirigea vers l'hôtel, déterminée à rencontrer la personne « qui voulait son bien ». Elle avait été déçue qu'à l'aéroport il ne l'ait pas retrouvé. Elle se demandait qui ça pouvait être, et si elle ne tombait pas dans un gigantesque guet-apens. Mais elle éprouvait un besoin vital d'avoir des réponses à ses questions et elle était prête à tout pour y parvenir.

Sa valise rebondissant sur les pavés, elle s'engagea dans une rue moins abordée par les touristes. Enfin, elle arriva devant l'hôtel. C'était un bâtiment plutôt sobre comparé aux demeures voisines très colorées. Elle pénétra à l'intérieur et eut un moment d'hésitation. Que devait-elle dire au réceptionniste? À part l'adresse, elle n'avait eu aucune information et en plus, elle ne connaissait pas un mot en tchèque.

Elle se dirigea vers l'accueil, se racla la gorge dans le but d'attirer l'attention du vieil homme en face d'elle. Il releva la tête vers elle, leva un de ses sourcils, interrogateur et lui demanda quelque chose dans sa langue, qu'elle ne comprit pas.

« - Je suis désolée, je ne comprends pas, je ne parle pas tchèque et je ... »

Le réceptionniste se tourna vers la droite et s'égosilla : « Antonio!!!!!!! »
Le fameux Antonio arriva, vêtu du même costume que son collègue. Celui-ci lui expliqua la situation en balayant de la main l'espace devant Loïe. Antonio hocha la tête puis s'adressa à elle avec un fort accent :

« - Bonjour, je peux vous aider?
- Euh... oui je suis française, et quelqu'un m'a donné rendez vous dans cet hôtel.
- Comment vous appelez vous?
- Loïe Gatway. »

Il se tourna vers l'armoire récupéra des clés, les lui tendit et dit :
« - Dernier étage, tout au fond à droite, chambre 414. »

Loïe s'enfonça dans l'ascenseur après avoir saisit les clés. Elle était inquiète et mourrait d'envie de rencontrer la personne qui était la raison de sa venue.

Elle traversa l'hôtel longea les chambres, et arriva devant la sienne.

Elle introduisit la clé dans la serrure, le coeur qui battait la chamade. Doucement, elle ouvrit la porte.

Et le temps s'arrêta. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant