Prologue

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Êtes vous prêt pour cette nouvelle péripétie fantastique ? J'espère ne pas vous décevoir 😊😘

Attention, VIOLENCE !! ⚠️
Bonne lecture ✌️

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Les pieds posaient avec négligence sur le tapis de l’entrée. Je les frottais, ailleurs, le regard perdu dans ce long couloir vide. Se dressait devant moi la noirceur et le froid glacial de l'absence. Cet état reflétait avec exactitude les émois de mon cœur. Je laissa échapper un soupir de soulagement. Il n’était pas là. Mon angoisse qui m'avait accompagné tout le long de mon chemin se dissipa. Je me déchaussa avec légèreté. Mais la sensation rugueuse du tapis en foin m'obligea à commencer mon avancée dans cette grotte sombre.

Mes vieilles baskets délabrées à la main, je longeais le mur. Les épaules recroquevillées par habitude. Ma main libre me servait de guide, collée aux briques froides de la surface. Le manque de lumière m’empêchait de vraiment savoir où j’étais. Mais si j’allumais, la peur de le voir me tiraillait toujours. Je n’avais qu’une envie, retrouver mon entre.

Ma chambre était mon Havre de paix, où seule le calme et la sérénité y régnaient. Je pouvais respirer à pleins poumons, garder la tête haute, un véritable sourire aux lèvres. J’étais moi, sans contraintes, sans limites et sans obligations. Tout disparaissait, les cris, les mots, les coups…

Arrivée à l’embrassure de la porte du salon, j’inspira un grand coup. Car c’était sa pièce préférée de la maison. Je sentis la peur me paralyser. La faible lumière de la lampe de la salle de séjour était allumée. Et le bruit significatif des glaçons cognant le verre me prit la gorge. Ce nœud était toujours là lorsqu’il était tout prêt.

Malgré le peu d’éclairage, il me sembla l'entrevoir entrain de somnoler. Son nez plongé dans sa liqueur. Sa silhouette avachi négligemment sur le fauteuil en cuir m’avait convaincu. Je resserra ma prise sur ma paire de chaussure. J’avais peur. Peur que ça  recommence. J’avais envie d’être une adolescente normale pour une fois. Souvent il m’arrivait de rêver d’un père aimant et présent. Pas de celui-ci. Buvant comme un trou pour toujours mieux me marquer de ses « mains divines » aimait-il appeler ses énorme blocs charnues. L’espoir m’avait fait survivre toutes ses années, mais mes rêves ne seraient jamais la réalité. Alors je fixa ses lattes de parquets que je connaissais par cœur à force. Il y en avait seulement deux qui grinçaient. Les éviter et ma sécurité était sûr. Alors agilement, avec la pointe des pieds j’avança sur la première. Aucun grincement. Pourtant je pouvais sentir déjà une goutte de sueur perler le long de mon front. L’erreur n’était pas admise. En usant de mon équilibre sur un pied, j’essaya tant bien que mal d’essuyer cette sueur dérangeante. Mais dans une légère de contrepoids, mon pied se posa lourdement sur une des latte grinçante. Le bruit me perça les oreilles et le cœur. Mon père était réveillé.

- Ici ! Gronda t-il

Sa voix sanglante me fit tressaillir. Mes poils étaient irisés. Mon cœur avait doublé dans son rythme de battement. Et mes yeux avaient déjà commencé à s’humidifier.
Je ne connaissais que trop bien ce ton là, c’était celui qu’il utilisait lorsqu’il avait un peu trop abusé sur le whisky. 
Les poings serrés, mes ongles lacéraient mes paumes. J’avança doucement, la tête baissée.  Cela était devenu mon quotidien. La peur, la torture psychologique puis venaient les coups, la douleur.

A quelques mètres de son fauteuil, je n’osais bouger, obéissante face à mon tyran. Il se leva enfin pour se poster juste devant moi. Je n’avais vue que sur ces grosses bottes de militaires noires. Cependant je pouvais sentir son regard de fou sur moi. Il me releva violemment le menton avec ses doigts. Même ce simple geste, qui pourrait être paternel, il l’avait rendu affreux. Habituellement, je faisais face à un regard haineux mais cette fois, ses pupilles reflétaient une chose bien différente mais non moins effrayante.

Omnis Virtute Succubus  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant