Eclipse (partie 1)

26 2 1
                                    

Le ciel bleu azur commençait à s'assombrir d'une manière dangereuse. Le soleil ne reflétait plus ses rayons comme avant. Il perdait de l'éclat au fur et à mesure que la lune, elle, prenait de la valeur dans le ciel et s'imposait face à son amant. Le soleil et la lune qui entre dans une danse frénétique au beau milieu du jour, séduisant de par cette jolie noirceur, les yeux des simples mortels ici bas. Dès que l'astre lunaire embrassa son mari solaire, le jour se mua en une nuit ténébreuse, sombre, en une chose qui vous happe le coeur et qui vous fait frissonner jusqu'à travers la moelle.

Les habitants du petit village arrêtèrent leurs activités pour regarder la transformation du bleu en noir. Plus de boeufs qui tirent les charrues, plus de matelots à nettoyer les ponts, plus de lavandières à laver le linge, plus d'enfants à courir après le trésor des korrigans dans les champs de dolmens. La vie semblait s'arrêter. Comme si le noir de la fin avait pris le pas sur le blanc du commencement. Comme si le désespoir était devenu le seul rouage qui faisait battre les coeurs en cet instant. Comme si la seule idole qu'il fallait vénérer était la Mort est rien d'autre. Comme si tout n'avait plus aucun sens et était devenu folie.

Il profita de cet instant de répit accordé par celui qu'il vénérait entre tous, parmis tous les dieux, Grands Anciens ou non pour mettre en place le fameux rituel. Le tout premier d'une longue série. Et c'est à lui seul que cette tâche incombait. L'endroit était idéal, caché au beau milieu d'une clairière, situé en plein milieu d'une forêt. Il était au centre de tout.

La coupole des arbres assombrissait encore plus le ciel et le couvert des feuilles étaient des plus noirs sous le soleil lunaire. Même le cadre était magnifique.

Il s'approcha alors de la pierre plate qui trônait en plein milieu du cercle fait par les arbres, et y déposa deux petites statuettes. Le reflet de la torche enflammée embrasa les deux idoles.

La première, ressemblait à un poisson grotesque, aux forts attributs masculins, pourvus de palmes, de branchies et de yeux globuleux. Fait dans un granit dès plus archaïque, la statuette était aussi vieille que le monde lui même. Quand à l'autre, elle était l'identique de la première sauf qu'elle tenait des attributs propre à la gente féminine. La tête légèrement fêlé en une fine zébrure, elle n'en demeurait pas moins belle.

Il approcha des deux statuettes un bol en terre cuite parsemé de tâches bleutées et de mousse et une dague de rituel en argent qu'il déposa devant les deux idoles. Le rituel allait enfin pouvoir débuter.

Il posa alors sa torche contre la pierre, empoigna la dague, la fit scintiller dans la clarté de l'eclipse et tout en se découpant une main, il se mit à chanter.

Son chant, emmènerait ceux qui l'entendraient dans un endroit inconnu, une place sous-marine qui située au delà de l'espace et du temps, renferme de nombreux secrets et beautés en tout genre. Ils ferait voyager ceux qui auraient ouïe son chant, à travers les bulles aqueuses formées par les algues sous-marines, à travers les créatures venus d'ici et d'ailleurs, tentaculaires, à carapaces ou des êtres quasiment humain capable de se mouvoir dans l'eau. Ils les amèneraient dans une cité, un endroit archaïque semblable aux grands temples des dieux grecs pourvus de nombreux pylônes d'ordre ionique et de statues marines en tout genre, semblables à celle que le maître du culte tenaient devant lui en ce moment même.

Sa voix pris de l'ampleur. Il atteignit enfin le muscle.

Dans cette cité aquatique faites de temples, de statues, d'êtres poissons et ses hybrides, se trouvent derrière, endormi une sorte d'antiquité énorme. On ne la qualifiera pas de déité car avant l'aube des temps, elle était semblable aux profonds qui batifolaient dans ses eaux. Mais ses hères commençant à le considérait comme telle, lui et ce que les hommes qualifieraient de sa femme, il prit alors du pouvoir, grandit, grossit, se mit à incarner la puissance et la gloire des dieux qui les chérissaient et il se mit alors à créer de nouveaux êtres chaque jours, remplissant cette tâche que les profonds étaient incapables de faire. Produire par eux-mêmes des enfants.

L'Apocalypse selon CthulhuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant