Eclipse (partie 2)

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Son plan était presque achevé. Il avait été parfait, du début à la fin. Personne, aucun membres de l'abbaye, ne se doutaient de ses agissements. Il jubilait. Intérieurement, il riait aux éclats.

Il se savait la clé de tout. Depuis le commencement il était le seul à être prêt pour ce grand sacrifice. Même pas l'abbé qui était pourtant le grand maître du culte.

Même si sa place avait été depuis longtemps auprès de l'abbé Prieur, celui qui l'avait formé et lui avait inculqué son savoir, il savait au fond de lui-même, dans les retranchements noirs et implacables de son coeur, qu'il était l'unique. Que lui seul était en pouvoir de communier avec Eux.  Que lui seul allait parachever l'apocalypse.

L'abbé croyait trop en son possible pouvoir et ce qu'il adviendrait de lui quand le Grand sera venu, qu'il n'avait pas vu que lui, l'un de ses moines, se tenait dans l'ombre, prêt à agir.

Il s'approcha de l'enclos et vit les bêtes dans la lueur de sa torche. Elles frappaient le sol, en gémissant, en hurlant. Elles avaient faim. Très faim. Elles étaient prêtes. Bien assez prêtes.

Il s'approcha de leurs enclos, le contourna, alla jusqu'à une petite remise et il l'ouvrit. Il pris les cadavres que le fossoyeur Yorrick leur avait mis de côté et qui avaient chut sur le sol.

Parmi eux, se trouvait les corps encore frais des jeunes oblats.

Il laissa le tas comme il était, pris un peu de paille, et il y jeta sa torche.

Les cadavres grésillaient sous l'assaut des flammes, leur chairs noirâtres explosaient, jetant de ci de là, des monceaux de jus jaunâtres, d'os et de cervelles rosit par le temps.

Les jeunes morts se décomposaient un peu moins que les premiers. Mais quel spectacle fascinant ils donnaient tout de même.

Son travail achevé, il n'avait plus qu'à laisser les bêtes affamées, enrager et faire leur travail. Elles allaient réduire ce monastère en cendre. Il ne fallait pas qu'il oublie ce détail important.

Invoquer les chiens.

Revenu de son voyage, l'Ecrivain ne prit même pas la peine de regarder ce qui l'entourait.

Il aurait alors vu que sa porte avait était éventrée, les ventaux de sa fenêtre arrachés et que de l'eau saumâtre, des algues brunâtres et une odeur de poisson séché prenait l'air et la terre d'assaut.
Il avait toute son attention portée sur le collier qu'il tenait entre ses mains.

Une fine cordelette de cuir vieilli par les ans retenait un large médaillon en or. Il le caressa doucement en proie à une vive excitation. Il était simple et sans fioritures. Pourtant, un dessin, une étoile à cinq branches avec en son centre un oeil unique était inscrit à même le bijou. Le symbole protecteur.

L'Ecrivain se mit alors  à le tourner, à le retourner dans tous les sens. Il fallait trouver comment l'ouvrir.

Il en saisit rapidement le mécanisme. Il fallait simplement tourner le dessus comme un couvercle. Un jeu d'enfant pour un objet ayant appartenu à une enfant.

Il entreprit de l'ouvrir et y trouva l'objet de ses recherches. De sa convoitise.

Le contre-rituel. Les mots qui arrêteront ce qui se passe en ce moment même dans le petit village. Les mots qui stopperont l'arrivée du début de la fin.

Il allait être enfin un héros.

Le pavé devenait de plus en plus blanc, le chemin de plus en plus facile à emprunter. Elle était sur le point de courir, d'arriver au plus vite à son but ultime, ce pourquoi elle avait été mise au monde. 

L'Apocalypse selon CthulhuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant