Cauchemar

108 12 0
                                    

Où suis-je ?
Il fait noir ... non il y a une lueur ... j'ouvre les yeux comme tiré d'un rêve. Non, ce n'est pas ça.
Où sont les autres ?
Je regarde mes mains ... je me sens bizarre. Et c'est quoi ses habits ... on dirait un uniforme.
Oui, je le reconnais, c'est l'uniforme de mon collège ... Mais bordel qu'est ce qui ce passe !?
Je regarde la salle, elle est déserte ... non il y a ...

IZUKU, PUTAIN Y'A LE NERD !

Il tremble, il est recroquevillé sur lui-même. Sa respiration est légèrement haletante, des larmes s'échappent de ses yeux, coulant sur ses bras. Il murmure un truc, on dirait une supplication ...
Je regarde la salle plus attentivement ... il n'a plus son sac ...
C'est bon, je comprends ...
C'est le jour où je lui ai explosé son cahier de héros et où j'ai envoyé son sac dans l'eau ...

PUTAIN !

Il lève légèrement la tête, cette fois, je l'entends « pitié Katchan ... arrête ... j'en peux plus ...
- FERME LA DEKU, LES NERD DANS TON GENRE N'ONT PAS LE DROIT DE CE PLAINDRE !»

C'est moi qui ai dit ça !?
Non ... non, je veux pas. Arrête toi abruti ! Il n'est pas trop tard.

- mais ...
- YA PAS DE MAIS ... LES FAIBLES SE SOUMETTENT ! C'EST LA LOI !

MAIS BIEN SÛR QUE NON CONNARD ! LÂCHE-LE !
Mon corps bougent tout seul, mon bras se tend vers le poignet du plus petit... une explosion retentit. Je lâche son bras et le regarde souffrir ... je peux rien faire, PUTAIN ! C'EST FRUSTRANT, TOUT C'EST DÉJÀ PASSÉ ET JE NE PEUX RIEN FAIRE !
Je n'avais jamais remarqué, sa douleur sur son visage, toutes les brûlures sur son corps ... Ça devait être humiliant pour lui. Ça devait faire mal ! Des brûlure aux seconds degrés, brûlure faite par son "ami".

MAIS QUEL CON JE SUIS !!!

Il y a un blanc ... je dis un truc mais je n'entends qu'un bourdonnement. Le visage d'Izuku se décompose. Son regard a changé, une tristesse, de la colère, de la peur mélanger avec de la haine.
Puis son regard redevient celui du Deku fragile que j'ai toujours connu. Il me sourit, un sourire de peur et de gentillesse. Comment peut-il faire ça ... je le torture et il me sourit ... Ses yeux juste avant ... il faisait peur ! Il était froid, puis son redevenu enfantin.
Comment ? Pourquoi ?
Surtout, qu'est-ce que j'ai dit pour qu'ils réagissent comme ça ?

Je sens un truc bizarre ... comme quand ton chien va faire une connerie ... mais en pire, bien pire !
Je claque la langue contre mon palet et lui ordonne de dégager.
Je vois Izuku tremblent, boitant, récupérant le peu d'affaires que je n'avais pas balancé et, tant bien que mal, il sort de la salle.

Comme dans mon souvenir, je reste à la fenêtre.
Comme dans mon souvenir, je le regarde près de son sac et ses cahiers trompés.

Mais là, un changement se fait remarquer.
Au lieu de rependre ses affaires et de partir ... il les regarde d'un air ...
Je ne peux pas décrire cette tête, elle est tellement différente de celle du Deku que j'ai connu.

Je peux à nouveau bouger librement, je ne suis plus la trame de mon souvenir. Je me rapproche de la fenêtre pour observer Izuku. Je le vois revenir dans le bâtiment central en courant. Je ne comprends pas mais décide de le suivre. Je lui cours après malgré la distance qui nous sépare.

Où va-t-il ?

Izuku prend l'escalier de secours, grimpe les marches deux par deux. Il arrive en haut et moi, je suis aux milieux. J'ai peur. Qu'est-ce qu'il cherche ? Il ne va pas faire ceux à quoi je pense ! J'arrive en haut, le souffle court. Je suis avec un visage tiré d'inquiétude. Je le vois statique, immobile derrière la grille qui nous sépare du vide. Je n'y crois pas mes yeux. Ce con fixe le vide, le vent caresse ses cheveux, mais lui ne bouge pas d'un pouce. Le vert laisse son regard sur le sol. Je tends mon bras pour le retenir, mes jambes n'avancent pas.
CA NE VA PAS RECOMMENCER, PAS MAINTENANT !!!
Je hurle son prénom. Je veux le faire changer d'avis. Je ne peux pas bouger. Ok alors ... je vais lui parler, lui dire ce que j'aurais dû lui dire depuis des années. Sa tête se tourne lentement. Il sourit encore, il a la même tête alors qu'il regardait le sol il y a encore quelques secondes.

Il doit avoir peur.
Il me fait peur.

- parle-moi Izuku, je t'en supplie dit moi un truc ! Criais-je.
- et que veux-tu entendre ? Demanda-t-il calmement.
- comment ça ce que je veux entendre ? Je m'en fous, dit n'importe quoi, insulte moi j' m'en fou mais reste ici et parle-moi ! Continuais-je, retenant avec difficulté mes larmes.
- j'ai vraiment le droit ? Questionna Izuku stupéfait de la réaction du blond.
- bien sûr abruti, j' m'en fous ...
- tu es sûr que ce n'est pas pour me pousser ? Reprit-il
- pourquoi je ferai sa Deku, tu m'expliques une putain de raison ! M'offusquais-je, je te ferai plus de mal !
- par ce que tu vas être énervé si je te dis la vérité. Rétorqua directement le vert qui se mit à fixer le ciel.

Izuku avait posé son index sur le menton, comme pour réfléchir. Il n'avait plus aucun maintien au grillage. Un frisson parcourru le blond qui ne pensé qu'au vent qyui pouvait le faire tomber.

- nan, j'te promets ... je ferais rien ! Hurlais-je
- ok alors par où commencer ... ha oui, j'ai trouvé ! Tu es un ami pour moi, tu sais ...
- ...
- tien, tu ne réponds pas ? Bon comme tu veux ... je t'ai toujours admiré, pour moi, dès tout petit, tu étais déjà un héros ... mais tu as changé ! Son sourire s'élargissait de plus en plus, pourquoi t'en prendre à moi ? Réfléchis bien Katchan, il y a forcément une raison. Tu viens de dire que tu me feras plus de mal ... je n'y crois pas. Tu es une personne qui ne change pas si facilement. Ca fait parti de ton charme mais aussi de tes défauts. Dit tu peux te souvenir d'une chose pour moi ?
- bien sûr, avais-je répondu sans hésiter, tout ce que tu veux ...
- tu étais mon ami ne l'oublie pas ... et tout ça ... C'est de ta faute !

Son visage était toujours souriant, toujours les yeux fixés sur moi, des yeux froids et sans émotions. Ils étaient brillants avant et maintenant, si ... je ne peux même pas le décrire, ou juste le comprendre.
Je le fixe, les poings serrés sur mon pantalon. Je ne peux toujours pas bouger. Je relève la tête, je dois continuer à lui parler.

- Izuku ...
- ça doit être la première fois que tu m'appelles par mon prénom ... Et dire que tu ne t'en veux même pas ... tu cherches juste à te racheter ! De toute façon, c'est toi qui voulais ça.

Sur ses mots, le vert se laissa tomber en arrière.
Je le regarde faire choquer impuissant. Je n'arrivais toujours pas à bouger. Je lutte pour que mes jambes avancent mais rien ne se passe. Je fais tout pour le revoir ...

Un bruit sonore se fait entendre. Un bruit distinct. Un bruit sourd. Un bruit que j'ai peur de reconnaître. Je ferme les yeux par réflexe. Mon corps est engourdi, je sens que je tombe de 10 étages. Tout est noir. J'ai peur, je n'entends plus rien, je ne sens que du vent. Mais ce n'est pas tout. J'ouvre les yeux.

Je le vois, là, étaler sur le bitume ... il est allongé sur le côté, sûrement dû à sa chute. Sa tête est éclatée contre le sol. Ses os sont tordus. Du sang est étalé par terre. Une odeur nauséabonde vient vers moi.

Je le vois trouble puis distinct.

J'ai du sang, son sang sur mes habits, mes mains, mon visage ...

J'ai peur !

J'ai envie de vomir ... de pleurer ... de hurler ...

C'est à cause de moi !

Pitié !

Aidez-moi !

Quelqu'un, même double face, que quelqu'un me sorte de là !

J'aperçois alors un autre Izuku. Celui-ci est plus jeune, le Deku qui était encore mon ami d'enfance. Il ne sourit pas, il a l'air inquiet. Et en une seconde, son visage change. Comme si une fréquence invisible changeait son comportement entre chaque phrase. Il m'appelle amicalement avec crainte puis se succède des cris de haine et des pleurnicherie qui me demande de l'aide. Je ferme les yeux et plaque mes mains sur mes oreilles. Je continue de le voir et de l'entendre de plus en plus fort. A chaque phrase de haine, j'entends qu'il hurle mon nom de plus en plus fort et apeuré ...

Puis tout disparaît à nouveau. Le noir fait encore une fois son apparition.

J'ai peur ! Qu'est-ce que je vais voir cette fois. Non, laissez moi tranquille. Je veux plus, j'en peux plus...

Je rouvre les yeux, une ultime fois. Je suis réveillé. Les élèves de classe me regardent bizarrement. Les profs aussi. Qu'est-ce qui se passe ?

Des larmes coulent sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Pas encore encrée dans la vérité, je me mis à parler à voix haute : dites moi que c'était un rêve, dites moi que le nerd est là !

C'est vraiment lui ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant