Chapitre 8

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Je pris un verre, ouvris le robinet de la salle de bain, et le rempli.
Je bu ensuite le contenu, assise sur le rebord de la baignoire, Finn en face de moi, contre le lavabo.

Ne le fais pas pour eux.

Ces mots sonnaient flous. J'avais trop bu. Étais-Je bourrée? Pas encore. Pompette.
Je me levai et posai le verre sur le lavabo, me regardant ensuite dans le miroir. Mes joues étaient rouges, mon nez aussi. Mes cheveux étaient raides.
J'étais laide.

Bella.
— Quoi!? Criai-je en tapant avec mes mains sur le lavabo.
Calme toi.

Je soufflai et me re concentrai sur mon reflet.
Mes yeux me piquaient. Et la nausée était bien trop présente.
Bella. Je voulais te dire que tu n'as pas à plaire à mes amis.
Sa phrase me fit rire. Je me tournai vers lui.
Pardon?
— Tu as faillis embrasser Romeo.
— Et? Demandais-je, le sourire aux lèvres.
Si tu n'étais pas bourrée, tu ne voudrais pas embrasser un inconnu. Surtout si c'est ton premier baiser. Puis Romeo doit contenir beaucoup de bactéries.

Je baissai mon visage..

Je sais. Je comptais pas l'embrasser.
— Alors pourquoi avoir haussé les épaules, laissant sous-entendre que tu serais d'accord pour l'embrasser?
— Pour jouer avec toi.

Finn fronça les sourcils. Il se gratta la nuque, sourit, puis se tourna vers moi.
Jouer avec moi?
— Te montrer que je ne suis pas la fille coincée qui ne veut pas qu'on la touche. Mais je suis vraiment comme ça. On ne pourra pas changer ce détail. Personne n'arrivera jamais à me toucher.

Finn baissa son visage. J'attrapai une crème hydratante et l'appliqua sur mes mains. Une fois mes mains propres, je me tournai vers le garçon.
Je n'aurais sans doutes jamais de famille.
Il leva son visage vers moi. Ses lèvres pulpeuses collées ensemble.
Je n'embrasserai jamais de garçon. Je n'aurais jamais d'enfants. Je n'irai jamais à un concert, dans la fausse...
Finn rencontra mes yeux douteux sur mes paroles.
Je me dis que je devrais peut-être me forcer afin de vivre une vie normale..
— Non.
Je me tournai vers lui. Il secoua son visage.
Non. Ne te force pas. Tu auras une famille. Mais t'façon, on nait seul, on meurt seul. Alors pourquoi essayer de s'attacher dans la vie?

Ce fut à mon tour de baisser mon visage, tandis que Finn me regardait.
Je n'avais jamais rencontré un garçon aussi pessimiste que lui.
Donc tu ne veux pas de famille? Demandai-Je perplexe.
Je m'en fou. Famille ou non.
Je trouvai ça dommage qu'il refuse de fonder une famille. Je trouvais ça important de mon côté.
Tu aurais un enfant...mais tu t'en ficherais de lui?
— Exactement, fit le garçon en se recoiffant sans le miroir.
C'est impossible. Lorsque tu as un enfant, tu l'aimes plus que tout. C'est une moitié de toi.
— Parles-en à mon père, alors.
Finn prit mon verre d'eau vide, le rempli et bu une gorgée.
On sort. Les autres vont se demander ce qu'on fait. J'aimerai pas qu'ils pensent des choses.
Je baissai mon visage, face au lavabo.
Normal. T'aimerai pas que June ait peur.
Finn allait ouvrir la porte, mais son visage devint dur. Il fronçait les sourcils.
June et moi, on est pas ensemble. Je serais jamais avec elle.
Je me mis à rire. Finn était énervé.
Pourquoi tu rigoles?
— Tu devrais arrêter de lui toucher les cheveux ou de la prendre dans les bras. Tu lui donnes de faux espoirs, crois moi. Et ça, c'est pas vraiment cool.
Finn essaya de répliquer. Mais je fus plus rapide que lui. J'ouvris la porte et sortie de la salle de bain.
Les amis de Finn avaient continué à jouer. Romeo me fit signe de le rejoindre mais je lui fis un sourire désolé.
Je montai les escaliers et allai dans ma chambre. En ouvrant la porte, j'aperçus un couple sur mon lit. Presque à poil.
Je refermai vite la porte après avoir entendu le mec raller. Je soupirais. C'était moi qui devais raller dans cette histoire.
Je me laissai tomber le long du mur. Je sentis la fatigue monter en moi.
Je me levai avec beaucoup de difficulté et essayais de trouver un lit.
La chambre de Finn était juste en face.
Sans vraiment savoir, je me dirigeai vers celle ci et l'ouvris. Personne n'était là.
Personne copulait.
Je fermai la porte derrière moi, enlevai mon pull et me jetai dans son lit. Je me tâtais à enlever mon soutien gorge mais je n'étais pas pompette à ce point.
Je me faufilais dans les draps du garçon, redoutant déjà sa colère lorsqu'il m'apercevrait dans son lit.
Bizarrement, son lit avait son odeur. Ça ne me déplaisait pas.
Je remontai la couette à mon visage, la couverture collant ma peau.
Je m'endormis.


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