CHAPITRE 6

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Le reste de la semaine, je n'ai plus essayé de m'asseoir avec le cercle. Abbie me demandait quand même tous les jours si je souhaitais les rejoindre, mais je déclinais l'offre à chaque fois. Chose qui fit plaisir aux harpies qui se plaçaient toujours derrière eux. Je n'étais de toute façon pas encore prête à faire bonne figure entourée d'eux sachant pertinemment que ma présence ne leur était pas indispensable. Ma personne n'est pas restée en tête de liste des potins de l'école pendant longtemps, et je pense que le fait de m'éloigner du cercle en était la raison. En plus bien sûr des histoires de cul et autres qui avaient déjà bien envahit l'Institution. À part Abbie et Brynn, personnes ne semblaient vouloir me tenir compagnie et ça me fendaient le cœur de décliner à chaque fois, mais comme dis précédemment, je ne me sentais pas encore à l'aise à cent pour-cent. Lenny me faisait des gestes de la main de temps en temps par politesse, et j'appréciais ça. Les cours étaient intéressants et je me surpris à comprendre presque instinctivement le vocabulaire des différentes matières et je me félicitais silencieusement. Quant à Wayne, je ne l'ai plus revue depuis son entrée fracassante datant de lundi soir.

- Alors tu sors ce soir ?

Abbie me fit sursauter sur place pendant que j'étais tranquillement en train de lire mon livre, cachée au fin fond de la bibliothèque.

- Comment m'as-tu trouvé ? Personne ne vient J-A-M-A-I-S ici.

- Georges... Dit-elle en le désignant des yeux.

Je le tuais du regard. Il haussa les épaules avant de s'engouffrer dans une allée. Georges est le gérant de la bibliothèque, alias, mon refuge. Il était tellement surpris de me voir toujours ici qu'on a commencé à discuter et je me suis pris d'affection pour ce monsieur que je considérais comme (sans doute) mon ami. Quoi qu'il en soit Abbie me reposa sa question qui me semblait pour le moins étrange.

- Sortir ? Mais où ? Demandais-je le regard interrogateur.

- Bah en ville Neptune... Elle regarda autour d'elle, où veux-tu qu'on sorte ?

Quand je lui demandais si on avait le droit de sortir, elle explosa de rire. Je me suis d'un coup sentie ridicule. Je pensais que notre existence devait rester cachée, et elle veut m'entraîner dehors, normal que je m'interroge non ?

- Tu ignores tellement de truc que tu vis comme si on était atteint d'une malédiction et qu'on devait se cacher aux yeux de tous. Alors que ce n'est absolument pas le cas. Certes notre « existence » se doit de rester secrète pour éviter tout débordement ou danger possible, mais cela ne veut pas dire que l'on doit rester enfermés toute notre vie. C'est vendredi soir, tout le monde sort. De plus on se répartit tous plus au moins dans les mêmes bars. Et si tu croises un humain, mens sur tes études. Ou bien ne t'en approche pas. Elle me fit un clin d'œil. Mais crois-moi en fonction de leurs physiques, mentir semble la meilleure option...

Je la regardais les yeux écarquillés. On avait le droit de sortir de l'Institution le week-end parmi les humains. J'eu en un déclic une révélation. J'en connaissais tellement peu sur l'organisme, que je m'étais inventée au fil du temps tout un système de vie, basé seulement sur les quelques fondements primordiaux que m'avaient expliqués mes parents. Il fallait définitivement que je me renseigne un peu plus. Abbie me fixait avec des yeux de chiens battues. Je ne me voyais pas une nouvelle fois lui dire non. Je l'avais déjà repoussée toute la semaine, je pouvais bien prendre sur moi ce soir pour lui faire plaisir. Après tout, elle est vraiment gentille avec moi, et, si je veux en apprendre d'avantage je me dois de fréquenter les gens qui en savent plus. Et qui d'autres que les membres du cercle qui ont baigné dans l'éducation de SYSTEM peuvent en savoir plus ?

Une fois dans ma chambre, j'enfilais les plusieurs tenues que j'avais imaginé précédemment dans la bibliothèque quand Abbie fut parti et que je ne pouvais plus me concentrer sur mon livre. J'avais même remarqué Georges faire des allers-retours devant mes yeux avec des piles de magazines de modes dans les mains. Malgré son vieil âge, il restait un enfant, qui cherche à embêter tout ce qu'il peut. Abbie m'avait renseigné sur l'endroit et pour mon plus grand bonheur nous allions juste boire un verre dans un endroit assez « chill » selon ses termes. J'ai donc opté pour un fin pull en cachemire blanc avec un col en V dans le dos descendant presque au creux des reins, (absence de soutient-gorges obligé), un petit pantalon coupe carotte noire et une paire de basket blanche. Mon style décontracte de tous les jours avec une pointe de « sexyness ». Je m'observais dans le miroir de la salle de bain, et j'étais contente de mon reflet, les cheveux lâcher et un rouge sur les lèvres, j'étais prête. On toqua à ma porte.

SYSTEM I - NEPTUNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant