Chapitre 8

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8.

Deux semaines passèrent, et la santé de ma mère continuait de se détériorer. Elle semblait si fragile que j'avais peur de la toucher. J'avais mal. Je me sentais si seule. Personne ne venait me voir à l'hôpital et personne n'était présent pour moi. Même Carmen restait à la maison parce qu'elle avait compris que l'hôpital était un terrain miné. Je ne sortais pratiquement plus de la chambre de ma mère et je n'avais pas pris de douche depuis la nouvelle. Après tout, à quoi bon sentir bon quand ma mère allait mourir ? Bref, j'essayais de passer le plus de temps possible avec elle, mais elle ne se souvenait même plus de moi. Maudit cancer ! Est-ce qu'il fallait vraiment qu'il vienne emporter la seule personne qui comptait pour moi ? Est-ce qu'il fallait vraiment qu'il vienne emporter la seule personne qui me restait ? Je me sentais vidée. Je savais qu'après qu'elle soit morte (parce que ça allait arriver, ce n'était qu'une question de temps), je voudrais tenter de la rejoindre. Je savais que plus rien ne me retiendrait ici.

Qu'est-ce que tu fais de Zayn ? me direz-vous. Et bien Zayn m'envoyait un message texte par jour. Je ne prenais simplement plus la peine d'y répondre. Il était parti. Il m'avait laissé. Il était parti au moment où j'avais le plus besoin de lui. Il m'envoyait des messages, mais ce n'était plus la même chose. Je voulais qu'il revienne et qu'il me serre dans ses bras, au moins une dernière fois. Mais je savais que ça allait être impossible étant donné qu'il revenait de sa tournée la semaine prochaine et que je ne prévoyais plus être ici d'ici de moment-là.

J'étais donc seule, dans la chambre d'hôpital avec ma mère qui dormait à côté de moi, à penser à toutes les choses qui m'étaient arrivé dans ma vie. Tous les bons et les mauvais moments de ma vie.

-Maman,  je t'aime. Si tu savais comme je t'aime. J'aimerais tellement que tu ne me quittes pas. Je sais que c'est impossible, mais c'est trop tôt. Trop tôt pour moi, murmurai-je.

J'entendis soudain le son que je redoutais le plus depuis deux semaines. Un grand bip. Mes yeux se remplirent de larmes et je jetai un coup d'oeil vers ma mère. Son torse ne se soulevait plus. Elle était morte. Je fondis en sanglots amer. Je ne voulais pas qu'elle me laisse. Elle ne pouvait pas me laisser. Elle me laissait toute seule. Je savais maintenant que ma vie n'avait plus aucun sens. Que je devais m'en aller.

Quel était le moyen le moins douloureux de partir ? Je voulais partir, mais sans douleur, je n'étais pas aussi désespérée.

Je sortis donc de la chambre d'hôpital, en sachant que je n'avais plus rien à faire là. Je marchai jusqu'au téléphone le plus proche et je composai le numéro de chez Carmen.

-Allo ?

Je ne répondis pas. Tout ce qui pouvait sortir de ma bouche à ce moment précis n'était que des sanglots étouffés. Je n'eus cependant pas à en rajouter plus pour qu'elle comprenne. Après quelques secondes, j'entendis un bip sonore et je raccrochai le téléphone. J'accotai mon dos contre le mur et je pris ma tête entre mes mains.

J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Elle était partie. C'était réel.

Après ce qui m'apparut trente secondes, je sentis la main de quelqu'un sur mon épaule. Je relevai rapidement ma tête et je vis la seule personne que j'avais envie de voir. Carmen s'accroupit au sol et elle me donna le plus gros câlin que j'avais jamais reçu de ma vie. Elle me fit me relever sur mes deux jambes et elle me ramena précautionneusement à la voiture. Je m'assis tranquilement dans le siège passager et Carmen démarra. C'était, sans doute possible, ce qui m'apparut être la plus longue route pour retourner à la maison.

Je sortis de la voiture et montai directement dans ma chambre. Je ne voulais pas voir personne et je ne crois pas que personne voulait me voir à cet instant. Je me couchai dans mon lit et pris mon cellulaire sur la table de chevet. Je vis que j'avais reçu 103 messages textes (102 de Kassy). La plupart de ses messages demandaient comment j'allais et si j'avais besoin d'elle.

Le meilleur accident de ma vie. (One Direction et Zayn Malik)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant