Au-dessus des étoiles

Chapitre 5

Yellow

Le jour J.

Je peux pas croire que cette semaine soit passée si vite. Me voilà déjà derrière le comptoir de la cuisine, en train de préparer des petits encas. C'est ma petite touche personnelle. Pour le tout le reste, j'ai fais appel à un traiteur. Ce qui explique la  trentaines de plats, qui jonchent  la grande table du salon, sur laquelle ont également été disposé dès couverts raffinés en porcelaines. Quand aux décorations, j'ai là aussi laisser une agence s'en charger. Désormais la pièces est somptueuse, bien qu'elle le soit déjà tous les jours mais cette fois-ci il y a une ambiance féerique. Les couleurs blanc et or dominent, tandis que divers jeux de lumières tamisées viennent faire flamboyer les dorures. C'est parfait.

Salama entre  dans l'appartement sans frapper, elle se stoppe net, en voyant tout ce que j'ai préparer. Sans qu'elle ne réalise, elle lache son sac de course, faisant rouler une bouteille de coca et un pacqué de chips sur le sol.

- Je croyais que c'était les gars qui venaient, pas le premier ministre..., elle me fixe sous le choque. Sa réflexion, me fit mal au cœur.
- Comment ça ? Je ne vois pas ce qui va pas. Mon ton est sec, Salam' s'en rend compte.
- N-non... ce n'est pas ce que je voulais dire. C'est très beau. C'est même sublime... Mais... euh... comment t'expliquer ?... C'est pas fait pour ce genre de soirée...
- Ce genre de soirée ?
- Ouais... là c'était plus ... un truc zen. Tu vois ? Genre...
- Genre, des boissons gazeuses à deux balles, et de la mal bouffe, je la coupe.
- Carrément ! Mais c'est de ma faute, j'aurais du t'expliquer, elle fixe la pièce comme si il s'agissait d'un échec ambulant. Quand soudain, je tilts.
- M'expliquer quoi ?...

Son regard se fige, elle est hésitante. Ses joues finissent même par cramoisir. Je connais cette tête, je connais ce regard, je connais cette Salama. Alors  je sais déjà que ce qui va suivre, ne va pas me plaire du tout.

- T'expliquer, comment on fait une soirée entre jeunes... P-parce que je sais que... Enfin, on va pas se mentir, t'en a jamais fais et tu y assistes presque jamais. Ta dernière date d'il y a presque 7 ans...
- Salam', arrête de tourner autour du pots, et dit moi ce que tu penses clairement. Mon cœur bas de plus en plus vite, car je vois exactement là où elle veut en venir. Je sais que la contraindre à me blesser, c'est lui planter un couteau dans la peau. Elle a horreur de ça, mais c'est elle qui a commencé alors qu'elle assume. Dans cette histoire, c'est moi qui suis la plus à plaindre.

- Yellow ne joue pas à ça..., elle pouffe agacée.
- Dis-le, des larmes menacent de franchir la barrière de mes yeux.
- Non, elle répond simplement, avant de ramasser ce qu'elle a fait tomber tout à l'heure, puis de s'engouffrer dans la cuisine m'ignorant totalement. Grave erreurs, de sa part.

Ni une, ni deux. Je vais dans ma chambre, attrape mon manteau et accours hors de l'appartement. Je prend bien le soin de claquer la porte, pour lui faire comprendre qu'elle va devoir se débrouiller seule avec... Avec, je ne sais même pas qui. Je secoue la tête, de fatigue.

Je n'ai pas envie de marcher aujourd'hui, je n'ai pas la force. Alors je décide de monter sur le toit de l'immeuble. Il donne une vu imprenable sur la ville lumière, et de la lumière j'en ai besoin.

« une soirée entre jeunes »... Ces paroles me tranchent. J'ai horreur de cette facette de ma vie. Pourtant elle existe, mais je ne pourrais jamais l'accepter. A part Salama et maître Viguer, je suis seule. Ma mère est morte, mon père je ne l'ai jamais connu. Tout ce que je sais de lui, c'est qu'il est parti refaire sa vie ailleurs. Où est-ce qu'il est maintenant ? Je n'en ai aucun idée. Mia ma secrétaire, on aurait peut-être pu être amies, mais j'ai l'impression qu'elle m'idéalise trop pour ça. Elle n'arrive pas à se lâcher. Sans doute, est-ce de ma faute, je suis trop droite, rigide, technique, rationnelle, sans émotion. Un robot. Ouais, c'est ça un véritable robot humain.