Chapitre 7

79 3 0
                                    

Il fait nuit lorsque nous arrivons chez Hiccup. Toothless sort rapidement pour courir jusqu'à la porte d'entrée. Hiccup ricane légèrement et nous arrivons tout deux, sans courir néanmoins, jusqu'à la porte. Hiccup l'ouvre et nous pénétrons à l'intérieur. Il n'y a personne. Maintenant que j'y pense, il n'y avait pas d'autre voiture dans l'allée. Et puis son père travaille un dimanche? C'est bizarre. Hiccup semble remarquer mon désarroi car il me dit d'un ton nonchalant:

"Depuis la mort de ma mère, mon père s'est plongé dans son travail. Il passe ses journées là-bas.à travailler de tôt le matin jusqu'à tard le soir. Surtout autour de cette date. C'est sa façon de surmonter le deuil et de continuer à avancer. Les deux fois où tu l'as vu étaient exceptionnelles crois moi."

Autant exceptionnelles que catastrophiques. Du moins pour la dernière. Je grimace légèrement au souvenir.

Donc un père surprotecteur presque absent. C'est...plutôt paradoxal. Mais bon chacun gère son deuil comme il peut. Je suis mal placé pour juger. Je croise le regard d'Hiccup et il m'offre un léger sourire. Puis nous nous dirigeons vers la cuisine pour boire quelque chose.

Nous sommes assis depuis quelques minutes lorsqu'Hiccup remarque:

"Tu n'as pas fumé de joint de tout le week-end."

Je tourne rapidement la tête vers lui et fronce les sourcils. Oui c'est vrai il a raison. C'est...plutôt étonnant. Je n'y avais pas réellement pensé. Il faut dire que c'était un week-end chargé. Donc impossible de réellement réfléchir et déprimer. Je soupire puis murmure:

"Peut-être que tu as un effet thérapeutique sur moi."

Je me rend d'un coup compte du sens que peut avoir cette phrase et relève rapidement la tête. Hiccup a maintenant un sourire doux sur les lèvres et les joues légèrement roses. D'accord c'est gênant . Je rabaisse rapidement ma tête pour me concentrer sur le verre que je tiens contenant de la limonade. Une excuse pour éviter de croiser le regard d'Hiccup. Bien que je sens ce dernier brûler sur moi. Finalement, après un temps qui me parait infiniment long, je l'entend dire:

"Tu comptes venir en cours demain?"

Je fronce légèrement les sourcils et relève la tête. Les cours? Ah oui les cours où je ne suis pas aller depuis je ne sais combien de temps. Est-ce vraiment utile? Je suis sûr de rater mon année alors bon. Mon plan initial d'il y a quelques semaines était de voir combien de temps je pourrais tenir dans le purgatoire qu'est ma vie. Mais maintenant avec Hiccup les choses se compliquent. Je fixe un point invisible sur le mur derrière Hiccup et marmonne:

"Vu mon niveau je n'en vois pas l'utilité."

Finalement je reporte mon attention sur Hiccup et voit qu'il semble être en pleine réflexion. Littéralement. Je peux presque voir les rouages cliqueter dans son cerveau. Après quelques minutes de silence son regard s'illumine puis il m'annonce:

"Continue d'aller en cours. Pour rattraper tes lacunes je m'en occupe."

La conversation est ainsi close.

Lundi matin arrive beaucoup trop vite à mon goût. Stoïk est toujours aux abonnés absents tout comme mon envie de me lever. Nous devons partir dans 5 minutes et je suis toujours allongé dans le lit. J'avise Hiccup qui rentre dans la chambre. Il me remarque à son tour. Je le vois froncer légèrement les sourcils. Finalement il dit:

"Si tu veux tu peux rester ici pour la journée. Je ne t'oblige à rien."

Ce n'est pas comme si je voulais décevoir Hiccup. C'est juste que Je n'ai pas la force de me lever. C'est un de ces de ces jours où tout me parait plus compliqué. Un de ces jours où mon cerveau refuse de fonctionner correctement. Un de ces jours où je fonctionne au ralenti. Un de ces jours où tout est futile et rien n'a d'importance. Un de ces jours où je souhaiterais ne plus exister. Un de ces jours où je préférerais être parti à la place d'Emma. Je soupire et m'assieds lentement. J'avise Hiccup du coin de l'œil qui me fixe et je peux voir l'inquiétude dans son regard. Aller courage Frost tu peux le faire. Ce n'est qu'un sentiment, une sensation. Ça va passer. J'espère.

sauve moi de moi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant