- Neptune !
Abbie cria mon prénom en arrivant vers nous, tandis que je fixais le sol, inerte et le dessous des yeux trempés. Wayne me tendit mon téléphone et je n'ai même pas eu le temps de le prendre et de dire un simple « merci » qu'Abbie me tourna violemment face à elle.
- Attention. Intervenu Wayne.
Elle le foudroya du regard suivit d'un « parce que tu remplis ton rôle à la perfection peut être » avec un ton interrogateur, il tourna les talons sans même prendre en compte sa remarque.
Je n'ai pas prononcé un mot sur le chemin du retour, et personne ne me demandait d'en lâcher un. De toute façon je pense que j'en aurais été incapable, mais je les remerciais quand même intérieurement. J'étais complètement sonnée et imbibée d'alcool. Arrivé devant le hall d'entrée de l'Institution, plusieurs autres personnes étaient en train de rentrer, avait-on un couvre-feu ? Abbie continuait de maintenir par les épaules en me murmurant de garder le dos droit pour « faire bonne impression ». Ce que je trouvais amusant d'ailleurs puisque mon visage me trahissait de toute façon. Le visage bouffi, et les yeux gonflés, le mot « BOURRÉE » n'avait même pas besoin d'être écrit sur mon front, cela se voyait à cinq-cents kilomètres. Donc bon, on ne peut pas dire que c'est un dos droit qui va tout camoufler. Dans l'ascenseur, une atmosphère pesante c'était formée et j'avais comme l'impression que c'était ma faute. Avais-je gâché la soirée, sans même m'en rendre compte ? Je me suis juste absentée les trois dernières minutes, je n'ai pas pu ruiner une soirée en trois minutes ? Chacun gagnait sa chambre au fur et à mesure, sauf Abbie qui m'accompagna jusqu'à la mienne.
- Tu es sûre que ça va aller ? Dit-elle avant de me lâcher enfin les épaules.
J'acquiesçais gentiment, et en silence avant de rentrer dans ma chambre et de lui claquer la porte au nez. L'heure sur ma montre affichait trois heures vingt du matin, je rêvais d'une douche. De toute façon c'était samedi et personne de m'attendait au petit-déjeuner puisque je ne m'y étais pas présentée de la semaine. J'avais le temps de faire ce que je voulais. Je traînais mon corps tant bien que mal dans ma salle de bain, et m'observais un instant dans le miroir tout en me déshabillant. J'étais ridicule, le cliché parfait de la petite lycéenne qui vient de se mettre la première mine de sa vie. Mon mascara avait décidé de terminer sur mes joues, mes cheveux étaient gras à cause de la sueur, les lèvres mordues et gercées, j'étais à vomir.
Vomir ?
Je me précipitais d'un coup au-dessus de mes toilettes pour éviter de dégueuler sur mon sol. Ce qui me fit un bien fou. Je tirais la chasse avant de filer sous l'eau bouillante. Au final j'avais quand même passé une bonne soirée, on avait bien rigolé. Si je n'avais pas été assez stupide pour faire tomber mon téléphone par terre, on n'en serait pas là.
Mon téléphone ? Où est mon putain de téléphone ? En sortant de ma douche il était quatre heures du matin, hors de question que j'aille toquer à la porte des autres pour un téléphone. Bien que je sois embêtée de ne pas l'avoir sous la main, j'avais beaucoup trop envie de dormir. Je me glissai sous mes draps et je pense m'être endormie en trente secondes top chrono.
*
* *
Un mal de crâne. Tout ce que je méritais. Un énorme mal de crâne en me réveillant. Il était quatorze heures passées quand j'ouvris les yeux et le soleil me prit en traître en m'infligeant sa puissante lumière. Il n'y avait pas de nuages à l'horizon quand je me dirigeais vers la fenêtre. Les jardins étaient pleins à craquer de gens qui se baladaient ou qui profitaient du soleil allongés dans l'herbe. J'aurais bien aimé faire comme eux, mais la mission principale d'aujourd'hui et de retrouver mon téléphone. Ça, et de prendre un doliprane. Je me souvenais de toute ma soirée d'hier soir, donc de ce que je sais, c'est Wayne qui détient mon téléphone. Je n'ai plus qu'à le trouver. J'enfile les premiers vêtements dans mon armoire tout en me brossant les dents, et entama ma recherche une fois le pied posé à l'extérieur de ma chambre. Il n'y avait personne dans les bâtiments, en même temps vu le temps, c'était compréhensible. Je ne croisais aucun membre du cercle, ils devaient tous être dehors ou bien encore dans leur lit (ou dans d'autres lits). Je n'avais aucune idée en quel année était Wayne et où se situait sa chambre, une vraie partie de plaisir. La seule personne qui pouvait me renseigner c'était Isabelle. Je me dirigeais alors vers son bureau en priant pour que celle-ci ne soit pas dehors à profiter du soleil comme tout le monde. Elle avait bien des papiers à préparer non ? Arrivée à destination je toquais à la porte en priant les astres qu'elle soit là. Un simple petit « entrée » me combla de joie. Je franchie le pas de sa porte et pour mon plus grand bonheur, elle n'était pas seule, mais entourée d'une vingtaine de personnes, (sans doute des professeurs, et personnels) avec en projection sur le mur du fond un PowerPoint intitulé « Bal d'Ouverture ». Ils me fixaient tous, avec un certain air amusé, vu mon accoutrement, cela était compréhensible. Madame LEWIS me souriait.
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SYSTEM I - NEPTUNE
FantasyLe système-solaire que vous connaissez tous est encore plus complexe que vous l'imaginez. Ce n'est pas seulement quelques planètes qui tournent autour du soleil. Des centaines de satellites et autres planètes inconnus aux Hommes se rattachent au SYS...