Partie 7.

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Guillaume se réveilla en sentant un poids inconnu sur son torse. Il ouvrit les yeux et les referma aussitôt à cause de la vive lumière qui venait de lui violer la rétine. Mais maintenant qu'il était réveillé, il arrivait à entendre les petits sanglots étrangers près de son oreille et il sentit bientôt une vague de larmes ricocher sur ses joues. Il glissa alors à l'aveuglette une main dans les cheveux mi-longs de la personne pleurant par-dessus lui et sourit distraitement. Il le reconnaissait. Il ouvrit les yeux de nouveau en sentant la personne se reculer et frissonna quand sa chaleur réconfortante le quitta. Son regard se posa sur Aurélien, comme il s'y était attendu, et son sourire s'élargit. Celui-ci était en larmes et n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer malgré le fait qu'il ait ouvert les yeux. Il le vit commencer à faire des gestes vagues et dans tous les sens à allure précipitée et Guillaume rit doucement en attrapant son poignet.

« Orel, je ne comprends pas la langue des signes. »

Aurélien tenta de se calmer et Guillaume entendit quelqu'un toquer à une porte. Il tourna la tête dans cette direction et une infirmière rentra avec de la nourriture sur un plateau.

« Vous êtes réveillé, monsieur ? C'est pour de bon cette fois ? Vous n'avez fait que vous réveiller et retomber dans les pommes ces dernières heures. Je vais prévenir le médecin. Il faudra lui donner votre identité... »

Elle déposa le plateau sur une table et quitta la chambre, les laissant seuls à nouveau. Guillaume reposa ses yeux sur Aurélien qui pleurait toujours, en silence cette fois, et il lui sourit. Il se força à fouiller dans ses souvenirs pour savoir comment ils étaient arrivés là. Le tir sur la caméra du Professeur juste au dessus de la tête d'Aurélien, le tir sur Julien qui s'était écroulé au sol en criant de douleur et en tenant sa cuisse, la course jusqu'à Aurélien pour l'attraper par la main et fuir loin de cette pièce, l'appuie sur le bouton pour ouvrir la porte principale devant laquelle des véhicules blindés de police et des ambulances les attendaient... Il avait pensé je l'ai fait, enfin, et il s'était évanoui sous la douleur de ses blessures dans les bras du garçon qu'il avait tant voulu sauver. Il espérait que les otages étaient tous sains et saufs, qu'ils avaient compris qu'ils pouvaient s'en aller quand la porte s'était ouverte... Que ses coéquipiers avaient réussi soit à se faire passer pour certains d'entre eux, soit à s'échapper avec l'argent... Tous sauf un. Jérusalem. Il espérait que celui-ci s'était fait prendre et la police et finisse sa vie en prison.

« Guillaume Tranchant. »

Aurélien releva un visage baigné de larmes, surpris autant que confus, et Guillaume rit doucement. Il se redressa contre l'oreiller de son lit d'hôpital et se pencha vers le garçon qu'il aimait bien plus que la mort.

« C'est mon nom, Orel. » dit-il dans un sourire avant de se pencher encore plus et de l'embrasser amoureusement.

Quand il se recula, il retint un gémissement de douleur au mouvement brusque qu'il avait réalisé et vint poser son front contre celui d'Aurélien en fermant les yeux. Il poussa un léger soupire de bien-être et les rouvrit, cherchant à trouver son regard, même dans cette position. Un sourire vint orner ses lèvres en voyant le petit air embarrassé et timide sur le visage du plus jeune, qui avait tout à fait arrêté de pleurer désormais, et il murmura contre ses lèvres :

« Respire. »

Mini Fiction OrelxGringe - El chico de papel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant