Au-dessus des étoiles

Chapitre 11

Ken

Les mains collés sur mes tempes, les yeux clos, j'essaie de contrôler mes respirations. Je sais pas ce qu'il m'arrive, c'est comme si tout c'était empiré. Comme si je n'allais jamais m'en sortir. J'ai la poitrine froissée. Il m'en a fallu de la force pour les retenir mes larmes. Au lieu de les laisser couler à flots pour dessiner sur mes joues des longs trais fin, j'ai lutter de toutes mes forces pour avaler leurs gouts acides empli d'amertume et de chagrin.

Merde je suis abîmé, au point que ces derniers temps j'ai enchaîné pas mal de plan cul, et enfilé pas mal de bouteilles aussi. Quelle excuse de merde... Je me mens à moi-même, j'échoue.

À la base j'ai jamais pensé à l'avenir, je pensais que présent. Les cours c'était pas pour moi, c'est tout ce dont j'étais sur. Alors j'ai arrêté, juste comme ça. Du jour au lendemain je me suis plus pointé. La vie m'a fait rencontré mes gars surs, mes frères et depuis je les ai plus quitté. Ensemble on a fait les quatre cents coups, et surtout les plus mauvais. On a jamais pensé aux conséquences non plus, je vous l'ai dit on pensait que présent.

Puis mon père m'a détesté. Mais malgré toute la douleur qu'il m'a infligé je peux pas lui en vouloir. Je lui en ai fait bavé, entre mes sorties de garde-à-vue, mes audiences au tribunal, mes insultes, crachas, mes nuits blanches passées à hérer dans les rues de Paname. Puis ma mère... Je l'ai faite tellement souffrir. J'ai tellement de regrets, tellement de chaines qui me retiennent vers le bas et vers se passé sombre. Le truc c'est que j'aimais pas ma vie, alors j'essayais de me créer un monde où je pouvais supporter de vivre. Même si c'était pas le bon.

- Yo mec !

Je sursaute de ma chaise de bureau.

Doums...

- Mais tu fous quoi ?! Il déclare sur le ton de l'incompréhension la plus totale. Ca fait 2h on essaie de te joindre avec les gars. On s'est inquiété, t'es un botch ou quoi ? On avait réunion cette aprèm, Sneazz est remonté.

- Désolé, je répond simplement. Mon ton complètement désintéressé, le fait soupirer.

Il secoue légèrement la tête, tandis qu'il écarte quelques feuilles éparpillées sur mon lit, pour pouvoir s'allonger confortablement. Les bras croisés derrière la tête, il fixe le plafond silencieusement. Je décide alors de lui tourner le dos, pour me plonger sur un texte que j'ai entamé cette nuit.

Je pouffe,  " Parfois, j'me demande si j'existe vraiment. De ma vie, je n'suis qu'un spectateur, alors j'me fais du mal mais discrètement ", cette phrase tourne en boucle dans ma tête, il me faut une rime en "eur".

- T'es malheureux, il déclare soudainement.

Mes mains se figent sur le fin papier blanc. Ma respiration se saccade. L'entendre de quelqu'un d'autre me délivre d'une étrange façon, j'ignore pourquoi.

- Ça fait des mois mec que j'ai capté, crois pas.

- Pourquoi t'as rien dit alors?

- Je voulais pas t'obliger à m'en parler. Puis je sais que ça t'aurais gêné que je sache. Je te connais man.

Je lui fais face, nos yeux se croisent pour se lier d'une façon si familière au point que ça me réchauffe le cœur. Doum c'est mon frère.

- On regrette tous au fond, mais toi plus que les autres, il affirme sur de lui.

J'acquiesce d'un petit hochement de tête, mais ne dit rien.

- Mais du coup, il cherche ses mots un brève instant, si cette vie c'est pas ce que tu veux, tu veux quoi ?