Partie 1

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Notes de l'auteur

Hellooow, I'm back avec mes quatre anglais préférés uhuhuh. 

L'idée m'est venue après avoir lu Marguerite Duras et quelques extraits d'autres livres du Nouveau Roman, courant dont la particularité est de supprimer toute référence à une quelconque intériorité des personnages, en enlevant les indications qui permettraient d'avoir accès à leur sentiments, pensées, ressentis. Cela induit donc une écriture très cinématographique puisqu'on ne doit décrire que ce que l'on voit. Et cela oblige également le lecteur à formuler ses propres hypothèses quand à pourquoi un personnage agit comme ça ou dit ceci (comme dans la vraie vie en fait, tu ne sais jamais ce que les autres penses, et tu ne peux que te baser sur leurs actions pour les comprendre).

Le titre vient de la fin des paroles de CASH MANIAC | CAZH MAN1AC de Denzel Curry.

Assez parlé, j'espère que vous aimerez :>

N.B : Le premier chapitre est peut-être un peu long mais je vous rassure, ça s'accélère ensuite ;)

Fin des notes de l'auteur 

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Ce matin Roger avait insisté pour emmener Rick à la plage, puisque David et Nick partaient de leur côté, en bateau :

« Je ne veux pas être seul à y aller. Toute la journée, c'est ennuyant. Et puis de toute façon, qu'est ce que tu vas bien pouvoir faire tout seul à la villa, à part tourner en rond ? »

Donc Roger et Rick marchaient dans la garrigue, vers la crique déserte qu'ils avaient repérée quelques jours tôt, dans la lumière aveuglante et la chaleur écrasante de ce début d'après-midi dans le Sud de la France. Il y avait quelques bourrasques de vent frais qui arrivaient parfois à percer la végétation, mais sinon l'air était statique et sentait les épices, à cause du soleil qui brûlait les plantes. De la côte toute entière paraissait jaillir le bruit strident et constant des cigales, qui était particulièrement assourdissant ces derniers jours.

Les deux hommes ne portaient rien de plus que leur maillot de bain, et une serviette sur l'épaule. Roger tenait dans sa main la bouteille d'eau, Rick le paquet de cigarettes. Ils arrivèrent dans la crique au terme d'une marche de vingt minutes. Aucun d'entre eux n'avaient prononcé un mot, peut-être faisait-il trop chaud pour parler. Arrivé sur la petite plage entourée de rochers et au pied d'une pente escarpée, Roger posa la bouteille d'eau sur un rocher et étala sa serviette à l'ombre que créait un pin quelques mètres plus haut. Il s'assit ensuite sur sa serviette et regarda la mer en plissant les yeux, puis s'exclama peu après alors que Rick s'approchait, posait le paquet de cigarettes et jetait sa propre serviette sur le rocher à côté de la bouteille d'eau :

« Merde ! On a oublié la crème solaire. »

Rick marmonna quelque chose avant de jeter un regard à Roger en haussant les épaules, l'air de dire "tant pis". Il se dirigea ensuite vers le rivage, rejeta ses cheveux mi-longs en arrière et pénétra dans l'eau, marchant devant lui jusqu'à ce que l'eau arrive à ses côtes. Roger le suivit des yeux, et s'allongea à moitié, s'appuyant sur ses coudes et croisant ses jambes interminables, tout en continuant à regarder Rick plonger dans l'eau puis ressortir en secouant la tête, éclaboussant la surface de la mer avec sa tignasse blondie par le soleil et le sel.

Rick nagea un peu au large, puis revint vers la plage une dizaine de minutes plus tard. Il sortit de l'eau, tout ruisselant, et se dirigea vers Roger en essorant ses cheveux. Il attrapa sa serviette et se frotta la tête, puis regarda Roger, qui contemplait la mer.

Summer doesn't lingerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant