Chapitre 1

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Mon réveil s'enclenche et je le laisse sonner dans le vide. Seul son m'accompagnant dans cette pièce silencieuse. Je n'ai pas dormi cette nuit, comme beaucoup de nuits. Je suis allongé dans mon lit et j'observe mon plafond tout en songeant à si je devrais aller en cours aujourd'hui ou non. Je devrais y aller mais je n'en ai pas la force ou l'envie. Je n'ai pas l'envie de grand chose en fait. Pas depuis cet accident.

Je décide finalement, après plusieurs minutes de réflexions,d'y aller. Je me lève et me dirige vers la salle de bain pour m'observer dans le miroir. Je n'ai pas beaucoup bu la veille et suis donc à peu près en état de réfléchir. Je regarde mon reflet, mes cheveux blancs pendant mollement sur mon front, mes yeux bleus injectés de sang, mon teint cadavérique. La faute à la drogue, l'alcool, le manque d'alimentation. Les psychologues ont décrit mon cas, après l'accident: syndrome de stress post traumatique suivie d'une belle dépression avec quelques troubles bipolaires. ça c'est ce qui est écrit sur le papier. La vérité est que tout cela est ma faute et que j'en paie le prix aujourd'hui. Les hommes aiment mettre des noms sur tout et n'importe quoi alors qu'ils ne comprennent rien. Ils ne savent pas ce qu'il se passe dans ta tête et essaient de faire des déductions. Je soupire et regarde la douche. Je n'ai pas la force de me laver. A quoi bon? Alors j'enfile des vêtements qui traînent par terre: un vieux jeans usé et un sweat délavé. Sans oublier mes magnifiques converses noires défoncées. Un accessoire qui fera fureur auprès des jeunes junkies albinos.

J'ai peut-être le temps de me rouler un joint. C'est ce que je fais. je fume tranquillement en silence, je vis seul. Mes parents ont , officiellement, voulut me donner de l'espace pour me "ressourcer et jack chéri tu risques de souffrir et de ressasser de vieux souvenirs si tu restes à la maison". Officieusement c'est juste qu'ils ont voulut se débarrasser de moi car c'est moi qui leurs fait ressasser de vieux souvenirs. Donc ils m'ont envoyer ici. Seul. Pour que je ressasse ces vieux souvenirs seul et qu'il n'est pas à culpabiliser de voir leurs déchet de fils. Malheureusement pour eux je suis mineur et ils doivent donc me verser une pension malgré tout et me payer ce logement. Merci papa maman on se revoit pour noël.

Je soupire, encore une fois, et jette mon joint terminé dans le cendrier. Je me lève et tangue un peu. OK fumer le ventre vide n'est jamais une bonne idée. Peut-être que je pourrais rester ici finalement, avec comme excuse: désolé effets secondaires liés à la prise de drogue car honnêtement l'idée même de vivre en étant sobre est aussi tentante que me faire écraser par un train. Et au moins l'idée du train serait plus productive vu que cela arrangerait tout le monde. Moi le premier. Sauf que non je dois endurer la souffrance et rester ici dans ce purgatoire qu'est ma vie.

Je prend mon téléphone, mes écouteurs, que je met, branche à mon téléphone et enclenche la musique. Je me dirige vers la porte, prend mon sac, mes clefs et sors de chez moi.

Je marche tranquillement jusqu'au lycée tout en écoutant ma musique. Je sors une cigarette et la fume tout en me disant que je pourrais très bien faire demi-tour et rentrer chez moi. C'est très tentant mais au moins le lycée est un peu distrayant. En plus ça fait plusieurs jours que je n'y suis pas aller alors autant montrer que je ne suis pas mort. Bien que j'en connais plusieurs qui seraient ravis si je trépassais.

Je termine ma cigarette, jette le mégot sur la chaussée, et entre dans le lycée.

Je passe entre les étudiants sans que personne ne prête attention à moi. Il y a quelques années j'aurais été blessé par cela, par le fait que je sois invisible, un fantôme auprès de tous. Mais maintenant cela ne me fait plus rien. La faute à la drogue,l'habitude ou les deux.

J'arrive devant la salle d'art, il n'y a personne. Je dois être le premier. J'entre m'asseoir au fond de la pièce. Et attend. Comme toujours j'attend, j'attend quoi? Je n'en ai aucune idée mais j'attend. Petit à petit les autres étudiants entrent les uns après les autres. Je les connais tous et tous me connaissent mais choisissent, pour la plupart, de m'ignorer. Ce qui est bien. J'imagine. Pourtant il y a une tête qui m'est inconnue. Un jeune homme aux cheveux auburn, avec ensellements de tâches de rousseurs que l'on pourrait créer des constellations. Puis je vis ses yeux, des yeux verts. Ce n'est pas tant la couleur qui me choque mais plus la douceur qui en ressort. Je n'avais jamais vu ça chez personne. L'étranger reste debout tandis que tout les étudiants s'assoient. Le professeur entre à son tour dans la pièce et regarde, avec étonnement, le jeune homme avant qu'une étincelle ne se fasse dans son regard et qu'il semble comprendre que non cet étudiant n'a jamais été dans cette classe avant. Mais vu que j'ai été absent durant plusieurs jours je n'en suis pas sur et si ça se trouve ce gamin n'est pas à son premier jour dans ce lycée.

sauve moi de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant