Ken
Seul dans l'appartement, recouvert par l'épaisseur de la nuit, j'observe le silence qui règne autour de moi. L'esprit embrumé par de trop lourd chagrin, j'ai l'âme en peine.
Je sais que je ne pourrais pas le dire, je sais que j'ai du mal à l'admettre mais ces derniers temps je souffre. La douleur a trouvé racine dans mon cœur, depuis elle grandi progressivement jusque faire pousser ses premières germes. Je souffre, et je n'ai jamais autant souffert. J'ai même pris du poids. Je n'ose pas rendre visite aux miens, car je sais que devant leurs pupilles ils ne manqueront pas de savoir que rien ne va. Je suis dans un cercle vicieux, alimenter par la peur, la peur du manque, la peur de l'échec, la peur de finir ma vie là où je détesterais mourir.
C'est dur de vivre quand le rêve est trop loin. C'est compliqué de faire les choses biens quand on ne va pas bien. C'est presque impossible de croire que tout ira pour le mieux, quand on vie dans l'illégalité. Tout se paye, on le sait.
Je n'arriverai pas à dormir ce soir. Sans réfléchir, j'allume ma lampe de chevet, puis attrape mon bloc note pour gratter quelques lignes et replonger dans les mémoires du passé figé. Depuis l'âge où j'ai été capable d'écrire ce que je voulais, quand je le voulais je n'ai jamais cessé de le faire. Devant cette feuille blanche c'est moi le roi, pour un enfant quand il comprend que pour une fois il est enfin totalement libre, ça compte. Surtout quand on apprend à ces dépends que le chemin qui reste à parcourir avant la fin, est long et douloureux. Quand j'écris je me soigne petit à petit, mais je fini par guérir. C'est pour ça que ces textes que je rap avec mon crew, mes frères, c'est plus qu'un passe temps, c'est ce qui me permet de tenir. Je me dope à l'espoir quand j'écris, sinon qu'on me tue c'est ce que j'ai pensé une fois.
Il est trois heures du matin, quand mon téléphone portable se met à vibrer. Je le saisi, un numéro inconnu s'affiche mais je sais déjà qui ça peut être. Je n'ai pas enregistré son numéro volontairement pour ne pas avoir de problème.
- Allô ?
- Salut Ken... Euh... Je te dérange pas ? Elle chuchote très faiblement, sa respiration est saccadée comme si elle venait de pleurer.
- Non t'inquiète. Ca va pas , j'interroge l'air soucieux.
- Si si, j-je, mon amie n'est pas là ce soir et... Je sais pas, je voulais juste...
- J'arrive, je la coupe.
- Q-quoi , Non non, c'est inutile je t'assure.
- Donne moi vingt minutes, j'suis là.
Je raccroche sans lui laisser le temps de riposter, puis me lève directement. Je dormais pas de toute façon. J'enfile un sweat et un jogging, attrape ma doudoune puis quitte l'appartement. Je suis conscient
du fait que je suis en train de défier les lois de la troupe, mais pour une fois j'ai envie de vivre sans penser constamment à cette facette obscure de ma vie; et à l'heure d'aujourd'hui pour la première fois depuis des lustres il n'y a qu'avec qu'elle que je peux faire ça. Sans doute parce qu'elle est absolument tout ce que je ne serais jamais.
***
Arrivé devant le bâtiment, le stresse me submerge un peu. Je n'arrive pas à me l'expliquer. Je décide d'ignorer ce sentiment à la con, est appuis sur la sonnette. Le microphone s'actionne, sa douce voix retenti.
« - Ken ?
- Ouais. »
Dès l'instant où la porte s'ouvre je ne perd pas de temps avant d'arrivé au bon étage, elle m'attendait déjà devant la porte. Ses cernes sont lourdes, ces yeux sont rouges, elle est vêtue d'un long sweat qui lui arrive mi cuisse et de longues chaussette roses fuchsia, ses cheveux tombent en cascade de boucles le long de son dos. Qu'est-ce qu'elle peut être belle. Je crois qu'elle est incommodée plus que moi, c'est même certain. Je décide de prendre la parole, mais elle me devance.
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Au-dessus des étoiles
Roman d'amourDebout au milieu de la pièce, Yellow doit prendre la plus grande décision de sa vie. Le genre de décision qui chamboule tout. Rares sont ceux qui y sont confrontés. Pourtant ça arrive et Yellow a du mal. Rester sur la chaise, ou s'élance dans le vid...