Touché

Chapitre 2

— J'ai fait une soupe aux légumes pour l'entrée, fit ma belle-mère, Céline depuis la cuisine, s'adressant aux personnes présentes dans le salon.

Mon père allumait le feu avec l'homme de tout à l'heure. Barbie regardait son téléphone en tournant une de ses mèches de cheveux, blonde.

C'était le bon moment.

Je fis monter Achille à l'étage sans que l'on me voit. Il grimpa les escaliers en faisant beaucoup de bruits. Je toussai pour que personne n'entende.

Ma chambre était au deuxième étage. Je toussai encore un peu plus fort pour couvrir les bruits des pattes d'Achille.

— Ma chérie, tout va bien ? Cria mon père depuis le salon.
— Oui ! J'ai juste...la gorge qui me gratte.

Je soufflai, pétrifiée. Au même moment où je levai la tête pourmonter les derniers escaliers, le fameux garçon désagréable apparut. Il caressa Achille avant de descendre les escaliers. Je m'écartai pour ne pas qu'il me frôle puis montai les dernières marches.

— J'imagine que tu sais qu'Elise n'aime pas les chiens dans les maisons ?

Je me tournai. Le garçon était en bas des escaliers.

— Elise ?

— La blonde.

Je venais d'apprendre le nom de Barbie. Elise. Typique un prénom à l'eau de rose.

— Oui, je sais. Mais je ne vais pas laisser Achille seul dehors, la nuit.

Je n'arrivai même pas à m'imaginer le laisser dehors. Un ours ou un animal sauvage pourrait l'attaquer. Hors de question. Le garçon ria.Un rire moqueur. Je remarquai ses yeux bruns, soulignés par des cernes. Dormait-il ?

— Ma chambre est celle de gauche. N'y rentre pas.

Son ton était redevenu sérieux. Il descendit les autres escaliers pour se diriger vers le salon.

Je m'avançai dans le couloir. En effet il y avait de porte. Une à gauche, et une autre à droite. J'ouvris celle de droite dont deux valises se trouvaient dedans. J'en concluais que mon père les avait monté.

Ma chambre était très illuminée. Elle possédait un lit double et une coiffeuse ainsi qu'une armoire. Tous les meubles étaient blancs. Une petite bibliothèque longeait le mur. La neige de dehors s'accordait parfaitement à ma chambre.

Je posais mes valises sur mon lit pour les déballer. Achille s'installa sur le tapis, me regardant faire. J'avais essentiellement pris des pulls larges et chauds ainsi que de grosses chaussettes. Dans ma deuxième valise, j'avais emmené des cadeaux de Noël pour mes parents. Il fallait d'ailleurs que je les emballe.

— À table ! Cria Céline en provenance du salon.

Je sortis de ma chambre et la ferma derrière moi. Achille voulait me suivre mais je le repoussai.

— Ne t'inquiète pas. Je reviens dans une heure.

Je refermai la porte. Je détestai l'enfermer. Je fus prise de ce sentiment de culpabilité.

— Je pense que ce sera mieux si tu le laisses dehors la journée.

Je me tournai en sursautant. C'était le garçon. Il passa près de moi. Décidément, il est partout.

— Et...la nuit.. Tu dors avec.

Je le regardai. Il avait des tâches de rousseurs et des lèvres pulpeuses. Ses cheveux noirs et bouclés tombaient sur son front. Il s'avança vers sa chambre et attrapa un livre.