VINGT-QUATRE | AVANT

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(ce chapitre n'est absolument pas relu ni corrigé mais je ne pouvais pas attendre encore plus)

Quatre ans et sept mois

Une porte claqua, plongeant l'appartement dans un silence étouffant. Jaebum se laissa tomber sur le canapé du salon. Il se massa les tempes en fermant les yeux. Encore une dispute, il ne les comptait plus. Il se sentait tellement fatigué, lassé et avait de moins en moins de force, ni même d'envie, de s'accrocher ainsi à Youngjae, il sentait que cela devenait totalement vain. Plus les jours passaient, plus le fossé se creusait entre eux et il sentait qu'il ne devenait que l'ombre de lui même. Et pourtant il gardait espoir, parce qu'il l'aimait beaucoup trop pour tout arrêter.

Il finit par se lever pour rejoindre leur chambre. Elle était plongée dans le noir et le silence, signe que Youngjae s'était couché et qu'il dormait déjà. Il enleva ses vêtements pour n'être qu'en caleçon et s'allongea sur le lit. Ses yeux s'accrochèrent à la silhouette allongée de son petit ami et il amorça un mouvement vers lui. Il déposa une série de légers baisers sur son épaule, cherchant à s'excuser, comme s'il était le fautif de cette dispute. Mais l'était-il réellement ? Y en avait-il même un ? Il ne pourrait même pas expliquer comment ils avaient commencé, le ton montait trop rapidement entre eux deux et pour un rien.

Il enfouit son visage dans le creux de son cou, frôlant sa peau douce de son nez et humant son odeur.

- J'ai l'impression de te perdre Youngjae..., chuchota Jaebum, sa voix se perdant en un murmure étranglé.

Le dénommé ne réagit pas. Jaebum se crispa, sentant sa gorge se nouer. Depuis le début, Youngjae jouait les aveugles et les muets. Il fuyait littéralement la réalité, laissant Jaebum totalement seul avec ses idées noires.

En temps normal, Jaebum aurait insisté jusqu'à ce que Youngjae ne daigne enfin lui accorder de l'attention. Ils n'auraient pas discuter, mais ils se seraient unis une fois de plus. Ils couchaient ensemble à défaut de discuter, comme si leurs corps étaient le seul moyens d'exprimer leur colère. En temps normal, c'est ce qu'ils auraient fait. Mais Jaebum était fatigué, lassé et il n'eut pas la force d'insister. Il se détacha de son petit ami et s'allongea en lui tournant le dos.

La chambre fut alors aussitôt plongée dans le noir et la nuit accueillit leurs pensées douloureuses.

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Quand il arriva ce matin-là, seul évidemment, il eut à peine le temps de rejoindre son studio que les claquements de talons frénétiques de Oh HeeMin résonnèrent dans le couloir en même temps que son prénom. Il vit l'assistante du directeur arriver d'un pas rapide vers lui, des tonnes de dossier dans ses bras fins.

- J'ai quelque chose pour toi, souffla-t-elle. Dans précisément vingt-minutes, Oh Sehun va arriver ici pour être interviewé. Je veux qu'après ça, tu fasses des photos de lui pour illustrer l'article. Quelque chose de simple et épuré.

Et elle repartit aussitôt, sans laisser le temps à Jaebum de placer le moindre mot. Il sourit, depuis qu'il avait commencé à travailler ici, il ne se souvenait pas avoir vu au moins une fois HeeMin calme et détendue.

Il entra finalement dans son studio puis commença à installer son matériel. Le nom d'Oh Sehun faisait beaucoup la une des médias en ce moment. Il s'agissait d'un jeune mannequin très connu pour sa grande beauté et son visage fin aux traits parfaits. Sa silhouette élégante et son charisme naturel faisait la joie des grandes marques qui se l'arrachaient. Mais s'il faisait encore plus parler de lui ces derniers jours, c'était parce qu'il avait commencé à prendre la parole et user de son influence pour pointer les travers du monde du mannequinat. Poids, discrimination, hypocrisie, harcèlements, dépression... Il était devenue un porte-parole, dénonçant avec force les horreurs qui se cachaient sous les couches de superficialités et de paillettes. C'est donc avec beaucoup d'impatience que Jaebum appréhendait cette séance. Oh Sehun dégageait rien que sur les photos une aura puissante et on ne pouvait que l'admirer pour ce qu'il faisait.

[INNACHEVÉ] Reviens-moi ; 2jaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant