Septembre 2017

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Ce jour-là, j'étais sur le point d'accomplir une action banale : manger de la nourriture classique au point d'être banale (des pâtes),  sur une table de forme peu ordinaire mais tout de même banale, dans un local dont la propreté laissait à désirer mais assez banal dans une école banale remplis d'élèves presque de tous genre. Dans ce fameux local, un petit groupe s'était cotisé pour s'acheter un four à micro-ondes. Pensant que c'était un bien commun, je l'ai emprunté. L'histoire entre le micro-ondes et moi n'a aucune importance dans cette histoire-ci, mais elle était sur le point de déclencher un genre de conflit d'intérêt entre écolos, prolétaires et libéraux.

À un moment, un camarade de classe dont lapersonnalité est si agaçante à mes yeux (pas uniquement selon lesdits populaires) que je me demande parfois s'il n'a pas envie de se transformer en un tas de cendres, a lancé comme à son habitude un commentaire déplacé et idiot du style : « - Pourquoi est-ce que tu manges des pâtes hein toi aussi ?

- Parce que j'en ai envie, je dois justifier tout ce que je fais ou ça se passe comment ? ».

Je ne dirai pas que je suis une personne agressive en générale mais il se peut que j'exprime de simples phrases de manière si brutale, froide et avec tellement de mépris qu'elles sonnent comme des déclarations de guerre. Je suis une vraie mine d'Irak et ma vie sociale est semblable à Baghdad. Contre toute attente, ce n'est pas comme si je m'attendais à quoi que se soit, « Hope » a enchaîné : « Ben oui, elle a raison. C'est comme ça. Par exemple moi je porte des lunettes. Il n'y a pas de pourquoi, c'est comme ça, voilà.


- En fait il y a une explication tout à fait rationnelle et scientifique à ton port de lunettes mais j'apprécie l'intention. Tu ne te rends pas compte à quel point ça me fait plaisir que tu sois de mon côté. »

à ce moment là, je disais juste ce qui me passait par la tête, étant donné que je ne ressentais qu'une amitié classique, je m'exprimais spontanément. Il n'y a que l'instinct pendant ce genre de moment. Maintenant que le mal est fait, si je pouvais retourner à cette époque, je dirai la même chose mais sur le ton d'un sous-entendu. Ou peut-être pas, j'aurai sûrement peur de paraître trop fourbe... Comme il est physiquement impossible, à l'heure actuelle où j'écris ces mots, de revenir dans le passé, on ne saura jamais ce que j'aurais fait.

Je suis une personne avec beaucoup de manies. Parmi elles, celle de regarder les plumiers des gens. Celles de mon premier amour sont : regarder la maison des gens et leur portes-clés. Ou alors ce n'était qu'un prétexte pour regarder les miens... J'ai regardé dans le plumier de« Hope » et j'étais et je suis toujours perturbée par des crayons avec une mine usée. J'ai pris son taille crayon et j'ai commencé à les tailler. Depuis ce jour, il n'a plus jamais eu besoin de ses crayons de couleur et je fus la dernière personne a les avoir taillés.

Je me suis faite de nouvelles connaissances pendant cette période. Elles étaient autant dérangées par ma pudeur quemoi par leurs sujets de discussions très peu catholiques. Beaucoup de plaisanteries tournaient autour de ces sujets tabous. Une me concernant : je sortirai avec Hope. C'est arrivé juste ainsi. Je leur expliquais que je ne voulais pas aller au bal de fin d'année avec n'importe qui. La personne doit avoir des intentions honnêtes. Si quelqu'un y aller avec moi, je lui fais passer un entretien et je donnerai ma décision finale. Je ne comptais pas y aller de toute manière, et je ne pouvais pas. Décourager toute demande équivaut à ne pas souffrir. Loin des oreilles, loin du cœur.

Une des connaissances insistait vraiment pour me caser, allant jusqu'à écrire elle même la lettre de motivation pour l'heureux élu. À mon soulagement, personne n'a répondu positif à son appel. Jusque vint le tour de Hope, qui ne répondait pas dutout. Selon cette fille, il n'a pas dit non, donc tout est à monhonneur.

Ce jour là, elle a croisé mon destin avec celui de Hope et je pense qu'on ne devrait pas plaisanter sur ces sujets là. Une autre fois nous avons eu cette conversation :

« - Quand arrêteras-tu de m'embêter avec ces sujets?

- Jamais, j'en parlerai toujours, même dans dix ans.

- Même quand je serai mariée ?

- Non, à ce moment là je m'arrêterai peut-être. Mais bon, le jour où tu sortiras avec quelqu'un est encore très très loin.

- Tu crois ça ? Ok, le 1er garçon qui passe par cette porte sort avec moi. »

Après un long moment, quelqu'un sort de la pièce,comme il était en couple, ce serait une mauvaise idée de plaisanteravec lui sur ça. J'avais l'impression que toute la gente masculine l'avait ressenti et aucun ne passera cette porte.

« - Non !!! Pourquoi est-ce que tu viens maintenant ? Pourquoi n'as-tu pas attendu ?

Ha ha ha !!!! C'est le destin ! Je le savais ! ».

Hope n'a pas compris ce qui se passait et j'ai dû lui expliquer. C'était la 2ème fois que nous entamions une relation de 3 secondes. La 1ère fois, c'était pour me débarrasser d'un camarade insistant, qui après proposé que je sorte avec Hope, m'a proposée de sortir avec lui. J'ai préféré Hope.



Dernière annéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant