Dernière année

Octobre 2017 : un automne à tes côtés, partie 2

Hier soir, impossible de m'endormir directement. J'étais encore plus agitée que d'habitude, mon coeur battait trop vite, trop fort, rattait des battements. Aurais-je une arythmie cardiaque ? Selon une certaine théorie, c'est parce que je pensais à Hope. Inutile de préciser que je l'ai détournée en mentant. Nous étions le lendemain et au programme, nous avons : écoute de témoignages le matin et  ensuite course d'orientation. Le soir, nous avons des politiciens régionaux qui viennent expliquer leur engagements dans la politique et leur débat.

" - Salut les gars, bien dormi ?

- Oui, le matelas était confortable, et on a essayé de dessiner en cachant la feuille aussi. C'était chaud de dessiner un éléphant... me répondit Hope, enthousiasme.

- Vous êtes sérieux ? "

Décidément, je ne suis pas prête d'être épargnée. Un jour je vous raconterai peut-être cette histoire d'éléphant et de ma pure innocente âme. Mais je vous préviens, c'est une histoire qui peut être classée dans la catégorie X. ( Dites moi dans les commentaires si vous la voulez).

" - D'ailleurs, rajouta un de mes amis à lunette, j'ai retrouvé un cahier à base de bouse d'éléphant 100% recyclé chez moi, ça pourrait te plaire...

- Ah c'est spécial. Et mais Hope, pourquoi est-ce que tu tartines à l'envers ?

-  Ce n'est pas le bon sens ?

- Non, si tu le fais de ce côté, lorsque tu refermera ton pain, tu auras une cassure horrible au niveau de la croûte s'il est sec, sinon, ce sera un sillon sur le bord. ( testez vous même en pliant d'abord votre tartine dans un sens puis prenez une autre tranche et pliez la dans l'autre sens et comparez.). Dures lois de la mécanique du pain.

- Je ne savais pas qu'il existe un bon sens et un mauvais pour plier du pain.

- Si. Attends je vais te montrer. C'est parce que mon père et boulanger, alors j'aimerai que le pain soit mangé...

- Avec respect.

- Aussi mais je voulais dire... correctement."

Ainsi, je fis son petit déjeuné et une fois de plus je souris intérieurement car à mon sens, nous ressemblions à un vieux couple.

Vint le moment du témoignage d'un prêtre. Notre professeur de français, que les deux classes ont, nous dit : " Comme vous pouvez le voir, aujourd'hui, nous avons placé les bancs et les tables de manière à ce que vous puissiez vous appuyer sur le mur ou contre les jambes de vos voisins de derrière''. Nous nous trouvons avec une combinaison comme suit : mur,  table et banc.

Hope était assis à l'extrimité. Il n'avait ni mur et comme il n'y a pas de table derrière lui, personne de ne savait se mettre là. Il m'a regardé et a fait semblant de s'appuyer contre un mur inexistant et de tomber en arrière. J'ai rigolé et spontanément, je lui ai proposé de se mettre devant moi. Et c'est à mon bonheur qu'il accepta. Je n'étais pas très concentrée et attentive sur ce que disait le témoin sur son engagement, malgré mes petits airs. C'était agréable, d'être assise là dans un petit gîte chaleureux avec le soleil qui envoyait timidement ses rayons à travers la fenêtre et sentir le dos de Hope contre mes jambes. Nous restions ainsi pendant un long moment.

Nous alions enusite dans la cour de devant le gîte dans lequel nous logions. Nous recevons les consignes du professur. Nous devons nous mettre à côté de quelqu'un avec qui nous voulions absolument être. Je me mettais avec mon amie et comme nous étions impairs, Hope s'est retrouvé tout seul. Lorsque le professeur a distribué les paires en quatre équipes différentes, le seul de mes amis à ne pas être dans la même équipe que moi était Hope, comme par hasard. C'est la loi de Murphy.

" -  Excusez-moi mais notre équipe doit préparer le repas aujourd'hui, est-ce que l'on peut rentrer plus tôt ? demanda Hope.

- Non, pas besoin, ce sera rapide, répondit notre professeur commune.

- Bien essayé Hope, ajoutai-je

- Mais je voulais juste savoir, c'est tout."

L'orientation se déroulait bien, je me suis bien amusée avec mes amis et j'ai laissé mon esprit vagabonder près de Hope par moment. De retour, nous fîmes la cuisine. C'était assez rapide, comme prévu.

" - Tu veux un coup de main ? me demanda Hope

- Merci mais j'ai presque fini.

- Je sais.

- Donc tu viens quand même pour faire genre ?

- Oui

- Alors tiens, je te laisse le privilège de finaliser. "

Hope mange beaucoup, vraiment beaucoup et il ne prend pas un seule gramme. Je me demande quel genre de métabolisme il a. Mes grands-parents paternels aiment les gens qui mangent beaucoup quand ils viennent chez eux. Comme dans  les clichés. Après le repas, vint la vaisselle. Nous avons décider que mon amie et moi nettoyons car je déteste essuyer la vaisselle, et les garçons range. C'était vraiment comme dans Fort Boyard :

" - Aller Batman cours !!!! ( oui un ami fan de Batman d'où son surnom à ce moment là.

- Oui c'est bon !

- Dépêche-toi, on a plus de place pour mettre le reste !''

Ils courent, je crie. Je lance, ils attrapent....

" - Ma grand-mère est la personne la plus rapide pour faire la vaisselle que je connaisse. C'est vrai ?

- Ah ben c'est cool répondai-je. (peut être qu'elle pourra m'enseigner hum hum).

- Mais bon, c'est normal, quand tu laves la vaisselle pour toi ou celle d'une autre maison ce n'est pas pareil. Quand c'est pour toi, tu le fais vite fait et tu ne fais spécialement attention... Mais tu te rends compte de tout l'eau que tu utilises pour rincer une seule assiette ?

- ( Alors comme ça tu fais attention à la manière dont je rince mais pas à celle de mon amie). C'est juste provisoire parce qu'on n'a pas de place mais un peu plus tard, je rincerai dans un évier et non sous un jet d'eau et ça se passera mieux. "

A un moment,je voulais remonter ma manche mais comme mes mains étaient pleine de savon, je le fis avec mes dents. Aucun de mes amis n'a cillé sauf Hope et qui est venu vers moi et me l'a remontée. Inutile de préciser que je tiens beaucoup à ce pull et que même si il vieillit, je le porterai toujours jusqu'au jour où il ne restera plus que des lambeaux.

Je souris encore intérieurement en repensant à ce jour là. Une fois de plus, on ressemblait à un vieux couple en train de faire la vaisselle.