Partie 4.

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« Sortez-les de là, il est claustrophobe ! »

Guillaume s'était précipité en entendant la nouvelle. Une partie de l'équipe s'occupant de creuser un tunnel sous la banque s'était retrouvée prise au piège par un éboulement. Une bonne partie de ses co-équipiers s'étaient rassemblés sur les lieux et il avait accouru dès qu'il avait appris la nouvelle. Il se fraya un chemin à travers l'attroupement et se faufila jusqu'à la chute de pierre.

« Aurélien ? Aurélien ?! »

Guillaume se figea en se rappelant soudain qu'il n'était pas tout seul et en sentant les regards de ses co-équipiers dans son dos. Il déglutit puis se remit à parler, plus calmement cette fois :

« Vous m'entendez ? Qui est à l'intérieur ?

— C'est Arthur, monsieur, lui répondit une voix faible, comme venant de très loin.

— Tout va bien, Arthur ?

— Moi, ça va. Mais Aurélien... Je crois qu'il fait une crise de panique... Je sais pas quoi faire pour le calmer.

— Aurélien ? l'appela Guillaume d'un ton paniqué. Arthur, il faut que tu lui parles. Calmement, il faut qu'il oublie qu'il est enfermé...

— D'a-d'accord, bégaya Arthur au loin. Je vais essayer... »

Guillaume déglutit péniblement et enleva son masque avec fureur. Il agrippa ses cheveux de colère et de panique, oubliant les otages qui étaient parmi eux.

« Guillaume, ton masque ! l'engueula Jérusalem, le bras droit sur le terrain du Professeur.

— Ta gueule ! cria Guillaume en se tournant brusquement vers lui et il aperçut du coin de l'œil Tokyo et Denver finir de mettre les masques aux otages. C'est de votre faute tout ça ! On avait dit pas de blessés !

— Explique-moi en quoi c'est de notre faute ? cracha Jérusalem.

— Je vous avais dit qu'un des garçons était claustrophobe ! Qu'il fallait le changer de travail. À la cuisine, à la fabrique, à l'hygiène, n'importe ! Mais pas ici ! S'il lui arrive la moindre chose...

— Il n'est pas tout seul, Gringe. Ce n'est pas le seul à être bloqué. »

Guillaume déglutit péniblement en voyant Jérusalem enlever son masque à son tour et le regard glaçant de Jérusalem sur lui le fit frissonner. Il détailla ses cheveux noirs et drus, ses yeux noirs et abyssaux, son visage ferme et dur. Une vague de colère l'envahit alors et il eut tout le mal du monde à se réfréner de lui sauter dessus.

« Oui, mais lui il est claustrophobe, dit-il en serrant la mâchoire, lançant un regard noir à Jérusalem. Il peut en mourir.

— Je crois qu'on l'a tous compris, oui. »

Guillaume soutint le regard de l'autre homme avant de se rapprocher de l'éboulement et de se mettre à étudier la meilleure manière d'en sortir les deux autres garçons.

Tiens bon Aurel, je viens te chercher.

***

« Je vous vois Arthur, s'écria-t-il en enlevant prudemment une autre pierre. Tenez bon ! »

Guillaume jeta un coup d'œil dans le trou qui s'était crée petit à petit, grâce aux efforts de Tokyo et de lui. Ils avaient préféré s'en occuper seuls, pouvant ainsi rester le visage découvert.

« Aurélien, écoute-moi. On est bientôt là, d'accord ? dit-il en direction du garçon à moitié inconscient, la tête reposant sur les cuisses d'Arthur. Je suis bientôt là, tout va bien. Je te l'ai promis, hein ? »

Tokyo lui lança un regard curieux et il l'ignora comme la totalité de l'heure qui venait de s'écouler. Il avait été complètement concentré sur Aurélien, essayant de le rassurer de toutes les manières possibles et lui promettant qu'il le sortirait bientôt de là.

« Arthur ? T'as ton masque ? demanda-t-il soudain. Je veux que tu le mettes. Tokyo va t'escorter, fais-lui confiance. Moi, je m'occupe d'Aurélien.

— Mais... commença Arthur en sortant son masque de sa poche. Et lui ?

— Il est où le sien ?

— Je ne sais pas, il a disparu. Il doit être sous les pierres... » dit le garçon en se masquant les yeux.

Guillaume poussa un juron dans sa barbe et enleva une pierre qui lui permit alors d'entrer tout à fait dans la caverne ainsi créée.

« J'y suis ! Aurélien ! »

Il se précipita vers les deux garçons et ignora Tokyo qui lui cria quelque chose à propos de la laisser faire ou de masque, il ne savait pas... Il posa une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule d'Arthur et se tourna vers elle pour lui crier de se dépêcher. Celle-ci entra à son tour dans la caverne et lui lança un regard noir. Elle aida Arthur à se relever et le prit par le bras afin de l'entraîner au dehors. Il se pencha alors sur Aurélien et lui caressa un instant la joue. Celle-ci était froide et Guillaume frissonna. Il le vit entrouvrir les yeux, leur regard se croisant alors et ils s'observèrent un instant en silence, avant qu'Aurélien ne cesse de lutter pour ne pas tomber inconscient maintenant qu'il était là. Guillaume sentit son cœur se mettre à battre plus fort et prit l'autre garçon délicatement dans ses bras, afin de quitter ce lieu avant que tout ne s'effondre autour d'eux.

Mini Fiction OrelxGringe - El chico de papel.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant