Chapitre 12

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Yellow

J'aurais aimé pouvoir décrire ce que j'ai ressenti lorsque je l'ai vu appuyé contre le mur d'en face ma porte d'entrée, les mains fourrées dans ses poches. J'aurais aimé pouvoir lui dire que c'est qu'un con, et que je vois même pas pourquoi je l'ai laissé entrer. J'aurais aimé pouvoir mentir en lui disant que j'avais déjà quelqu'un. J'aurais aimé. Mais j'ai rien fais de tout ça. Parce qu'au fond de moi, je voulais le voir. Je ne sais pas ce qui me pousse à agir de la sorte. Son charme sans doute.  J'arrive pas à me sortir ses mots de la tête, ni sa façon de me regarder, ni ses rires. Il avait l'air sincère, ou peut-être que je crois ça parce que j'aurais aimé qu'il le soit. C'est cette part de mystère qu'il entretient avec soin, qui me captive. Je ne sais pas me l'expliquer.

- J'suis désolé, il murmure à peine, comme si il craignait de briser le silence. Je le vois qui se redresse, il semble vouloir poursuivre mais se ravise.
- Pourquoi ? J'ose demander d'une voix douce. Je ne cherche pas le confronter, j'essaie juste de le comprendre.
-Je voulais pas te blesser, il avoue le regard encrer dans le miens. Je me met à rire jaune. Pourquoi tu ris ? Il interroge hésitant.
- Parce que c'est ce que t'as fais.

Il perd consistance d'un seul coup. À croire qu'on lui aurait annoncé la mort d'un proche.

- J-je... j'suis dé-

- Désolé, je sais. Bon vas y, entre.

Je pousse la porte vers l'intérieur, puis la maintient ouverte. Mais Ken, n'a pas bougé d'un poil.

- À moins que tu ne veuilles pas, je suggères.

- Si ! Il répond précipitamment, peut-être même un peu trop à mon goût.

Après quoi il se faufile dans le hall d'entrer puis je le sens qui me suis jusqu'à la cuisine. Je dois vous avouer que je ne sais pas trop de quoi parler. Je m'attendais pas à sa visite, à la base je pensais faire soirée film. Salama est partie en vacances " improvisée " à Bordeaux avec Karim pendant quelques jours. Je me suis donc retrouvé toute seule, comme à mon habitude.

Ken ne dit pas un mot, je le sens qui observe mes moindre faits et gestes, tandis que je retire le plat du four. Une odeur alléchante caresse mes narines, je pousse un soupire de satisfaction. J'ai si faim. J'attrape alors deux assiettes pour y déposer deux parts du gratin aux patates, je saupoudre le tout d'un peu de parmesan et une pincée de poivre. Je sors des couverts et deux coupes à vin des armoires, puis une bouteille de rosé du frigo. Je place tout ceci sur un plateau, puis quitte la cuisine.

- Suis moi, j'ordonne d'un ton neutre.

Je l'emmène vers le fond de l'appartement, vers une pièce plutôt unique en son genre. Je veux pas que sa fasse romantique, mais c'était là que j'avais prévue de passée ma soirée à la base alors je vais pas changer mes plans pour lui. Du coude j'appuis sur la poignée, qui fini par entrouvrir la porte. La pièce est plongé dans l'obscurité, seules les immenses vitrages qui servent de murs dévoilent la féerie des milles et une lumières de la belle Paris. J'installe le plateau sur une mini table basse, puis lui fais face. Ken à l'air subjuguée par le paysage qui s'étend face à nous.  Il s'approche lentement de la vitre, comme si je n'étais plus là.

- Ça m'a fait le même effet la première fois que je suis venu. Je n'avais pu le visiter que la journée, mais je savais. Je l'avais imaginer dans ma tête, ce que ça donnerait une fois que le ciel s'éteindrait. Pour te dire, ma première nuit ici je n'avais pas dormi pour regarder ses illuminations. Au lieu de ça je m'étais couché juste ici, je désigne un espace sur le sol à quelques pas de nous. En fait, c'est même pour cette pièce, que j'ai choisis cet appartement.

- Putain, je kiff.

Je souris à ses mots.

- Putain que je kiff aussi, je déclare amusée.

Au-dessus des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant